Ainsi
depuis des années, n’ai-je « tenu » que par les illusions et
résolutions de faire au futur ce que je ne faisais pas au présent, ce que
je n’ai toujours pas commencé de faire. Don Quichotte sur son lit de mort :
la lucidité lui est venue ? non, il exprime une lucidité qu’il a toujours
eue sur lui-même et qu’il s’est dissimulée et a dissimulé à tous en courant sus
aux moulins à vent. Faire en quatre jours ce qu je n’ai pas fait en un mois… Au
fond du désespoir (ou de la dépression), se trouve, sans qu’il ait fallu le
chercher, il se présente parce que j’ai coulé, le rocher qui nous sauve. Il est
simplement mais tellement la certitude que n’étant rien, étant capable de si
peu ou de quasiment rien, nous sommes, je suis dans les mains de Dieu : c’est
de Lui et non de moi que viendront le faire, les issues et ce que le commun
nomme chances ou énergie. En fait, le tout autre, le vrai qui est en nous, latent
et que Dieu veut, accouche à force d’espérance en Lui, de prière, lesquelles ne
nous viennent que du désespoir vis-à-vis de nous-mêmes. Je suis en décapage
complet.
Viens ! – Seigneur, sauve-moi !
– Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Pierre avait seulement demandé : Seigneur, si c’est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. Et
cela s’accomplissait… [1] Paul, apôtre par l’enseignement
et Pierre par le comportement, sans doute chacun converti selon un parcours
particulier vis-à-vis du Christ en personne a aussi un peu de la dominante de l’autre,
mais l’histoire de Pierre, tout en comportements si spectaculaires que ses
compagnons d’itinéraire avec le Christ en sont frappés, Et n’ont jamais contesté
son « leadership » au point que ce parcours, ces trébuchements, ces
cris sont en fait les leurs, profondément, et sont ceux de l’Eglise d’alors et
de maintenant. Pour les disciples, le compagnonnage du Fils de Dieu fait homme,
des traits de vie quotidienne qui peuvent être « mis bout à bout »,
des régularités d’emploi du temps et de l’énergie, les événements sont toujours
de l’ordre du spirituel, on n’en voit transparaître que peu même si c’est
spectaculaire pour les contemporains : miracles considérables ou de
personne à personne. Pour les prophètes et les amis de Dieu dans l’Ancien Testament,
ce sont au contraire des révélations de Dieu par Dieu, très contrastées :
le buisson ardent, le murmure d’une brise légère. Moïse, en demande de rien, est mû par la curiosité, ce qui avait perdu
Eve, et qui le rend agréable à Yahvé. Elie, spirituel s’il en est, gouverné pas
à pas par Dieu : sors dans la montagne et tiens-toi devant le Seigneur
car Il va passer. Et Elie sait discerner
et ne se trompe pas : le Seigneur n’était pas dans l’ouragan… le Seigneur
n’était pas dans le tremblement de terre… le Seigneur n’était pas dans ce feu,
et, après ce feu, le murmure d’une brise légère. Le texte ne dit pas que Dieu s’y trouve, qu’Il est cette brise-même… Et
quand ils furent montés dans la barque (Pierre
et le Christ), le vent tomba. … Aussitôt qu’il l’entendit, Elie se couvrit
le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne (image
initiatrice de Platon, accomplissement d’Elie)… Alors ceux qui étaient dans
la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : »Vraiment,
tu es le Fils de Dieu ! ». Les
suites pour chacun ? repris dans sa dialectique et ses « problèmes » :
Que fais-tu ici, Elie ? alors
que le prophète est venu sur ordre… ce sera la rencontre d’Elisée, la vocation
de celui-ci, le disciple aimant puis le successeur… [2] pour les disciples, il
en va autrement. Dieu est « en creux » dans l’Ancien Testament, Il
est regardé et donné à voir selon les hommes qui expérimentent l’intervention
divine dans leur histoire. Le Nouveau Testament, les évangiles, au contraire,
sont du point de vue de Dieu, du Christ et nous montrent l’homme face à la
révélation progressive que leur fait Jésus de son Père et donc de Sa propre
personne. Le récit n’est plus des gestes successives de héros et d’amis de
Dieu, il est les faits, gestes et paroles de ce personnage central, animant tout
e tous : Jésus le Christ. Donc, la suite ? c’estt la simple habitude. Ayant
achevé la traversée, ils touchèrent terre à Gennésareth. Guérisons, puis discussions, incessamment des guérisons, des
discussions… trois ans ainsi. Et l’on marche, Elie, le Christ, sa troupe… Paul,
donnant écho à Elie. J’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur
incessante. Pour les Juifs, mes frères de race… Je suis rempli d’un zèle jaloux
pour Yahvé Sabaot, parce que les enfants d’Israël t’ont abandonné, qu’ils ont
abattu te autels et tué tes prophètes par l’épée… Ils sont en effet les fils d’Israël,
ayant pour eux l’adoption, la gloire, le alliances, la Loi, le culte, les
promesses de Dieu… Les dialogues de l’Antiquité, souvent repris en manière et en
structure par notre XVIIème siècle : écrire une discussion entre un
chrétien, un juif, un musulman, le chrétien (que je suis) en aurait pris l’initiative…
l’essence des trois parcours depuis le même Dieu, et dans la même recherche, d’un
même cœur humain, la même prière et en fond, en vacarme, peut-être même en
assiègement du lieu de cette rencontre, pourquoi pas la « chora » de
Patmos ? les colonnes du djihad et de l’Etat islamique marchant vers Erbil,
vers Sanjar, vers Bagdad et les bombardements, les drones, les tanks de Tsahal
sur Gaza et ses enfermés. Quelques deux millions, tandis qu’errent dans des
montagnes déjà glaciales, des dizaines de milliers d’éprouvés, ayant dû fuir en
plein nuit, leurs seuils marqués au linteau comme naguère avant la sortie d’Egypte,
celui des Hébreux. Le passage de Dieu, le psalmiste le dit : la vérité
germera de la terre et du ciel se penchera la justice. Le Seigneur
donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit. La justice marchera
devant lui, et ses pas traceront le chemin.
Devant moi, cinquante centimètres au-dessus
de mon plan de travail, entre la nuque d’un bronze, une nue assise, calme, et
un couple de main en bois, celle de la femme légère et souple, soutenant celle
rude et implorant de l’homme, une araignée minuscule, que je ne distingue qu’en
contrejour, elle et son fil d’une sculpture à l’autre, un bon mètre… Le vent
était en tempête, il est de
plus en plus un grand mouvement, les tubes de cette « orgue
à vent » extrême-orientale n’ont de rythme qu’en s’animant,
imprévisiblement, un autre mouvement de l’air, les sons, leurs paroles. La
barque était déjà une bonne distance de la terre, elle était battue par les
vagues, car le vent était contraire. –
Mais, de même espèce, un très grande araignée maintenant sur le fil, venue d’où ?
qui semble porter la petite, et une autre est suspendue à un fil latéral…
Intentions, ce matin, vives : mes aimées, leur bonheur, leur avenir, non leur
malheur… ce couple de quinze-vingt ans d’histoire, encore si jeune, beauté plus
encore par leur couple que par chacun qui partent selon la petite mission et
que je leur donne et le service qu’ils vont imaginer de me rendre, le chemin breton,
au fond la mer vers laquelle ils marchent, direction de cette épave dont j’ai la
responsabilité financière que je n’avais pas su prévoir, énième de mes erreurs…
c jeune moine, ordonné il y a encore peu d’années et qui est maintenant ad extra
et après lequel personne de ses frères, en fidélité à saint Benoît, ne semble
courir. Parmi eux, il n’avait sans doute pas trouvé ce qu’une lui a donné, et
qui, je ne sais, il peut donner. – Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit
et lui dit : ….
France, ta nuit du 4-Août (1789),
ta journée du 10-Août (1792)…nous prions avec toi, pour toi. Recul de 12% de
notre production industrielle depuis Juin 2008, notre commerce extérieur effondré
tandis que celui d l’Italie et de l’Allemagne est excédentaire… et à Kidal ou en
Centrafrique, nous mourons avec d’autres et pour eux. Vent et sons.
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