Reniac, toujours à ma table de travail, veille du vieil arbre, mercredi 23 Juin 2021
10 heures 31 + Lectio divina, le cycle d’Abraham, le premier cycle de la foi, des exaucements immédiats, des promesses d’immensité et d’éternité. 1 Toutes proportions gardées, j’en suis là. Mais la différence entre Abram et moi, et la plupart des hommes n’est pas seulement sa foi, mais sa situation, il quitte beaucoup, il se déracine même s’il emporte beaucoup de son bien. Comme nous, la plupart d’entre nous, moi, il est taraudé par l’impossible, qu’il ne s’exprime même plus. C’est son dialogue avec Dieu qui ravive tout et fait tout aboutir. Après la salutation d’usage de la Genèse à l’Annonciation ne crains pas ! Notre sensibilité à la transcendance à dieu soudainement perceptible, l’intense : Ne crains pas, Abram ! Je suis un bouclier pour toi. Ta récompense sera très grande – Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ? Je m’en vais sans enfant… Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier. - Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais quelqu’un de ton sang. Dialogue de toute vie spirituelle, de toute vie : Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. Aucune « preuve de part ni d’autre, mais une connaissance mutuelle d’âme, c’est-à-dire de la réalité. La relation de Dieu avec Abraham a deux vecteurs : un pays promis, puis donné, une descendance. Tout le dilemme d’Israël et des chrétiens est là : l’État d’Israël et sa prétention territoriale, redoublée par la créance que lui donne la Shoah sur le reste de l’univers humain, les chrétiens et le Fils de David, sauveur du monde, descendant d’Abraham. A ta descendance, je donne le pays que voici, depuis le Torrent d’Egypte jusqu’au Grand Fleuve l’Euphrate. 2… Région encore plus immense que celle identifiée comme Canaan, et sans commune mesure avec l’ensemble de la Palestine, a fortiori le territoire d’Israël selon le droit international public en vigueur (les résolutions des Nations-Unies depuis « la guerre des Six Jours »). Comment vais-je savoir ? C’est la question-même de Marie à son visiteur, l’ange Gabriel. Mais la foi précède l’interrogation, celle-ci ne porte pas sur le fait, si extraordinaire soit-il mais qui est putativement acquis, mais sur le modus operandi. Gabriel donne toutes précisions et même contre-épreuve à Marie, tandis que Yahvé procède dans le langage habituel de la tradition religieuse antique : le sommeil, le sacrifice, les signes du passage. Nous avons le choix du mode des réponses : y être attentif, mais notre foi est aussi vraie et nous habite autant que notre supplication, elles sont de même mouvement. Je le vis intensément. L’évangile : c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez, nous permet la plus grande audace, reconnaître l’action de Dieu en nous à son fruit. La grâce qui nous exauce. Il s’est toujours souvenu de son alliance.
16
heures 10 + Ces élections départementales et régionales
éclairent
tout le cours de notre vie nationale depuis le printemps
2017, et
davantage encore les ides de Mai 2022. Dès l’énoncé des
résultats dimanche soir, recul du Rassemblement national,
attendu
pourtant comme le prochain vainqueur et la présidence de
quatre
régions. Avec le retrait du candidat de gauche écologiste,
même la
région PACA lui échappe, ce qui ne rend pas Renaud MUSELIER
plus
sympathique. Et néant pour la République en marche, tous les
ministres qui avaient participé à des listes sont éliminés.
Le
pays ne se prépare donc pas à la redite du second tour de
l‘élection présidentielle en Mai 2017. Les abstentions
étonnent
par leur niveau sans précédent, plus de 66 % (dans mon
village, pourtant 30 % de votants, et le « favori »
n’atteint pas, lui non plus le minimum de 12,5 % des
inscrits
– la « Gauche unie », quatuor que j’apprécie depuis
nos rencontres de ces jours-ci, sa composition exemplaire,
le charme
de celles et ceux qui en constituent la petite liste, sera
donc aussi
au second tour), mais l’on oublie que le futur président
sortant a
été élu, non seulement par des circonstances imprévisibles
(l’invalidation morale de François FILLON dont le score se
maintint à point tel qu’il l’eût certainement remporté sans
les emplois fictifs de sa femme et les costumes offerts par
Robert
BOURGI), mais par abstention (cf. pièce jointe). Et le fait
massif
est que ce mandat qui devait n’avoir aucun égal ni
précédent,
tant il serait éclairé, hors normes, n’a pas rallié les
électeurs. Les quelques points de popularité retrouvés par
EM
tiennent à la fin du confinement, mais le bilan, quand en
viendra le
moment, peut-être bien après la prochaine élection
présidentielle,
montrera des erreurs tragiques parce que commises en
solitaire et
dans le dédain des autorités médicales et scientifiques. Le
grand
débat national, la conférence citoyenne sur le climat, a
priori
bien accueillis et donnant lieu à de vraies participations
des
Français, je l’ai vécu dans mon département du Morbihan, ont
été
presque méprisés, et il n’a pas été plus tenu compte des
propositions et des réponses populaires qu’il n’en avait été
du mouvement des « gilets jaunes ». Le Président n’étant
pas démocrate, les électeurs n’ont pas été civiques.
Pourtant,
l’occasion – paradoxale – d’une prise de conscience
nationale
du déni de démocratie dans lequel nous nous enfonçons, avait
été
donnée au Président, en même temps qu’une gifle. L’unanimité
des condamnations publiques, et la ridicule peine infligée à
une
personne jeune mais exaspérée (sans qu’il y a chercher des
étiquettes, elles-mêmes interprétées à contre-sens) empêcha
toute réflexion. Emmanuel MACRON avait la main : ce n’est
pas
la République qui est offensée, mais c’est ma manière de la
représenter et de recéler le pouvoir qui m’avait été délégué
il y a quatre ans, qui est censurée. Changeons ensemble,
revenons à
nos institutions, la responsabilité que je revendique et
exerce en
tout, et tout seul, n’existe pas dans la Constitution voulue
et
pratiquée par le général de Gaulle, jusqu’à démissionner
quand
sa proposition fut rejetée par referendum. Je prends la
résolution
de revenir à l’esprit et à la lettre de la Cinquième
République,
d’appeler la sanction populaire à ce que je fais, à ce
qu’exécute
le gouvernement, peut-être vous proposerai de revenir au
septennat
et donc à des élections législatives en cours de mandat.
Peut-être
vous demanderai-je par referendum de constitutionnaliser la
matière
de certains projets ou propositions de loi, obligatoirement
déférés
au referendum, de même que sont déjà distinguées les
matières législatives et celles édictées par règlements ou
décrets. Peut-être pour engager ces réformes nous faisant
réintégrer ce que nous n’aurions jamais du quitter, et – en
cela – je reconnais ma responsabilité personnelle, ne
briguerai-je
pas, dès l’an prochain, un second mandat. Mais dès
maintenant,
soyons tous civiques, allons voter pour nos élections
départementales et régionales. Elles sont locales, certes,
parce
que les conseils et assemblées que vous allez élire sont
parmi vous
et décident de beaucoup pur votre vie quotidienne. Votre
participation pour choisir vos édiles doit être un grand
mouvement
national. Je vous appelle, je m’y appelle. Cela, annoncé
d’un
mot : compréhension d’un geste juste, dite au sacrilège dans
l'instant, et
allocution radio-télévisée le soir-même. Nous aurions eu
80 %
de participation dimanche dernier. Au lieu de disputer sur
les
« présidentiables » dans un parti majoritaire de naissance,
mais se perdant dans les thèmes d’un mouvement de plus en
plus
voisin… au lieu d’errer sur les causes de l’abstention :
bureaux non ouverts, courriers pas parvenus, confinement,
météorologie. Non, il n’y a pas de mouvement sans vent.
Emmanuel
MACRON n’a ps été créatif depuis son élection, alors qu’il
promettait de l‘être en péremption de partis à plat.
L'envie, l'appétit sont coupés. Ce n'est plus la critique
outrée de la "classe politique" : tous pourris. C'est le
jugement d'un exercice du pouvoir national.
1- Genèse XV 1 à 18 passim ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu VII 15 à 20
2- Cette région correspond plus ou moins aujourd'hui aux territoires réunissant l’État d'Israël, la Palestine, l'ouest de la Jordanie, le Liban et l'ouest de la Syrie. Wikipédia 16 VI 21
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