DU TRAITÉ DE SAINT BASILE SUR LE SAINT-ESPRIT
Le dessein de Dieu notre Sauveur en faveur de l'homme consiste à
le ramener de son exil, à le faire revenir dans l'intimité de
Dieu en le tirant de l'éloignement causé par sa désobéissance.
Telle est la raison de l'avènement du Christ dans la chair, de
ses exemples de vie évangélique, de ses souffrances, de sa
croix, de son ensevelissement, de sa résurrection : que l'homme,
sauvé par l'imitation du Christ, recouvre l'adoption filiale des
origines.
Il est donc nécessaire, pour une vie parfaite, d'imiter le
Christ non seulement dans les exemples de douceur, d'humilité,
de patience, que l'on trouve dans sa vie, mais aussi dans sa
mort elle-même, comme le dit saint Paul, l'imitateur du Christ :
Reproduire en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi
aussi, à ressusciter d'entre les morts.
Comment donc lui ressembler dans sa mort ? En nous
ensevelissant avec lui par le baptême. Mais de quelle
manière s'ensevelir ? Et quel avantage tirer de cette imitation
? D'abord, il est nécessaire de briser le cours de la vie
passée. Cela est impossible à moins de renaître, selon
la parole du Seigneur. La seconde naissance, comme le mot
l'indique, est le commencement d'une autre vie. Si bien que,
pour commencer cette autre vie, il faut mettre fin à la
précédente. Dans la double course du stade, un arrêt, un léger
repos sépare l'aller du retour ; de même, lorsqu'on change de
vie, il paraît nécessaire qu'une mort intervienne entre les deux
vies pour mettre fin à ce qui précède et faire commencer ce qui
vient ensuite.
Comment donc réussir à descendre au séjour des morts ? En mimant
l'ensevelissement du Christ par le baptême. En effet, le corps
du baptisé est en quelque sorte enseveli dans l'eau. Par
conséquent, c'est l'abandon d'une vie selon la chair que le
baptême suggère symboliquement. Comme dit l'Apôtre : Vous
avez reçu une circoncision où la main des hommes n'est pour
rien, et qui vous a dépouillés du corps charnel : c'est la
circoncision venue du Christ ; vous avez été ensevelis avec
lui par le baptême. Le baptême purifie l'âme, pour ainsi
dire, de la souillure venue des pensées charnelles, ainsi qu'il
est écrit : Tu me laveras, et je serai plus blanc que neige.
~ C'est pourquoi nous ne connaissons qu'un seul baptême qui
donne le salut, puisqu'il n'y a qu'une seule mort pour le rachat
du monde et une seule résurrection des morts, et que l'une et
l'autre sont figurées par le baptême.
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