dimanche 30 septembre 2018
samedi 29 septembre 2018
vendredi 28 septembre 2018
jeudi 27 septembre 2018
mercredi 26 septembre 2018
- textes dujour
mercredi
26 septembre 2018
08 heures 48 + Appel
de ma chère femme, ses conseils pour me nourrir : raviolis
dans le meuble en face du frigidaire gris, le pain chez Lidl,
mais je ne veux pas abandonner notre boulanger. Eveillé vers
six heures et demi, paressé-somnolé dans une ambiance
d’insaisissabilité de la vie, du bonheur, de l’éternité et
donc de prière pour demander, implorer. Levé à sept heures
et demi, nos chiens, les poissons, la bouteille de gaz à
changer, messagerie : mon aimée, Michèle T. tellement dans
le besoin affectif et pourtant elle a vécu et vit, estimée
de beaucoup, gravitant autour de la Compagnie de Jésus comme
mon cher Eric, type de maternité-paternité qu’accorde
l’esprit d’Ignace de Loyola à celles et ceux qu’Il discerne.
La maltraitance animale. Je signe des pétitions et place les
références en tête de mon envoi de tout à l’heure.
mardi 25 septembre 2018
- textes du jour
mardi 25 septembre 2018
08 heures 37 +
Pensée constante vers ma chère femme, son appel hier soir
pendant le tir à l’arc, son commentaire très favorable
selon les photos que je lui avais adressées de notre fille
en archer, son appel maintenant : réunion passionnante
d’objet et d’unisson, à peu près une centaine et le
délégué national de la C.G.T. pour l’éducation,
témoignages sur le mépris et l’ignorance voulue de
BLANQUER pour les syndicats. La politique de la table
rase, débats entamés en fin de la campagne de NS en 2012 :
les corps intermédiaires que celui-ci refusait. Leur
déliquescence, au lieu d’être un stimulant pour le pouvoir
d’État ayant la responsabilité d’en susciter de nouveau le
goût chez les Français (outil décisif de participation
sociale et politique), est le prétexte pour en rester au
constat et exploiter ce qui est pris comme une licence de
tout faire. A ce train – cela et la disparition de notre
patrimoine industriel – on n’administrera plus qu’un
cadavre. - EM et LE DRIAN, l’Assemblée générale des
Nations Unies, voir si notre homme a avancé depuis
dix-huit mois en perspicacité et vision sur le monde
actuel, surtout s’il y a un centre au discours : le levier
européen, s’il y a une éthique mondiale : les migrants,
l’environnement végétal et animal. J’attends.
Je m’attends. Les
mises à jour de ce journal pour reprendre un simple rythme
quotidien, ma synthèse d’ici ce soir sur le colloque de la
semaine dernière – ni les étudiants à qui j’ai donné mon
adresse internet ne viennent, ni les deux enseignants
intervenus dont j’avais les coordonnées ne me répondent – et
pour le retour de mon aimée : la débroussailleuse en route
dans les principaux ronciers et encombrements, le LCL tout
jeudi. Le journal de notre fille, tout à l’heure notre
rendez-vous du mardi pour la messe et le pique-nique dans le
parc.
Textes déjà… ils
continuent d’être austères et rigoureux. La vérité des
comportements, la vérité des relations au Christ 1. Force et pénétration des
Proverbes, l’auteur, la composition ? à quérir chez wikipédia… Les
plans de l’homme actif lui assurent du profit ; mais la
précipitation conduit à l’indigence. Une fortune acquise
par le mensonge : illusion fugitive de qui cherche la
mort… Qui fait la sourde oreille à la clameur des
faibles criera lui-même sans obtenir de réponse. Notre adoption par le
Christ, mais son affirmation qu’il eût été dur à
entendre par les siens de sang, quoique la Vierge Marie
Le retrouvant au Temple, à Ses douze ans, se le fit
dire, au moins pour son époux… n’est, selon les
évangélistes, qui diffèrent, qu’à l’adresse ou de celles
et ceux qui l’entourent, ou des intermédiaires, ici chez
Luc. « Ta mère et tes frères sont
là dehors, qui veulent te voir. » Il leur répondit :
« Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole
de Dieu, et qui la mettent en pratique ». Comment tenir, continuer,
espérer ? Guide-moi sur la voie de tes
volontés, là, je me plais. J’observerai sans relâche ta
loi, toujours et à jamais. Ainsi soit-il !
16 heures 38 + Message passionnant de S. 2 On n'a idée d’un pays qu'en
y étant. C’est ce que j’ai vécu pour quelques-uns, il y
a maintenant longtemps. Et ici, dans ce Morbihan, aux
églises isolées, aux gens qui peuvent être communicatifs
si l’on va à eux : Jean-Luc à la pompe à essence
automatique, chez Leclerc, arrivé en France d’Afrique
à quatre as, vie d’abord à la Rochelle, travaille en
Normandie, puis ici, Merlin en intérimaire, et
maintenant à Elven cariste, un enfant de dix-huit mois,
heureux, il bavardait quand je suis arrivé avec un
camarade de Leroy-Merlin. Systématiquement, j’adresse
la parole aux « gens » par ce que je remarque d’eux, la bouteille de
vin tenue au bras comme on porte un enfant, la beauté
d’un enfant précisément, très joli blond, « petite
section » à la Trinité-Surzur, mère probablement
célibataire ? Je lui dis la beauté exceptionnelle de
l’église de son village, elle répond que c’est en face
de l’école, mais elle n’y est encore jamais entrée, je
l’y encourage, son fils est baptisé, Sacha, dont
j’apprends que cela veut dire Alexandre… « L’hôtesse de
caisse », jolie, je le lui dis, débute aujourd’hui, un
CAP, voudrait faire de l’hôtellerie, mais es études en
Bretagne dans cette filière, je lui souhaite le
meilleur. Evidence qui caractérise notre moment
national : le détachement des Français vis-à-vis de la
politique et de ses personnels, président compris,
fatalisme et aussi… mépris. Pas plus que ceux qui nous
gouvernent ne nous considèrent comme leurs égaux, pas
davantage leurs gestes mais aussi ce qu’ils engagent au
sens de l’Histoire et du gouvernement l’intéressent les
gens, je n’ose écrire citoyens, et pourtant il s’en
faudrait peu pour qu’ils le redeviennent et exigent…
test : notre presbytère dont la municipalité actuelle
veut disposer pour d’autres
occupations et activités que la paroisse, il va être
intéressant de savoir si cette analogie avec les
privatisations et démantèlement du patrimoine national,
provoque protestations, mobilisations et impose une
alternative...
Je vais siester
après l’appel d’Agathe « aux petits soins » et surtout
après avoir couriellé à Phe. 3 Sur le
discernement que nous devons apprendre de la Russie. Les dires de LE
DRIAN relevant les interventions de la Russie dans la
politique française : l’intoxication américaine.
Naguère,pour paraître important, il fallait se dire écouté
par les « services », aujourd’hui il faut que nous soyons
infiltrés par la Russie, comme si nous n’étions pas – bien
plus dangereusement – pénétrés de corps et d’âme par
l’argent et ces puissances qui cherchent en nous une
stabilité qu’elles n’ont pas par elles-mêmes à terme : les
dictatures de Chine et d’Arabie.Que nous courtisons : leur
vendre, nous vendre.
22 heures 52 + Sieste,
courses à l’Intermarché,
toute cette journée de brefs échanges selon les situations
et les attirances. Je constate que l’ « on » est toujours
content de recevoir une parole. Promenade à la nuit
tombante, coucher du soleil, effets sur les nuages déjà très
beaux au naturel (le plein jour) : Lupa, Finette, Sam et
Lola jusqu’au Loch.
Politique. Aux Nations
Unies, donc, le ballet, les photos, la mesure des étreintes
et des regards pour le parterre. Le discours d’EM ne
m’intéressera que dans la mesure où il fera de la reprise
européenne le centre de son propos. J’en doute, et le
discours à la Sorbonne ne peut être ni un fondement ni une
référence, simple rapport d’inspection sur le fonctionnement
actuel de l’intergouvernemental. - Maladresses ? Ou défi ? A
la fois, le projet de vignettes pour les poids-lourds, après
que Ségolène ROYAL ait capitulé en réunion sur l’écotaxe et
les portiques. Les bonnets rouges vont revenir… La manif.
pour tous aussi : P.M.A. pour toutes quelle que soit la
situation de solitude ou de compagnonnage, quelle que soit
l’orientation sexuelle, ce que j’admets tout à fait, mais le
problème de la recherche du père va se généraliser, des
équilibres et des vies entières en dépendent, lever
l’anonymat ? mais alors plus de donneurs. - Manipulation des
chiffres et des sommes : les 8 milliards du « plan
pauvreté », les 6 milliards de diminution d’impôts. Et puis
après les repentances pour le Vel-d’Hiv. Et pour Maurice
AUDIN, les harkispour qui ne suffiront jamais des prises en
charge d’enfants ou de petits-enfants, ou même quelques
cérémonies et monuments. S’il est acquis que la rafle de
1942 fut d’exécution française, mais pas d’âme et hors
République, en revanche qui est responsable de l’abandon de
ces braves qui se sont compromis pour nous, selon une
ambiance qui changea brusquement : DG lui-même ? Je le
crains. Et pourquoi cet abandon. D’une certaine manière,
encore plus légitimes à recevoir et encore plus français de
coeur que les « rapatriés » dits « européens ». Nous n’en
finirons jamais de ce cycle moral
colonisation-décolonisation, qui fut au fond et en fait la
forme des siècles passées pour notre mondialisation
actuelle : les populations n’ont pas voulu la colonisation
que nous leur imposâmes, même si nos venues et
« pacifications » eurent des effets bénéfiques mais au prix
d’un danger d’âme et d’un recelde souveraineté et
d’auto-détermination, et aujourd’hui personne ne veut
accueillir personne. EM et les migrants, sans doute son
discours à l’occasion d’une naturalisation à la préfecture
du Loiret, mais nous voici à faire dérouter l’Aquarius de Marseille à
Malte, seulement 58 réfugiés-naufragés à bord. Quelle
lâcheté ! Quelle trouille de l’opinion ! - Politique
économique, elle n’est pas une direction d’ensemble, elle
est indépendante apparemment d’un plan de privatisation non
écrit, mais la liste et les projets existent dans les têtes
qui nous gouvernent, dépouillent et spolient. La philosophie
de l’État – ou plutôt la philosophie que certains ont de
l’État a changé, depuis que les carrières ont pour but
l’ragent et plus le bien commun, le service publique, le
succès physique et commercial de l’entreprise.. Pour
l’heure, la France continue de « faire » moins bien que la
moyenne européenne en tenue budgétaire et en croissance.
Etudier pourquoi l’Allemagne garde ses industries, a un
excédent commercial de même grandeur que notre propre
déficit, pourquoi les syndicats y ont-ils tant de pouvoir
que rien de décisif ou du long terme ne se fait sans eux,
pourquoi un changement de filière énergétique se fait
calmement et méthodiquement, pourquoi un régime
parlementaire et collégial permet à Angela MERKEL d’être a
pouvoir – même si cela devient difficile – depuis treize ans
et d’avoir eu ainsi comme partenaire français par moins de
quatre présidents successifs de notre République ?
Pourquoi ? Comment ? Réponse : un modèle propre. Et le nôtre
qui fit notre succès jusque dans les années 1970 est
totalement oublié...
Question que je
souhaite « traiter » dans mon livre : l’amour est une force
qui cherche et trouve son affectation, ou est-ce la relation
d’exception, sans pareille jamais possible avec une autre,
un autre, en exclusive au sens d’une préférence et d’une
culture constante, voulue, avec une autre personne que soi ?
Je relis le passage des Proverbes, auquel je n’étais allé qu’en son milieu. Il
s’ouvre ainsi – combien nous sommes privés d’un chef, d’un
responsable de notre pays, qui le matin prierait, et qui le
soir ferait examen personnel de sa conscience, au lieu
d’être guidé, jusqu’à preuve du contraire, par le souci de
« tenir »… le Seigneur dispose du coeur du
roi comme d’un canal d’irrigation, il le dirige où il veut.
4
2-
Le 20/09/2018 à
19:41, S... a écrit :
Bonsoir Bertrand, je me souviens bien de vous et de notre rencontre opportune, c'est un plaisir de vous lire !
En ce qui me concerne je suis arrivé il y a déjà deux mois en Afrique du Sud, pendants lesquels j'ai pu me familiariser avec la culture du pays qui est riche et complexe, comme je pouvais l'imaginer. Ce qui m'a frappé est la blessure profonde que les plus jeunes générations ont encore de l'apartheid et de la colonisation. Bien que la plupart des étudiants n'étaient pas né en 1994, on perçoit un fort ressentiment à ce sujet, qui, s'il ne se fait pas sentir lors des discussions quotidiennes, éclate en cours où nous traitons de ces sujets sensibles (histoire, politique et philosophie). Cela influence le mode de pensée et on y ressent parfois une forte tendance marxiste, un discours qui oppose des catégories opprimées et oppressives : aux combats pour l'égalité des races s'est ajouté celui pour l'égalité des sexes, des orientations sexuelles, des classes,... Cet héritage malheureux se retrouve souvent dans les fréquentations, on voit rarement des noirs et des blancs passer du temps en groupe mixte, et on retrouve dans certains cours une surreprésentation de blancs (comme en histoire) ou de noirs (sociologie). Je pense que la blessure fait partie d'une histoire trop récente et n'a pas eu le temps de cicatriser, certaines personnes avec qui j'ai pu discuteront fait état d'un racisme - hélas mais pas étonnamment - toujours présent dans certaines mentalités. Il faudra sans doute encore plusieurs générations pour espérer voir une réelle union nationale, et cela me paraît encore loin d'être certain.
Par ailleurs j'ai eu l'occasion, avec mes compatriotes français partis avec moi, de découvrir la partie sud du pays jusqu'au Cap, nous sommes passés par des paysages simplement sublimes. Cela nous a également permis de nous rendre compte de ce que nous savions déjà, à savoir des énormes disparités de richesse entre les régions et au sein même des villes, selon les quartiers. Nous visiterons la partie au nord-est du pays en novembre et décembre.
Merci pour les lectures, je vous avoue être assez occupé mais je me ferai un plaisir de m'y plonger quand j'en trouverai le temps. Au plaisir de vous lire, très amicalement, S...
3- Le
25/09/2018 à 16:35, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à
Philippe Etienne – Russie, discerner
Cher Philippe,
je vous suppose aux Nations-Unies avec le Président et le Ministre... et du monde.
En relations extérieures - et ni le front du Sahel, ni l'appel aux peuples d'Europe n'en sont - le point nodal que nous avons à identifier, comprendre et traiter, c'est la question russe. Je vous donne ci-joint, des observations anciennes (respectivement de 1993 et de 1996). A terme, l'Europe doit être l'alliance structurelle de deux ensembles, chacun fédéral, l'Union qui ne peut être fédérale que si elle est démocratique (élection de la présidente ou du président, etc..., et la Russie, qui est notre frontière orientale et que nous devons aider et espérer à devenir démocratique.
Nous avions commencé par bien jouer avec elle - particulièrement nous les Français - depuis 1944, ouverts mais fermes, et dans les mots mêmes choisis par de Gaulle pendant son voyage de 1966, en comprenant que l'Union soviétique était bien moins que la Russie. A partir de 1973 et d'Helsinki, nous avons joué à fond la coopération, même pendant l'affaire afghane. Nous avons choisi Gorbatchev et Andropov ne nous avait pas déplu. Mais à partir de 1991, nous n'avons pas su empêcher ce qui ne pouvait que frustrer, humilier, inquiéter les Russes - et le "fonds de commerce" de Poutine est né, là, avant même qu'il prenne le pouvoir (en le payant à Eltsine) - pas de dissolution du Pacte Atlantique en écho au Pacte de Varsovie, bouclier anti-nucléaire (soit disant pour protéger l'Europe de ... l'Iran), et surtout adhésion au pas de charge des anciens satellites communistes d'abord à l'Alliance atlantique, puis selon des procédures humiliantes mais ne rendant pas compte pour autant des incapacités et incompatibilités économiques et sociales, à l'Union européenne. C'est d'ailleurs nos avances vers l'Ukraine qui ont "fait sortir du bois" Poutine demeuré en observation des "Occidentaux" jusque là. Et l'humilié a pu entretenir sa dictature, ses exactions contre les libertés publiques et être le plus fort au Proche-Orient, avoir la clé de l'abomination syrienne. En sus, au lieu - nous, nos entreprises et les Européens - de tenir à fond une position vigilante mais amicale avec l'Iran, nous avons réduit ce pays à n'avoir, lui comme la Syrie de Bachar, qu'un seul grand allié : la Russie.
Nous avons tout faux depuis 1991, et Poutine n'a fait que nous observer, analyser puis réaliser nos inconséquences.
Pour l'immédiat, n'ajoutons pas une susceptibilité ou des mises en garde à propos d'interventions russes dans notre vie nationale, n'entrons pas dans le débat qu'a suscité l'élection de Trump et qui n'a sa vérité qu'outre-Atlantique. D'ailleurs, sans avoir attendu ces tensions, soupçons et rumeurs, nous avons chez nous des comportements à ne plus admettre : les notoriétés françaises allant à Poutine, des anciens Premiers ministres...
Poutine ne sera que réaliste, il se peut que nous puissions faire affaire avec lui si nous-mêmes nous changeons et devenons perspicaces et forts. Nous ne le sommes pas. La Crimée pouvait se jouer à partir de l'ex-Prusse orientale enclavée dans l'Union.
Notre question est d'aider la démocratie à gagner le pouvoir en Russie. Elle ne l'a exercé qu'avec Stolypine en 1911 (une percée politique et conceptuelle, exactement contemporaine de celle de Caillaux chez nous vis-à-vis de l'Allemagne) et allait progressivement l'emporter si Gorbatchev n'avait pas - lui aussi, mais seulement politiquement - été assassiné.
Comment l'aider en la personne de ses fervents, de ses imaginatifs projetant une démocratie russe ? Nous devons parier - et j'y crois, bon sens et sentiment - qu'une majorité de Russes, la jeunesse certainement, ne tolère la dictature que par l'expérience, l'observation, les exemples et cas qui lui sont donnés, d'un Occident hostile et dont ne se distinguent pas l'Union, ni nous.
Je n'ai pas de réponse toute faite, mais une piste avait été dite par le Président, alors candidat quand Bourdin le reçut (le 18 Avril 2017, de mémoire). Je n'ai pas sous les yeux le verbatim, mais c'était traiter au minimum avec les dictatures, et au maximum avec les démocrates, organisés ou pas. Non organisés, traiter avec eux et les aider ne paraîtra ni une ingérence ni une agression envers le pouvoir en place.
Poutine est mentalement structuré et totalement libre de réflexion, il n'a aucun électorat à ménager, il peut changer du tout au tout si c'est l'intérêt de la Russie confondu avec le sien, il n'est plus jeune, il n'est pas nouveau. Les questions d'Iran, d'Israël, de Syrie immédiatement difficiles pour nous, la question des marches occidentales de la Chine avec le nucléaire et les minorités ethniques et musulmanes de celle-ci ... sont deux objets de très profonds échanges de vue. Nous sommes territorialement désintéressés, nous ne sommes pas frontaliers mais nous ne voulons plus de zones à risques ou en feu, où que ce soit.
Nous n'avons pas - en tout cas, pas moi - l'expérience d'une dictature passant paisiblement à la démocratie, du fait de "conseils" et d'accueils étrangers. L'Afrique du sud en apartheid, le Brésil des militaires ont leur mue, seuls. L'Argentine et la Grèce, selon l'échec de leurs militaires respectifs dans les aventures aux Malouines ou à Chypre. Nous ne savons pas même nous y prendre en Afrique dite d'expression française où nous gardons prestige et moyens.
Il nous faut donc réfléchir, pas à ce qui est possible, mais à ce que nous souhaitons et qui est notre intérêt : une Russie démocratique, et devenant donc notre jumelle, la jumelle de l'Union européenne. Une telle perspective, un tel projet doivent devenir préférables et urgents autant pour les Russes que pour nous.
Ce n'est donc pas du cinéma, mais beaucoup d'échanges avec tout le monde, à tous niveaux même simplement "citoyens".
Chaleureusement avec vous, cher Philippe.
4-
Proverbes XXI 1
lundi 24 septembre 2018
dimanche 23 septembre 2018
samedi 22 septembre 2018
vendredi 21 septembre 2018
lundi 17 septembre 2018
dimanche 16 septembre 2018
pendant les jours de sa vie dans la chair - textes et réflexions vécus ce jour
Samedi 15 Septembre 2018
. . . à la Pointe du
Bill, pendant le cours de planche à voile de notre
trésor, 15 heures 24 + Inorganisation ? Surcharge ?
Rédigé ces contributions ou ces ouvertures pour la
Michèle T., sa vie, ce que JL lui a apporté par
intuition (l’Esprit Saint) et en prenant du risque, je
ne sais si elle s’en est rendue compte et que son
évocation si je l’associe au livre dont j’ai envie sur
celui qui est donc son père non biologique. En cours
de travail, les instructions à récapituler pour
l’avocat de la succession de mes beaux-parents, le
matériau et les moyens pour que notre avocat réplique
à notre adversaire en appel : enjeu de 50.000 euros…
la question des migrants pour MC à qui j’ai promis mon
envoi mardi et celle de la pédophilie de quelques
clercs, promis au cardinal BARBARIN. Recherches à
effectuer, les points de droit pour le presbytère
convoité par notre maire. – Les promenades de nos chiens sont un dialogue
avec eux et un chant de reconnaissance à nos prés, nos
arbres, à toutes plantes, aux ciels, au rentrant du
Penerf, les vents, les heures et les marées font que
rien n’est jamais pareil mais tout est de plus en plus
familier à ma joie, et aussi pour cette forme de
chronique que sont les images chaque fois
enregistrées. Hier, descendu le premier de nos prés
quand nous arrivons chez nous : les aulnes ont
repoussé encore plus buissonnants et hauts, encore
moins pénétrables qu’à leur coupe il y a trois ou
quatre ans, et l’accès au marais et à l’eau, faute
d’emprunt et d’entretien est à refaire. La
débroussailleuse en plusieurs endroits, autour
d’Aoulie Ata, dans le chenil et là-bas. Et puis
reprendre complètement la mise en ordre des étals et
piles de livres, des entassements de meubles au point
que de ce clavier à notre lit, il n’y a plus que
l’espace des tâtons et de se faufiler, c’est devenu
une étreinte mais aussi une autre forme de familiarité
que nous prodigue cette maison : vingt-six ans d’âge.
Je n’ai jamais résidé quelque part aussi longtemps. –
Et puis ces grands moments : des bibliothèques, celle
de ma mère en livres brochés (les rhodoïd et autres
club français du livre m’ayant échappé, mais j’ai 1925
à 1960), celle du presbytère de Muzillac, les miennes
à rechercher la promesse de
l’aube, que Marguerite a choisie
en classe de français pour sa lecture de l’année :
l’évocation ainsi de ce film regardé ensemble, et ce
qu’elle m’en avait dit quand les lumières revinrent…
autant de découvertes et de retrouvailles, la
sensation de ressaisir la vie d’une manière sans nom
ni sens, une relation à beaucoup d’innommé… et des
réunions m’apprenant beaucoup sur celles et ceux parmi
lesquels je m’assieds, la pastorale à organiser à
Saint-François-Xavier pour cette nouvelle année (ma
4ème candidature annuelle pour recevoir en
responsabilité d’animation un groupe de quelque âge
que ce soit, sera encore une fois éludée… alors que
les besoins et horaires hebdomadaires sont déclinés),
la main basse de l’actuelle maire de ma commune sur le
presbytère en échange d’une unique salle à l’étage
d’un bâtiment se doublant d’ouvrages modernes, tandis
qu’un second prêtre viendrait soutenir notre recteur…
contexte où l’agence du Crédit mutuel a été retirée et
son distributeur avec, et l’agence postale déjà
réduite en compétences par La Poste elle-même voit encore diminuer ses heures
d’ouverture (plus que deux heures par jour)...
Enfin, mon inquiétude pour l’immédiat et les
dix ans à venir : notre pays et l’Europe. Notre pays
dépenaillé, bradé, défait de ses structures physiques
et mentales) pas même au point en finances et
gestions, alors que ce fut l’approche initiale du
quinquennat en cours, pas capable d’organiser l’accès
à l’enseignement dit supérieur. Le président n’exerce
pas sa fonction constitutionnelle : l’arbitrage, le
long terme, la continuité, sa propre mise en cause par
referendum populaire sur les sujets consensuels ou non
qui peuvent nous déterminer. Le président ne sait pas
décider sur les sujets et défis vastes, l’Europe, le
service national, le médical et notamment le numerus clausus pour les médecins, l’écologie et
l’environnement : l’ours, le loup, les glyphosates,
les pesticides, la forêt de Kolsheim, rasée par Vinci sans attendre l’arrêt du tribunal
administratif annulant tout mais pas le saccage et la
ruine d'une forêt muliséculaire. SIMENON y habita le
château. Le président a eu raison de tous les
ministres – au point qu’aucun n’apparait plus, sauf
COLLOMB pâle de nature, réplique de MARCELLIN après
1968, la tête pour rendre flou un groupe d’agents
secrets, ou SCHIAPPA pour la femme d’image ou NYSSEN
pour demeurer… raison d’un chef d’état-major de nos
armées, tristement poussé à se déshonorer au service
d’un consultant étranger, mais pas des services rue de
Bercy quelques envie et réflexe il en ai eus. Surtout,
le président ne sait pas susciter l’imagination et la
participation de tous. Il en est déjà à du
remplissage, à de l’affichage, du disparate sans
qu’aucune dialectique et la cohérence de l’ensemble
des plans, annonces, budgets, déclarations tombant
quasiment chaque jour, sans hiérarchie, plan de
pauvreté devant un parterre au Musée de l’homme après
une sortie chez ATD-Quart monde, écriture souveraine et non documentée, non
référencée de l’histoire nationale du Veld’hiv. à l’assassinat d’AUDIN. Et il choisit mal
beaucoup d’acteurs : BENALLA et FERRAND évidemment,
mais des ministres. Il ne réalise pas le rayonnement
qu’aurait un exercice débattu et collégial du
pouvoir : un conseil des ministres à huit ou dix, ni
le prestige qui serait le sien à ne communiquer que
rarement, à réfléchir et penser sans téléphone, sans
papier, sans rendez-vous plusieurs heures d’affilée.
Penser le fond, pas la tactique, pas l’éventuelle
communication. Le fond. Les relations internationales,
le système bancaire, la solidarité à tous égards et
maintenant en idées contre des contagions qui seraient
horribles si ce devenait vraiment l’opinion générale.
L’Europe sans tête, ni arme nucléaire, menacée non par
les naufragés de Méditerranée mais par les rachats
chinois et les appétits territoriaux de POUTINE, le
surarmement des deux grandes dictatures
contemporaines.Rien ne s’use plus vite que la jeunesse
d’un visage et rien n’agace plus que l’insistance des
images, même si le sujet est autre : les journées du
patrimoine, pas nos avoirs séculaires, mais le
président de la République, déjà au quart de son
mandat.
Prier… Paul et ce passage que je récuse ou
qu’il me faut accueillir mieux pour le comprendre
au-delà de sa lettre : un Christ perfectible… bien qu’il soit le Fils,
il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit
à sa perfection, il est devenu pour … une petite chalandise 1… tous ceux
qui lui obéissent, la cause du salut éternel. Sans doute la
démonstration, avec éclat, se fait de l’humanité de
Jésus un grand cri
et dans les larmes, des prières et des
supplications, un dramatique et si
humain débat intérieur, d’autant qu’Il sait et voit
tout, Sa conscience humaine est dramatiquement
éclairée, informée par Sa nature divine, à un point
de souffrance morale que n’a pu et ne pourra jamais
subir aucun être humain. Comment comprendre les
expressions pauliniennes : le Christ obéissant,
soit, parce que libre. Les souffrances, oui,
terriblement puisqu’il est homme et que ce qui lui
est infligé depuis la dernière Cène est total, mais
apprendre ? être conduit à
sa perfection quelque soit le moyen ?
Je m’incline, je ne vois pas, pour le moment et
depuis longtemps...Prière du Christ à l’agonie, Ses
deux agonies, celle de l’angoisse puisqu’Il sait (Il
le décrit presque chaque jour de Son ministère
public, à Ses disciples, à des détracteurs même…)
celle du Golgotha : mes jours sont
dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui
s’acharnent… Dieu qui pouvait le sauver… l’interrogation de
toute la rédemption, de tant d’histoires humain : mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné ? Alors que le psalmiste
met dans sa bouche et son coeur d’homme : moi, je suis
sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! ».
Aussi elliptique : il fut exaucé
en raison de son grand respect. Chemin sans doute
d’intelligence… la délicatesse de Dieu, faisant
faire à Son Fils l’itinéraire le plus humain, le
plus démuni, le plus difficile, mais exemplaire et
marqué de l’incroyable sceau de la liberté ? Pas de
dédoublement, une seule Personne, le Fils. Le Père,
inflexible ? Cruel ? Inhumain, ce serait le cas de
l’écrire, ce n’est pas Lui qui s’incarne quoique
nous croyions en Dieu fait homme. Le Père, pas
mentionné dans le texte paulinien. L’évangile
souligne encore l’humanité du Christ : pourvoir aux
Siens, principalement à Sa mère, quand Il ne sera
plus « là », qu’Il sera donc mort et bien mort.
Jésus à bout et au comble de la souffrance, ce n’est
pas de l’apprentissage ni de l’obéissance, c’est
factuel, ce n’est que factuel, Jésus voyant
sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait… quel moment de vie, quel
lieu plus dramatique choisir autre que celui-là. Un
moment, un lieu qui précisément réunit Marie et
Jean, comme cela n’a jamais mentionné, présenté
auparavant. Tous les deux remarqués et distingués au
possible par le divin mourant. Et l’Église se fonde,
d’une autre manière quoique convergente, que la
charge de mission, de responsabilité donnée
explicitement, nominalement à Pierre. Entre la
Vierge Marie et le disciple, c’est le Christ qui
décide ce que va être désormais leur relation. Elle
sera mise en œuvre au Cénacle, à la Pentecôte et
ensuite : la Vierge n’est plus entourée de sa
parentèle et de celle de Son divin Fils, à demander
place, passage pour rejoindre Jésus en train
d’enseigner dans un lieu fermé, la voici établie
clairement parmi les Apôtres et conduite, protégée,
introduite par un fils adoptif. Nul autre, sinon
nous tous en corps qui sommes l’Église, de
génération en génération, nul autre que Jean n’a
reçu l’extraordinaire présent, l’exceptionnel
privilège. Quant à Marie, elle est disponible du
début à la fin, de la conception à la mort de Son
fils, du fruit de ses
entrailles.
Passé à la FNAC tirer
les photos pour la mère du cher Jean-Eudes : sa
messe d’adieu à Muzillac, dimanche dernier. Livres…
puisque nous allons vers la « saison » des prix
littéraires, ce qui attire l’oeil, titre et plus
encore auteurs, inconnus 2 ainsi qu’une maison
d’éditions : de l’Observatoire.
. . . de retour à ma
table de travail, 19 heures 17 + L’usure, l’explosion, la
certitude 3. Je le dis plus tard,
ayant rangé notre couloir encombré de mes livres.
23 heures 17 + Mécontent de moi mais heureux.
Cette explosion est entièrement ma faute, elle me vaut
un avertissement sérieux de notre fille et plus que
son pardon ensuite : son alliance. – BFM TV : les journées du patrimoine, mais
d’images que celles du président. BENALLA et sa
comparution au Sénat en commission d’enquête
parlementaire : déjà une heure de portrait de
« l’homme du président », mise en garde de BELLOUBET à l’adresse du Sénat , la séparation des pouvoirs comme si ce principe interdisait au Parlement ce que s’octroie constamment le président, en
jouant au surplus sur sa majorité à l’Assemblée
nationale pour y empêcher la convocation de son homme… passage de celui-ci en correctionnelle à la fin de ce mois, sa défense, on veut atteindre le président
de la République. Cette solidarité et ce terrain
interdit me paraissent les moyens les plus dangereux
et confirment la mise en cause d’EM, en droit et en
choix de ses collaborateurs. Le point de l’écologie
qui a quitté manifestement les ambitions
gouvernementales : Delphine BATHO pose la question
d’un ensemble de toutes les actions publiques et
privées pour dévier la trajectoire catastrophique, ensemble qui existe moins que jamais mais à
l’écran il lui manque une certaine densité. LE PEN,
fille et nièce, les images d’entretien en marchant
pour l’une et sur un trottoir pour l’autre, montrent un isolement. L’important et le grave
se jouent en Allemagne : titres et images, trois
semaines de haine, et l’évidente ambiguïté du ministre
de l’Intérieur, et en fait de la Bavière. L’ouragan
Florence en Caroline du nord et ramené à une tempête
tropicale : 4 morts, est commenté tous les jours, mais 300 morts aux
Philippines, une brève image.
Peut-être la clé de la présentation paulinienne
du Christ souffrant : pendant les jours de sa
vie dans la chair… obéissance et perfection en tant qu’homme ? La
clé fonctionne mal, Jésus est précisément l’homme
parfait et si notre chair à nous est promise à la
résurrection et à la vie éternelle, c’est bien parce
que cette chair sublimée, transfigurée, pleinement
aboutie et vécue par le Christ.
1 - lettre aux Hébreux V 7 à
9 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Jean XIX 25 à 27
2 - David DIOP, Frère
d’âme . Le Seuil . 174 pages
Boualem SANSAL, Le train
d’Erlingen ou la métamorphose de Dieu .
Gallimard . 248 pages
Laurent SELSIK . Un fils
obéissant . Flammarion . 248 pages
Guillaume SIRE . Les éditions de
l’Observatoire . 306 pages je n’ai as noté le titre de
son livre
Abubakar
Adam IBRAHIM . trad. de l’anglais
La saison des fleurs de flamme . mêmes éditions de l’Observatoire . 423 pages.
3 - dans le journal annuel d’un
septuagénaire, dont je n’ai écrit que quatre lignes depuis
le 9 Avril, j’écris la première date, celle d’aujourd’hui :
en conclusion
d’horribles moments, mes réactions à l’impossibilité d
‘aller à Lorient entourer Jean-Eudes pour son
établissement la-bas créent une ambiance douloureuse
pour chacun de nous, puis seul à seul dans la voiture de
retour direct à Reniac, un long cri d’aveu de souffrance
de notre fille ; Edith part en promenade canine, je suis
au comble de l’abattement ; puis, après une douche et
s’être costumée en Licorne(le costume toujours trop
grand), mon trésor ma liberté vient à moi et m‘étreint,
et ce moment dure vraiment…
samedi 15 septembre 2018
vendredi 14 septembre 2018
jeudi 13 septembre 2018
esquisse pour accompagner une amie qui rédige son mémoire de théologie
Résurrection
de la chair & Vie éternelle
Ce
n’est pas, à l’origine, en chacun de nous, une foi,
l’entendement d’un dogme ou d’une assurance, ce n’est pas une
récitation. Je crois en la résurrection de la chair (c’est-à-dire
en la résurrection des morts, de tout mort, de moi et de qui j’aime,
de qui j’ai aimé), ma chair, ce corps que je ne vois et ne ressens
que par parties, que par moments, selon des images, une chair qui
s’abîme, un corps qui s’affaiblit, qui n’obéit plus, qui me
met en danger, je glisse et trébuche alors qu’autrefois c’était
mon outil, ma résistance à la fatigue, mon moyen de séduction. La
résurrection de ce que je définis mal, qui n’est pas la totalité
de moi, cette chair qui mourra, se décomposera, que j’ai vu dure,
glaciale, étonnamment froide sous mes lèvres qui l’avait connue
reconnaissante de mes baisers quand j’en donnais à ma mère, à
mon père, à des amis, à des vivantes et à des vivants, cette
résurrection, je n’y crois pas : j’en suis certain, ce
m’est naturel, je n’existerai pas, les autres, en chair et en os,
n’existeraient pas s’ils n’étaient pas, bien plus certainement
que nous mourrons, promis, voués à la résurrection.
C’est
en vieillissant, en continuant la vie qui m’est donnée en corps et
en esprit, en intelligence, en expression de ce que m’inspirent le
fait d’exister et de respirer beauté et pourriture, que la mort
m’est apparue comme proche, fraternelle. Question d’âge,
question d’expérience, des moments où l’autre – par
excellence – rassemblant tout de moi dans le regard que j’ai sur
eux, sans aucune pensée que de les regarder, d’être avec eux qui
meurent, réaliser qu’ils vivent encore, quelques minutes encore,
je ne sais pas, je ne sais plus, le temps, le souffle, la chaleur des
mains, le regard soudain car il sort du coma des deux derniers jours,
ma belle-mère vénérable dont ma femme et moi, assis à ses pieds,
nous nous partageons à égalité ses mains. Je vis, j’ai vécu que
la mort est une séparation sans graduation. Il n’y a pas de durée.
Elle ne pose aucune question, elle impose le mystère. Rien n’est
fini et l’on comprend de l’autre tout ce qu’il a vécu,
c’est-à-dire tout ce qu’il a visité, tout ce par quoi il a été
traversé, ému. La résurrection de la chair, la vie éternelle pas
plus que l’âge qui m’est biologiquement et chronologiquement
imposé ne me font pas réfléchir, ni respirer. C’est la réalité,
je n’y suis pas extérieur, elle ne me déforme pas. C’est une
seule réalité, la durée d’une forme d’existence, l’existence
libre et consciente, l’existence vulnérable et émotive. Ce n’est
pas affaire que cela continue, autrement, sans que cela se sente ou
se voit, se vive par avance. Cela continuera, cela a sa racine,
maintenant en moi, en nous. C’est la vie, et la vie ne meurt pas.
Nous mourons à ce que nous étions, mais pas à ce que nous sommes.
Nous le sentons, je le sens tellement. Je n’ai pas besoin que cela
me soit dit, même par Dieu. Il m’a créé ainsi, j’ai été
enfanté ainsi, j’ai reçu la grâce insigne d’une fille de mon
sang, et ce n’est pas un gage de mort que mon sang mais de
perpétuité, pas seulement par lignage et descendance mais dans la
personne de notre fille. C’est ainsi.
Ma
chair restaurée, sans question des apparences que nous imposent
l’âge, les maladies, les souffrances d’âme et de corps, est
glorieuse, elle est plus belle, magnifique, totale, apte à tous les
touchers que je ne peux, que nous ne pouvons l’imaginer. Elle n’est
plus ma dépendance des autres et de tant de paramètres physiques et
psychologiques. Elle est ce qu’elle devait être. Je ne peux que
l’admirer, que la respecter dans la promesse qu’aujourd’hui,
telle qu’elle est, tel que je suis, elle me fait de ce qui est bien
plus que l’avenir, de ce qu’est l’éternité, inimaginable et
pourtant à notre portée, parce que je ressens en moi l’éternité,
l’éternité se manifeste en moi et quand la rencontre avec autrui,
humain aimé et regardé, végétaux, animaux, toute beauté, toute
offrande – car la réalité est offrande à qui la voit, la
rencontre, la cotoie, l’admet – est durablement vécue, parce que
j’ai su m’arrêter, interrompre le temps, alors l’éternité
est là. Je n’ai plus qu’à y demeurer, à la rejoindre.
Je
crois – au sens de penser, de concevoir, pas au sens de la foi qui
est adhésion (combien l’Islam a raison dans cette acception à
vivre de la foi) – je crois que ce souhait inspiré par la réalité
que je ne sais saisir ni définir, mais qui est, est celui de tous
les vivants, de tout le vivant. Même si chacun l’exprime
différemment, ou en refuse l’expression par désespoir, par
impuissance et selon des événements, des limites, des rencontres,
des circonstances qui lui sont propres.
La
foi que j’ai reçue de naissance, le goût de Dieu, le bonheur et
l’appétit de ressentir Sa visite, n’a jamais été, à quelque
âge que ce soit de mon existence jusqu’à présent, fonction de ce
souhait. Ma foi en Dieu, dans le Fils de l’homme, ce Maître
souverain qui échappe à longueur de ce que nous appelons Son
ministère public, à tous ceux qui le traquent, collectionnent
complots, conciliabules, projets et pierre pour le basculer du haut
de l’escarpement où est bâtie la ville de Son enfance, cette foi
– dont je sais à chaque seconde qu’elle m’est donnée, qu’elle
n’est pas de moi, que je n’y peux rien qu’en remercier Celui
qui me la donne et surtout la maintient à moi, de plus en plus
vaste, forte, sereine, tranquille – cette foi est originellement
indépendante de tout souhait. Je cherche Dieu pour Lui-même, sans
aucune perspective de récompense, de rétribution, d’éternité.
Peut-être – l’écrivant à présent – c’est cette foi
« désintéressée », sans objet que Celui qu’elle
cherche et dont elle sent qu’elle pourrait se donner davantage,
toujours davantage , encore davantage à Lui, sans considération de
rien d’autre, est-elle déjà la visite de l’éternité, son
assurance.
Voici
que ma foi me fait entrer dans la recherche et à la suite de Qui –
seul, intrinsèquement seul – m’apprend et me montre Dieu. Là
aussi, je suis dans cette recherche, à chaque âge et lieu de mon
existence, sa,s autre appétit que de mieux voir et entendre. Les
Evangiles, le Cantique des cantiques, le Canon de la messe, le
sacrement de la réconciliation et son absolution m’apprennent. La
vie est dans ce que je lis, dans ce que j’entends, dans ce que je
prie, dans ce que je constate comme l’affirmation du Christ aux
siens, des Apôtres au commencement de l’Église, et de celle-ci à
travers siècles, continents et civilisations, vraiment l’obsession.
Ce n’est plus une donnée que je constatais en moi, naturelle,
c’est une Histoire, l’Histoire et le déroulement fantastique et
proposé pourtant à notre intimité, d’une dialectique. Oui,
qu’est-ce que la vie ? sinon la vie éternelle ?
qu’est-ce que la vie sans la chair, la vie sans l’éternité ?
Sans doute les anges, sans doute les « êtres spirituels »,
sans doute Dieu-même qui est esprit, ne sont-ils pas de chair. Mais
la réflexion, la foi-même s’appliqueraient mal à cet
inconcevable, à cette réalité-là au point que nous en sommes
dispensés puisque Dieu s’est fait homme. Le respect de la chair,
l’amour de la chair, l’admiration de l’instrument de communion
et de perception qu’est la chair, notre chair, ma chair et ses
bonheurs, sa pauvreté, son obsolescence nous viennent autant de
l’incarnation du Fils de Dieu fait homme : le Christ Se
donnant pour appellation celle de Fils de l’homme, que de
l’anticipation de l’éternité dès la résurrection de la chair
ou par la résrrection de la chair.
L’enseignement
de Jésus, le Christ, aux foules et aux Siens est la révélation du
Père et de l’amour de Celui-ci pour la création, pour tout le
vivant, et la logique de cet amour, notre proximité envers Lui, Son
accueil de notre péché et Sa demande de notre liberté. L’exercice
de notre liberté, c’est-à-dire notre véritable identité, ce que
nous faisons de nous-mêmes selon ce que Dieu nous a donné, nous
donne, nous inspire, nous propose est attendu pour la vie éternelle.
Jésus
donne les moyens de l’éternité, c’est-à-dire de notre
proximité de Dieu : les sacrements, dès ce moment-ci de notre
existence, et Il nous démontre la résurrection des morts, la
résurrection de la chair, en commençant par Lui-même. Je ne suis
pas au point avec moi-même et avec que je lis ou entends sur la
Résurrection du Seigneur, à la suite d’une mort horrible et de
trois ans de chasse à l’homme. Ressuscité du seul fait de Sa
nature divine ? Ressuscité dans Sa nature humaine par Son
Père ? Ressuscité certainement. Les narrations concordent, et
elles déplacent le mystère en rendant celui-ci transparent. Jésus,
sauf au moment de la Transfiguration aux yeux de trois de Ses
disciples, les mêmes qu’Il espérera Ses compagnons au moment –
inverse – de Son agonie à Gerhsémani : moments de divinité
absolue et pourtant rendue perceptible aux hommes, moments d’humanité
extrême et que les hommes ne sauront qu’après coups et selon Lui…
Jésus avant Sa mort et jusques dans Sa mort n’est pas reçu, vécu,
compris par Ses disciples comme Dieu. Il est assurément perçu comme
homme, même et surtout s’Il est extraordinaire d’enseignements
et de miracles. Après la Résurrection, Il n’est plus reconnu par
les Siens que selon les sens de l’âme, d’abord, pour qu’ensuite
les sens de la chair opèrent la vérification, et surtout le
rapprochement avec ce que le Fils de l’homme donnait aux Siens à
vivre de Lui-même : la fraction du pain, la pêche miraculeuse
et aussi le côté, les mains et les pieds transpercés. Secondaire
mais naturel et logique, l’existence humaine du Ressuscité est
émancipée de toutes les dimensions existentielles de la chair, mais
c’est la chair quand même, cependant, et aussi triviale, banale
qu’avant : Jésus mange devant les siens. Il a une voix, un
corps, Sa voix, Son corps, mais nos yeux ne l’entendent ni ne le
voient comme avant. La Résurrection impose aux disciples l’obscurité
et la lumière ensemble de la foi. Une chair qui n’a plus aucune
limite qui lui résiste.
L’Ancien
Testament énonce cette conviction personnelle du croyant et de tout
homme qu’il ressuscitera de chair : Job, et que cela le lot
commun, l’universalité du vivant malgré la mort, et la d’une
évolution biologique, naturellement ou accidentellement : la
vallée aux ossements montrée à Ezéchiel.
Le
Nouveau Testament décrit le sacrement par excellence que sont la
mort et la Résurrection du Seigneur. Nous vivons celles-ci et nous
en recevons le sacrement, en mangeant et en buvant… sur ordre. Le
refuser est une sécession dans le groupe et dans les foules suivant
le Christ. La vie éternelle est communion universelle parce qu’elle
est résurrection et aboutissement de la chair, c’est-à-dire de
nos corps, de nos sensibilités, de notre histoire, de ce que nous
avons fait de nous, de ce qui a été fait de nous pendant la
première phase de notre existence, la phase des limites, de la
mortalité, du péché. L’éternité est la phase de Dieu, celle de
Sa miséricorde.
Avec
une souveraineté proche de l’imprécation par son ton, le Christ
dit la vie éternelle. Peu nous importe le jugement et les tris entre
boucs et brebis. La vie éternelle, parce que c’est la vie, la
Vraie vie comme le Christ le précise et répète, est une abolition
de tout ce qui était manqué ou insuffisant selon notre forme
initiale d’existence : inachevée et empêchée. L’absolution
sera générale comme infinie est la Miséricorde divine. Puis Il dit
– Lui, le Fils de l’homme – j’ai pitié de cette foule. Je
suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en
abondance.
Marc conclut son évangile : allez
dire à toute la création !
Il
me semble alors que ces deux sentences finales dans l’affirmation
millénaire de notre foi, en tant qu’énoncé, pourraient être
liminaires. Je crois en la résurrection de la chair, la résurrection
des morts, et en la vie éternelle, celle des siècles à venir, et
alors – créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, (donc…)
homme et femme, appelé à la vie éternelle, ma chair, la multitude
variée de tous les corps, des vivants, du vivant imprégnés de
Dieu, divinisés désormais, accueilli par Dieu – je crois en Dieu,
le Père tout puissant… Sans être nativement certain de ma
rédemption, de la Rédemption, comment pourrais-je croire qui que ce
soit, quoi que ce soit ? Et c’est parce que je suis certain de
cet aboutissement absolu et par grâce, la grâce que j’éprouve,
que je reçois quotidiennement, gardant, magnifiant, appelant à
l’éternité ma poussière… que je puis croire à Son Fils Jésus
Christ le Seigneur… à l’Esprit, Saint, Seigneur vivifiant. Foi
native, espérance naturelle, sceau divin du Premier-Né parce que
premier et seul Ressuscité d’entre les morts.
Leurs yeux étaient obscurcis… il ne savait plus ce qu’il disait…
heureux ceux qui… car ils verront Dieu… et Le voyant, ils
deviendront semblables à Lui. Et expecto resurrectionem mortuorum et
vitam venturi saeculi.
Croire ? Non ! Attendre.
à
relire et « parfaire »
pour
Michèle T.
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