Lundi 28 Mai 2018
08 heures 23 +
Endormis ensemble, Marguerite restant dormir sur le
canapé le long des bibliothèques et à la vue de la
télévision. Mes aimées parties pour le collège, puis –
Edith – des soutiens scolaires jusqu’en milieu
d’après-midi.
Textes du jour si
accueillants, si correspondants : un héritage qui
ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni
flétrissure… aussi vous exultez de joie, même s’il faut
que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore,
par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la
valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or…
vous allez obtenir le salut des âmes qui est
l’aboutissement de votre foi. [1]
16 heures 10 +
Déjeuner-conversation avec mon beau-frère… paisible,
points communs évidents, sa sœur, sa filleule,
l’histoire ensemble maintenant, les siens et la
famille dans laquelle je suis entré, si bien accueilli
par es beaux-parents. Les trois jours que nous venons
de vivre grâce à notre confirmande, grâce à sa
marraine : mon beau-frère, et les questions, son
mariage, et pourquoi rien ensuite entre trente-cinq
ans, et l’assassinat de notre société Ethys, combat passionné
et passionnant, ma chère femme et moi d’où sont sortis
la conception de notre fille, notre mariage, la
rupture professionnelle de ma moitié à peine dix ans
après la mienne. Et nous voici, désargentés, mais vifs
et en affinités de jugements sur les événements, sur
notre pays, sur nos amis. Seule nuance quasiment
physiologique, j’espère tout, elle n’espère rien.
Forcément, l’espérance qui m’est donnée, l’emporte et
au bénéfice de nous trois. – L’orage qui s’amasse,
gronde déjà. Et je me mets à un de nos contentieux les
plus simples : la voiture irréparable en pas 4.000 kms
et six semaines. – Thérèse d’Avila depuis trois jours,
le chemin de
la perfection, des paragraphes d’une
puissance inouïe parce que d’expérience personnelle
des ressorts humains et plus encore de ceux de Dieu en
nous. Inanité d’une brochure « Présence - cabinet de
psychothérapie, ateliers et stages », citation de
SAINT-EXUPERY» : ce qui sauve, c’est de faire un
pas, encore un pas.
Récit et autobiographies de lui et de ses camarades
imprégnant plusieurs générations, mais dialectique ?
de quelqu’un de riche, la citation pauvre… La foi de
François MAURIAC, le Fils de
l’Homme … celle d’un condamné à mort
qui bénéficie d’un sursis dont la durée lui est inconnue… paru en Janvier
1959 [2],
quand revient DG qui comptera tant pour lui, puisque
son oeuvre majeure est bien son Bloc-Notes,
donc le commentaire politique d’une façon si neuve et
toujours inégalée, reste et restera, c’est notre
Histoire bien dite. Et un ou des diseurs comme lui
nous manquent, et de vrais directeurs politiques dans
notre presse : BEUVE-MERY, DANIEL, JJSS et le si cher
JF. Et le premier des deux FM (le second ayant la
photo de celui-ci, beau format, dédicacée, en vue de
sa table de travail rue de Bièvre…) a alors encore
onze ans d’existence et quelques milliers de pages
devant lui et pour nous. L’argument, dit par lui, ne
le vaut pas, pas plus que la maxime de sophrologie
vaut le conteur du Petit prince
16 heures 20 +
Retour d’Edith, la pluie plus raide qu’une douche de
salle-de-bains. La musique de la pluie, indiciblement
belle et enveloppante, le rideau… Cas d’un de ses
élèves, et de certaines boîtes à soupe… cas d’un
autre, tuée psychologiquement par sa mère.
22 heures 52 + La
nuit simple, un film donné par Arte, seule chaîne
qu’avec l’orage nous recevions ce soir : on doute
toujours devant la beauté, devant la perfection, le
vrai chef d’œuvre ne s’impose pas, il se constate et
prend lentement, plus que la séduction, il apprivoise,
apprend, éduque pour qu’on l’aime. C‘est ce que nous
venons de vivre en « regardant », vivant, le suspense
du limier
(Laurence OLIVIER, Michael CAINE) : Arte. Cela ne se
raconte pas, mais l’intrigue est aussi forte,
démultipliée quoique répétitive, que le jeu des géants
d’un théâtre dont nous n’avons plus guère l’habitude.
Jouer à jouer qui est mortel.
Je suis peu nos
éphémérides politiques, mais je ressens comme une
corde qui s’enroule et qui va progressivement donner à
étouffer. Ces manifestations, ces grèves qui
n’ébranlent rien et dont il est donc dit, selon ces
apparences si fortes d’inutilité et d’impuissance,
qu’elles ne servent à rien. Elles ne sont même plus
raillées par celles et ceux qu’elles prétendent
ébranler. Encore plus dangereux, vrais – au sens fort
du terme, la pénétration, la pérennité du vrai – ces
centaines de milliers de futurs étudiants ou
d’étudiants commençant que nous ne savons pas
accueillir, ce qui met tout en question de notre
société, de notre Etat, de nos modèles, et nous osons
commémorer Mai 68 et dauber la sélection, dogme
supposé d’alors. Ce qui est faux, c’est le bac qui
était encore sélectif. Et il y a l’Italie qui ne
s’accepte pas, un land autrichien et une tactique à la
grecque (conseillée à Athènes par cette première
banque du monde), celle de truquer la dette et les
chiffres. Il y a l’Espagne qui n’accepte pas la
Catalogne telle que celle-ci devient parce que
l’Espagne, etc… Nous avons trop de ministres, nous
avons trop de mensonges et de corruptions, la mort de
Serge DASSAULT ne fait pas oublier sa vie et je
pressens que la suite de ce dernier grand survivant de
nos industries nationales pourrait bien intéresser… la
Chine. Beatrix me dit qu’hors Bruxelles, le
bilinguisme belge est mort, le roi Philippe et MICHEL,
le premier ministre, fils du très grand ministre et
ensuite commissaire européen le pratique mal, on
communique donc en anglais entre Wallons et Flamands :
exagère-t-elle ? France is back… Naturellement,
quatrième bataille que je livrerai, je vais m’opposer
et faire s’opposer aux réformes constitutionnelles,
électorales et autres atteintes à une démocratie déjà
si émolliente à notre niveau national (1973, le
quinquennat proposé par GP, croyant gagner du temps
sur sa propre mort… puis le manque total de
discernement de JC quand il consent à ce projet en
2000… puis le jeu de NS et de la limitation du nombre
de mandats présidentiels en 2007-2008… et maintenant
ce qui se marchande au rebours des ambitions de clarté
et de netteté : moins de députés, pas de justice
constitutionnelles, peur obsessionnelle du referendum,
du vote blanc, des quorums de participation, de la
représentation proportionnelle, le désert
français ce n’est plus l’aménagement du
territoire, c’est notre vie politique). Presque tous
les pays européens s’éteignent ainsi à ne pas se
vouloir ensemble et solidaire, à ne pas se donner une
voix, un visage qui les rendent fiers, crédibles. Je
ne désespère pas du tout.
Je reprends les
textes de ce jour, l’évangile dit du jeune homme
riche. L’Eglise nous le donne à relire au bon moment,
celui où Pâques, l’Ascension, la Pentecôte et cette
solennité du mystère trinitaire nous ont tout dit,
tout présenté en un champ immense de contemplation et
de prière, en une consigne absolue de disponibilité
d’âme et d’intelligence : Veni, Sante Spiritus,
reple tuorum corda fidelium… alors maintenant,
que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? nous connaissons
les répliques du Christ et le lâchage de l’autre. Les
réponses sont ailleurs. 1° le regard, celui du Christ,
celui de Dieu. Jésus posa son regard sur lui et
l’aima… alors, Jésus regarda autour de lui… Il n’argumente
pas, Il regarde, nous pénètre, c’est l’aigu de Sa
présence. 2° bien plus que la foi, notre conscience
que Dieu est incommensurable, Dieu qui nous aime
intimement et qui est si… l’ange le dit à la Vierge
Marie, et le fruit des entrailles de celle-ci le dit
aux disciples : tout est possible à Dieu. L’argument de la
richesse, de la pauvreté, oui, mais pour le retourner
cet argument, il n’y a pas nos discernements, nos
forces, il y a le Seigneur. Jésus a regardé, d’abord.
Il n’avait pas encore choisi, il n’aimait pas encore,
il a écouté, il est plus que séduit, c’est cette
compassion, cette miséricorde qui Le caractérise. Il
est Dieu fait homme, toute la fibre humaine et toute
la science de Dieu. Il vit ce qui va être le débat de
cet homme de bonne volonté. Il Se met à la place de
celui-ci. Il aime parce qu’Il a pitié et tendresse
pour l’échec qui va se manifester. Il posa Son regard.
Une existence entière se joue, qu’Il est lourd ce
regard du Christ sur nous, nous avertissant, nous
donnant tous les éléments du problèmes, et… nous
laissant, lui laissant à ce « jeune homme riche » le
choix. La liberté. Dieu nous aime et compatit : Il
nous veut tellement libres, que nous venions à Lui, si
nous venons à Lui, vraiment en totalité : liberté,
totalité – Le referendum irlandais sur l’avortement, Le
Monde le commente
comme un déclin de l’influence de l’Eglise. L’Eglise a
tort, elle a sa révolution à faire sans rien perdre de
ses convictions et de son expérience, car quelle
expérience plus forte et totale que celle de la vie,
et de la vie à préserver. Mais dans nos choix, et je
le sais, rien n’est possible si ce n’est sous le
regard de Dieu (devise de Kergonan et de
nos chers bénédictins). C’est cela qu’elle doit
enseigner, l’usage de notre liberté, mais elle n’a
rien à imposer. L’ouverture de Vatican II a été
presqu’aussitôt gâchée par la répétition depuis
maintenant plus d cinquante ans des condamnations
diverses en mœurs, en sexualité, en bio-éthique. Ce
qu’elle doit enseigner c’est le fondement de notre
liberté et comment confiance, foi, prière, espérance
peuvent dans les choix de vie – sans législation, sans
définitions – nous faire nous surprendre nous-mêmes.
Je ne le sais que maintenant. Je n’ai pas prié ni,
devant Dieu seul, réfléchi. C’est ma faute.
Typiquement, l’épiscopat, à quelques exceptions près,
n’a pas fait réfléchir ses ouailles selon le document
excellent sur le
sens du politique, publié en Octobre 2016,
vademecum de la participation pour un pays qui allait
s’abstenir au printemps de 2017 comme jamais, et le
voici qui rue, se cabre et prêche, admoneste devant
les projets en gestation : sexualité, bio-éthique,
etc… Elle s’ingénie dans des combats dont elle ne sait
pas dire la source et n’atteindra personne. Ayant à
dire, croyais-je, si j’autorise que mon corps serve à
d’autres au cas où telle intervention m’enlève
l’essentiel du physique, j’apprends que le droit
commun est devenu non plus le don d’organes, mais la
disposition, la mise en commun des organes, tandis que
l’exception serait de prévoir et dire le refus. C’est
dommage. La liberté, c’est l’âme du genre humain… avant
d’entrer librement dans sa passion.
[1]
- 1ère lettre de saint Pierre I 3 à 9 ;
psaume CXI ; évangile selon saint Marc X 17 à 27
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire