Hier
Minuit onze + Pu avancer mais non boucler ma réflexion sur le mariage pour tous. J’y suis par moments, presque chaque fois avant une manifestaation ou l’étape parlementaire… depuis le 23 Mars. Ecrire maintenant m’emmène bien plus loin que je ne pense, que je ne prévoyais. Continuer et pousser encore. Je me sens en continuité d’outile et de conviction avec ces débuts où j’entrepris le procès en fidélité de Georges POMPIDOU. Ecrire avance, met en place ou indique les impasses autant que ce qui est précaire. Ecrire est sans dute le moyen donné à l’intelligence humaine (mais il y a aussi les arts plastiques) pour concentrer et esprimer une pensée, car nue elle nous échappe, notre mental est brillant mais sa possession par lui-même est malaisé, tellement discontinue : « la folle du logis » selon PASCAL, veille davantage que l’esprit si celui-ci ne s’applique et recourt à l’outil : l’écriture ou le tablreau à élucider, la forme à décider que souvent la matière, même choisie ad hoc, impose. L’inspiration a des chemins qui eux aussi nous échappe. Même dans l’effort qui nous paraît, que nous vivons comme le plus personnel, nous recevons, surtout. – A la boulangerie, tout à l’heure, une femme aux yeux très clairs, je la laisse entrer, les jambes quelconques mais nues, la nuque qui dit une vulnérabilité qui me bouleverse. Alors, très jeune fils, garçonnet qu’elle a contre elle, comme en badoulière, questionne et remarque, je ne comprends rien, vous le comprenez ? oui, je le comprends. Les yeux du très jeune enfant, marche-t-il déjà, mais il est habillé et chaussé comme s’il marche déjà… les yeux sont plus que splendides, le même bleu que ceux de sa mère mais de la lumière en plus, une façon de joie unique, muette, la vie-même dans toute sa gloire mais retenue en cette seule présence d’enfant. Je dis banalement cette joliesse pour éviter pudiquement de constater la merveille. Elle me remercie d’une voix qui doit toujours être murmure le plus simple. L’un des couples parfaits en notre monde, la mère et l’enfant quand l’enfant est masculin. Oui, sans doute, mais quand il y a l’unisson tel que c’est la toute petite enfance qui exprime le plus, et qu’elle est tranquillement, naturellement, apparemment sans fatigue portée par une jeune mère à l’apogée de la paix… J’ai trouvé l’ensemble si beau que nous n’avons pas même échangé un au-revoir. Jamais vu un enfant à l’épaule de sa mère, bien au-dessus de la hanche, aussi rayonnant, limpide, et si simple. Il m’a regardé avec lumière et paix, naturel. Sculpteur, peintre, photographe, j’y étais : la Vierge à l’Enfant. La jeune femme, humble, le très jeune fils : solaire.
Ce matin
[1] - Actes des Apôtres XV 1 à 29 passim ; psaume LXVII ; apocalypse de Jean XXI 10 à 23 ; évangile selon saint Jean
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