HOMÉLIE DE MÉLITON DE SARDES SUR LA PÂQUE
Bien des choses ont été annoncées par de nombreux prophètes en vue du mystère de Pâques qui est le Christ : à lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
C'est lui qui est venu des cieux sur la terre en faveur de l'homme qui
souffre ; il a revêtu cette nature dans le sein de la Vierge et, quand
il en est sorti, il était devenu homme ; il a pris sur lui les
souffrances de l'homme qui souffre, avec un corps capable de souffrir,
et il a détruit les souffrances de la chair ; par l'esprit incapable de
mourir, il a tué la mort homicide.
Conduit comme un agneau et immolé comme une brebis, il nous a délivrés
de l'idolâtrie du monde comme de la terre d'Égypte ; il nous a libérés
de l'esclavage du démon comme de la puissance de Pharaon ; il a marqué
nos âmes de son propre Esprit, et de son sang les membres de notre
corps.
C'est lui qui a plongé la mort dans la honte et qui a mis le démon dans
le deuil, comme Moïse a vaincu Pharaon. C'est lui qui a frappé le péché
et a condamné l'injustice à la stérilité, comme Moïse a condamné
l'Égypte.
C'est lui qui nous a fait passer de l'esclavage à la liberté, des
ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, de la tyrannie à la royauté
éternelle, lui qui a fait de nous un sacerdoce nouveau, un peuple
choisi, pour toujours. C'est lui qui est la Pâque de notre salut.
C'est lui qui endura bien des épreuves en un grand nombre de personnages
qui le préfiguraient : en Abel il a été tué ; en Isaac il a été lié sur
le bois ; en Jacob il a été exilé ; en Joseph il a été vendu; en Moïse
il a été exposé à la mort ; dans l'agneau il a été égorgé ; en David il a
été en butte aux persécutions ; dans les prophètes il a été méprisé.
C'est lui qui s'est incarné dans une vierge, a été suspendu au bois,
enseveli dans la terre, ressuscité d'entre les morts, élevé dans les
hauteurs des cieux.
C'est lui, l'agneau muet ; c'est lui, l'agneau égorgé ; c'est lui qui
est né de Marie, la brebis sans tache ; c'est lui qui a été pris du
troupeau, traîné à la boucherie, immolé sur le soir, mis au tombeau vers
la nuit. Sur le bois, ses os n'ont pas été brisés ; dans la terre, il
n'a pas connu la corruption ; il est ressuscité d'entre les morts et il a
ressuscité l'humanité gisant au fond du tombeau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire