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réaction à ma circulaire de ce jour - celle d'un ami d'enfance
Bonjour Bertrand,
J'ai lu ton courrier à nos
évêques.
Ce qui me surprend, c'est que
tu commences par "Eminences, Nos Seigneurs, mes chers Pères",
semblant ainsi ignorer l'invraisemblable de telles nominations...
Quand finirons-nous cette
désignation par des titres, dont la symbolique conduit aux errements
que précisément le Rapport de la CIASE rend enfin publics.
Il est sympathique de ta part
de féliciter l'épiscopat de la demande qu'ils ont faite pour qu'il
y ait une commission. Mais les choses sont tout autres... ! Ils n'ont
pas pu faire autrement, car des laïcs les ont sommés de le faire.
L'épiscopat a résisté autant qu'il a pu..., et Dieu sait que
l'épiscopat s'y connait en matière d'immobilisme...
Tu soulignes des tas de
choses, mais tu oublies les transformations radicales qui devraient
s'opérer en matière proprement théologique (qu'est-ce que le
prêtre, la question de la sacralité, du pouvoir)...
Je crains fort que l'épiscopat
n'en reste aux notions de "péché", de "repentance",
de "prière" : tout à fait nécessaire de réfléchir sur
ces points et de mettre en pratique.
Mais notre théologie
s'attache à des concepts d'un autre âge.
Tu sais sans doute que,
jusqu'en novembre 2016 (date à laquelle le pape François a assoupli
considérablement cette règle), une femme ayant avortée était
excommuniée, et qu'un prêtre ne pouvait pas lui donner l'absolution
sans permission explicite, mais qu'un prêtre agressant sexuellement
un enfant ou n'importe qui d'autres reçoit sans problème
l'absolution... Cherchez l'erreur...
Aujourd'hui la cohabitation
juvénile est considérée de même gravité que la pédocriminalité.
Un changement copernicien est
nécessaire.
J'espère que beaucoup de
laïcs se lèveront pur l'exiger.
Et de grâce n'appelons plus
les prêtres par le nom de "père" : cela induit bien des
routes perverses !
Il y a pire (si je puis
m'exprimer ainsi) que les crimes sexuels des prêtres : il y a le
silence de toute une Eglise, une Eglise qui savait, qui savait très
bien. Un silence pour que les apparences soient sauves, pour que
l'institution Eglise ne soit pas montrée du doigt... Silence qui
allait de pair avec l'accusation des victimes qui osaient parler :
les victimes avaient tort bien sûr... Quelle cruauté ! Quelle
ignorance de l'Evangile ! Quelle trahison du Christ !
Le pire est à venir, car une
bête blessée devient plus féroce encore.
Bien à toi.
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