18 heures 42 + Avaries en
traitement de texte, longueurs de temps… Désastre
qu’enregistre ce journal, qu’enregistre ma
chronologie, plus rien n’est tenu depuis trois mois :
dernière notation en chronologie, le 9 Octobre… J’écris ou tente
d’écrire tandis que Marguerite, paisible, geeke,
assise devant moi sur le canapé de rotin vert, le
temps est blafard, la nuit tombe avec beaucoup de
lenteur, ma chère femme à quelques courses
alimentaires, un oiseau, qui se suspend au filet d’une
des boules de graisse posées Tentative énième auprès
de AK pour un appel d’EM à reprendre l’Europe à son
point d’enlisement sinon de dégoût 1.
Prier… les
textes de notre jour, d’abord cursivement et sans
pouvoir noter, que numéroter l’ordre de ma lecture.
Vraie continuité 2 : ce sont
les textes qui m’accueillent, puis me guident parmi
eux, et non moi qui vais à eux ou chemine. Jamais je
n’oublierai tes préceptes : par eux tu me fais vivre…
Vous savez interpréter l’aspect de
la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne
savez-vous pas l’interpréter ? Et
pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui
est juste ?… Je constate,
en moi, cette loi : ce qui est à ma potée, c’est le
mal... Au plus profond de moi-même, je prends plaisir
à la loi de Dieu… Ce qui est à ma portée, c’est de
vouloir le bien, mais pas de l’accomplir… Apprends-moi
à bien saisir, à bien juger… Dialogue ce soir, comment
vivre, pour quoi vivre ? Quelle nourriture ? Quel
accompagnement, quel secours ? Mouvement de l’âme et
apaisement qui me prennent et m’accueillent, que je ne
savais pas même attendre ni
demander.
Huit jours sans
télévision, sans nouvelles que les titres en
messageries des lettres périodiques. Des lieux et des
moments, sans paroles, l’oeuvre humaine, des églises,
non des moindres, compagnie qui m’honore et qui
m’apprend, celle de notre fille, émotion silencieuse ou que je ne sais
contenir, les sanglots m’aident totalement à
m’abandonner ce que je ressens, la beauté, pas de
chagrin, la posture de l’admiration 3.
Depuis notre retour mardi
soir, images très fortes à la télévision. Arte : la politique de l‘enfant unique
en Chine de 1979 jusqu’au 29 octobre 2015.
Très
différente de ce que je lis dans wikipédia, la présentation par deux
journalistes et réalisateurs chinois, installés aux
Etats-Unis et ouvrant aussi le dossier des adoptions,
nous fait entrevoir la force de l’instinct maternel,
des femmes s’enfuyant nues des hôpitaux ou cliniques
pur ne pas perdre leur enfant, l’endoctrinement total par le régime,
l’absence d’alternatives, des détresses, des horreurs (les
foetus sur les décharges) et l’ambigüité des
politiques d’adoptions, sans aucune
“traçabilité”, lieux et circonstances de l’adoption
sont factices et tous les mêmes. La question des
mobiles : sociaux, économiques, n’est pas abordée, la
comparaison avec l’Inde, aujourd’hui d’une population
autour du milliard, n’est pas même évoquée. C’est la
description en images et entretiens de l’atroce
face-à-face entre la nature humaine dans ce qu’elle a
de plus en plus intense, la maternité, et la raison
d’Etat la plus indifférente à toute souffrance. – La diffusion à deux
reprises de L’allée du roi avec le portrait hautement
vraisemblable d’un Louis XIV, conscient de ce qu’il
est par fonction, mais d’une grande délicatesse, et
parlant en alexandrins pas seulement selon
Françoise CHANDERNAGOR.
Hier, Pascal BONIFACE (Liris, dont nous avons
cotoyé le siège entre la place Léon Blum et le Père
Lachaise, presque complet et calme
: les huit ou neuf points sur notre globe, où l’homme
fait nombre, fourmilière dans des artères
urbaines. Colombie, Chili et ses réminiscences,
Hong-Kong, Alger, Beyrouth, d’autres villes. Points communs, ces
rassemblements protestataires ne suscitent aucune
représentation politique, aucun chef au
pluriel ou au singulier. Des résultats et des
victoires impossibles ? des répressions, pas
encore. – Chez nous, mardi soir, EM
en bras de chemise à Mayotte, parlant dès son
atterrissage, les pompiers en grève par solidarité
avec ceux de la métropole. Que ne dit-il pas seulement qu’il vient voir,
comprendre et écouter, ne parlera qu’ensuite.
Immigration, invasion de l’île : ses structures
hospitalières par les Comoriens. Immigration, fermeté, etc… mais c’est le
contexte qui devrait être cherché et exposé, ce sont
toutes les Comores quels que sot leur
statut, qu’il faut traiter.
Comment ? Et à quel prix ? Pas de réponse immédiate,
mais certainement l’ensemble est, en réduction de tous
les modes politiques, sécuritaires, raciaux,
financiers, ce qu’est l’immigration en Europe, en
France. Et cet après-midi, conférence de presse
lénifiante, monotone comme une homélie
sans thème ni conviction que de remplir de mots un
vide d’analyses et d’idées et sans qu’on voit le
public réunionnais. Mais ma chère femme
commente pratiquement : il fait ce
qu’il peut, il est de bonne volonté, il est partout, alors que, moi, je n'entends que sa
campagne binaire de 2022, LE PEN et lui, du bon
pain. De plus en plus, m’apparaît cette lacune : du
raisonnement, de la sensation
mais pas une pensée sur l’époque, pas une réflexion
périodiquement approfondie, longuement sur la
dialectique de notre temps. Le court terme n’a de
cesse. Accumulation de ce qui est sans portée : des
textes, des organigrammes d’entreprises ou de pouvoirs
publics, économies qu’annuleront ce qu’il faudra
lâcher en ambiance d’émeutes et de blocages. Les
trains, les urgences, la persistance de la pliante et
du mécontentement, pouvoir d’achat, retraites,
fiscalité. Pas de réflexions sur la dette
publique. Fragilité extrême me
semble-t-il, d’un système politique de solitude, de
constante exposition de soi (sauf à Lubrizol ou en début de mandat, à
Notre-Dame-des-Landes). Et des paroles qui ont prise
sur quoi et sur qui, sans même qu’il y ait à discuter
de leur fond ou de leur légitimité. Tandis que nous
découvrons après la perte de notre industrie, l’enfoncement financier de
notre agriculture et son déclassement, que nos grands
équipements sont obsolètes ou insécure : les voies
ferrées dans le Midi, datant de leur inauguration par Napoléon III, la
centrale de Fessenheim… – Ailleurs, il y a débat,
les retraites et la pauvreté démographique en
Allemagne (travailler jusqu’à 69 ans
en 2070, 9 millions de retraités ne disposant au maximum que de 900 euros
par mois). Pour ou contre les GAFA
aux Etats-Unis… et ZUCKBERGER en commission du Congrès
: réponses, je ne sais pas.
Et toujours, l’incertitude
britannique et la démonstration quotidienne qu’il n’y
a donc pas de vouloir européen. La Chine : l'horreur
de ce camion frigorifique (–25°), 31 hommes et 8
femmes, transit arrivé de Zeebrugge, mais d’où
partait-il. En fait un conteneur, sans intervention ni
examen humains, depuis des semaines ? Ou des heures ? La démonstration qu’on
fuit la Chine ? ou une provocation ?
21 heures 53 + Partout, les mêmes impasses. Je
crois que la bataille, pas toujours explicite, pour la
démocratie, décidera notre époque : certes, la
dignité humaine, l’égalité, mais parce que c’est le
mode le plus efficace et englobant, prenant les peuples pour les atteler au
sauvetage de quantités de malheurs physiques et moraux.
1- Le 25/10/2019 à 08:54,
Bertrand Fessard de Foucault a écrit à l’Elysée : ne pas
laisser partir les Britanniques
Monsieur le Secrétaire général,
puis-je vous demander de transmettre au Président cette simple prière - répétée depuis le début de son mandat - l'Histoire retiendra que la France, conscience continue de l'espérance et de la solution européennes, aura su à l'ultime moment proposer à tous les dirigeants européens d'entendre la totale désaffection des peuples vis-à-vis des fonctionnements en vase clos de notre Union, et de reprendre à tous, y compris surtout avec les Anglais, une complète réécriture, une refondation de l'entreprise. Désincarnée, sans voix propre dans le monde, sans possibilité institutionnelle d'en appeler à elle-même, l'Europe est victime de tout et n'aide à rien, chez elle et dans le monde. N'importe quel peuple européen, consulté par référendum, comme le furent les Anglais, dirait non à ce que nous vivons. Les hésitations britanniques - si manifestes - sont celles de tous les Européens : notre système est invivable, livre nos industries, nos marchés à l'encan, mais qui renoncerait à la grande espérance.
Donnons à celle-ci son outil, la démocratie, l'élection directe de la présidente ou du président de l'Union, donnons au Parlement élu il y a déjà six mois sans que rien soit encore en place de la Commission à tout le reste, le mandat constituant. Le proposer ces jours-ci en urgence fera sortir tout le monde de sa petitesse, y compris nous...
Comment ne pas le demander ? Le Président de la République est en situation de faire cette proposition, d'en dire les perspectives. Nous ne pouvons ni continuer comme depuis l'ouverture du "rideau de fer", ni laisser partir nos frères d'armes britanniques.
Très attentivement.
3-
légende d’un pêle-mêle hier matin « sur » Chartres , sa
cathédrale, où nous avons marché un moment, étape que je
voulais, l’intérieur « ravalé » comme sans doute jamais
auparavant : Goethe : la plus belle faculté de l'homme est
l'admiration. Je l'ai une
nouvelle fois éprouvé au bonheur d'Hawaï, poisson rouge
de son état, retrouvant son aquarium et sa douche
d'air... en trouvant dans mon carnet de terrain des
lignes de tendresse affectueuse spontanément improvisées
par une de mes plus chères nièces et cette entrée
tranquille dans mes notes ne m'avait jamais été
donnée... au récit par un de mes neveux particulièrement
généreux et sensible d'une réunion de sa génération où
je fus évalué... à l'intensité d'un de mes meilleurs et
plus jutes camarades de l'E.N.A. et à celle de son
épouse intelligente d'amour... au dévouement solitaire
de l'aîné d'un de plus chers compagnons de vie si tôt
englouti par les spires d'un parcours qu'il n'avait pas
voulu et où je n'ai pas su l'aller chercher... en vivant
tout avec notre fille quelques jours d'une réunion
familiale, autant souhaitée qu'appréhendée, à une la
messe paroissiale de Saint-Antoine-de-Padoue au Chesnay,
belle à sangloter, ce que je fis..., à la cité des
sciences de la Villette, au cimetière du Père La Chaise,
à notre place de la Concorde, aux cahutes et tentes de
survie à des bretelles du périphérique parisien..., à la
chapelle bleue de Manrèse (hauts de Clamart).
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