21 heures 34 + D’habitude
pour moi, ordinairement pour tous, comprendre une
situation, une personne est gratifiant. Hier soir, c’est
plus qu’un poids, plus qu’une ambiance, une totalité de
tristesse pour notre pays, sinon pour l’Europe.
Simplement, Le Monde daté du 2 Février…, titre de la page 7 : le plan de Macron pour les
européennes. Le président prépare un « discours de la
méthode » sur l’Europe et une « initiative forte » pour
lancer sa campagne. C’est déjà beaucoup : toujours la solitude, laisser
entendre qu’il veut une Europe moins libérale et que
l’Europe modifie en profondeur son droit de la
concurrence. C’est pourtant ce qui fut l’exposé des motifs de la « réforme
ferroviaire », un énième démantèlement de ce qui marchait
accompagné du refus de la « solution » industrielle
ALSTOM-SIEMENS. La réalité est qu’en vingt mois, EM n’a
strictement rien « fait » pour que l’Europe retrouve élan
et âme. Il n’a pas combattu le brexit, il n’a pas fait la
proposition phare donnant enfin à l’Europe le punch de la
démocratie, sa voix, son visage : l’élection directe du
président de l’Europe par tous les citoyens européens.
L’élection du prochain Parlement, c’est sa campagne...ce
n’est pas la dernière chance. Mais les commentaires depuis
quelques heures ajoutent un referendum, censé faire le
bouquet et la somme du « grand débat naional ». Il serait
couplé avec l’élection du Parlement européen, le 26 Mai prochain, au
terme d’un dépouillement du « grand débat » - dont je
réclame par une nouvelle lettre au maire de mon village,
l’organisation locale pratique – et surtout d’une série e
« one-man-show » en province. Demain, l’Essonne.
L’habillage est ainsi : un président renouvelant la
République. Les débats télévisés depuis vingt quatre
heures montrent désormais un clivage qui ne va pas se
résorber. Pour les uns, on
a assez donné : les dix milliards, on a assez répondu : un
grand débat, il n’y a que des fauteurs de trouble, des
casseurs ou des gens (les « gilets jaunes ») incapables de
s’organiser, d’avoir un programme, un chef. D’une certaine
manière, un intermède qui doit se terminer, qui va bientôt
être illégal tandis que la liberté de manifester, saluée
du bout des lèvres, est empêchée. Les nuits jaunes,
censément autorisées jusqu’à 22 heures, place de la
République, n’ont pu encore voir lieu, dès les dix-sept
heures la place emblématique rest évacuée de force. A quoi
s’ajoute un système de nasse empêchant les gens d’en
sortir, tandis que d’autres en début d’exercice, à force
d’être contrôlés, ne pourront jamais rejoindre les
cortèges. Sans compter, ce qui pèse statistiquement
certainement beaucoup mais sans chiffrage possible, ceux
qui ont peur désormais de venir. Il est dangereux de
manifester. Le clou s’enfonce, Bernard DEBRE, encore
conseiller municipal de Paris, refuse que le sort du pays
soit décidé par un infime partie des Français. L’associé
de mon kiné (pour mon épaule droite, pratiquement
rétablie) contestait ce matin l’éditorial d’Ouest France mettant en cause les méthodes de CASTANER : on ne
peut tolérer des gens qui jettent de l’acide au visage des
policiers ou les attaque en leur lançant des boules de
pétanque. Voilà un bord contestant toute légitimité à la
contestation ouverte depuis le 17 Novembre. L’autre bord,
qui a ma sympathie, est à entendre en chronologie : quelle
est l’origine de la mobilisation ? La politique de ces
dix-huit mois accentuant celle des dernières années :
pouvoir d’achat (« de mon temps », on disait plus
complètement niveau de vie), et une politique
ultra-personnalisée puisqu’EM s’est constamment posé en
seul décideur et qu’il accentue encore la posture avec ses
démonstrations en salles. Le mouvement, par nature, ne
peut s’organiser ni avoir des chefs : ce n’est pas une
réplique lointaine des mouvements anarchistes, c’est
l’apparition de mouvements tenant par une communion de
pensée, de révolte et par la communication des réseaux
sociaux. C’est à ce mouvement que le pays devra, s’il
s’opère, un réveil démocratique, thème des années 1970,
quand se fit le programme commun de gouvernement
des partis de gauche , et l’alternance au
pouvoir. Il commence cependant d’avoir des figures : Eric
DOUCET et Jérôme RODRIGUES, notamment et pour Paris.
Pour résumer, il m’apparaît
maintenant que le système en place se bat pour sa survie
et son maintien, il n’est pas du tout question
d’institutions, celles – initiales – de la Cinquième
République sont méconnues complètement par EM. Très grave,
le jugement de celui-ci sur le mouvement. La rencontre de
quatre-cinq journalistes, sans enregistrements que des
prises de notes, il est vrai libres, le 31 Janvier
dernier, lui fait juger les choses ainsi : les « gilets
jaunes » infiltrés par 40 à 50.000 militants ultras
qui veulent la destruction des institutions (le Monde du 2, toujours la page 7). Il dénonce même l’ingérence de Russes, alors que
BENALLA… Et de critiquer
les médias audiovisuels accordant aux gilets jaunes autant
de place qu’un ministre ou un député. Il est vrai que
ceux-ci, quand ils sont en défense du système, sont
affligeants de pauvreté, en revanche se révèlent des
personnalités, tel un CHENU (Rassemblement national, député du Nord), un porte-parole de Debout la France,un Benjamin LUCAS, et pour les « gilets »,
l’excellent Pierre VILA, salarié d’associations, et cette sénatrice « verte »
francilienne, genre Rika ZARAÏ, juste et équilibrée.
.
Mais quel
est ce système ? qui est au pouvoir et ne veut pas le
lâcher, n’en supporte pas la critique pour ce qu’il est et
accapare les institutions, les circonstances mondiales, la
montée de ceci, etc. et se
prétend défenseur de la démocratie, détenteur de la
légitimité ? qui, censément novateur, recherche des
personnalités d’ancien régime pour s’en couvrir (les
déjeuners d’Edouard PHILIPPE avec JUPPE, le 1er Février, avec Jean-Pierre RAFFARIN le 24 Janvier et
avec François BAYROU le 29…), c’est ce qu’à ma stupeur
révèle et analyse « mon » journal en pages 8 et 9, à
l’occasion des enregistrements du 26 Juillet dernier :
BENALLA/CRASE. Le personnage-clé, le « conseiller
spécial » en titre (évoquer l’organigramme de l’Elysée)
est un Ismaël EMELIEN, venu de chez DSK, preneur de notes
pendant des dîners (« des
synthèses meilleures que les dîners eux-mêmes ») que donnait EM en préparation de candidature : il lui avait été présenté par un Gilles
FINCHELSTEIN, directeur général de la Fondation Jean
Jaurès et directeur des études chez Euro-RSCG. Dîners « bran-storming »,
soi-disant pour le compte de FH ! La stratégie d’EM, consultée en Novembre 2015 avec un Joel BENENSON,
stratège des deux campagnes victorieuses de Barak OBAMA
(introduit par un Julien VAULPRE, conseiller opinion de
NS). Un Donald GREEN, enseignant à Yale puis à olulbian,
testant des études pour les différents partis américains.
EMELIEN, « mon plus proche collaborateur ». Or, quel est cet homme ? Selon Stanislas GUERINI,
délégué général de la République en marche, « le président achète ou pas, mais Ismaël doit
être capable de faire des propositions qui poussent le
curseur de l’audace et du risque au maximum ». En fait :
cynisme et provocation, vg. proposition de faire défiler
les Parisiens au musée de l’Arc-de-Triomphe pour qu’ils
voient et donc condamnent… Et cet EMELIEN revient dans les enregistrements et
l’ensemble du dossier BENALLA.
Voilà où nous en sommes, un
gouvernement occulte dont ne fait pas partie le
gouvernement constitutionnel ni même le Premier ministre.
Il est certain que nous allons en sortir, les « gilets
jaunes » ne désarmeront pas, les projets en cours de
votation, la non-maîtrise de la fiscalité et des prix
concourront au mécontentement populaire. Je ne sais si
mardi prochain sera déjà important : blessé gravement au
pied, le président du principal syndicat lycéen appelle au
blocage des établissements ce même mardi. - Me situant
dans cet ensemble, je comprends que je ne parle pas le
langage qui a cours à l’Elysée. Ni les idées, ni les
références, ni les idéaux ne nous sont communs : has been
et modernité ? Je n’en décide pas, mais je ne me reconnais
plus en rien dans la geste gouvernementale de ces dix
ans : la brade de notre patrimoine, ni dans la rigidité de
l’Assemblée nationale. Je ne peux donc être lu, encore
moins reçu.
La messe paroissiale, comme
presque toujours : intense pour moi, notre recteur ajoute
de plus en plus souvent des moments d’échange, de regards,
ainsi se tourner vers des voisins de bancs, surtout si on
ne se connaît pas, et s’assurer de la prière les uns pour
les autres. Les textes 1
sont difficiles : Jérémie, certes consacré dès avant sa
conception, reste libre, d’autant qu’il a très peur, mais
il est menacé par Dieu et comme Jonas entreprend sa
mission sous la contrainte : ne tremble pas devant eux,
sinon c’est moi qui te ferai trembler devant eux. Et le message à donner n’est pas de tendresse, il
est polémique. Jésus, revenu un moment chez lui, dans son
propre village, est bien identifié comme le fils de Joseph, est tout aussi polémique. Son appropriation du
passage d’Isaïe avait été très bien acceptée : « Aujourd’hui s’accomplit ce
passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ». Tous
lui rendaient témoignage et s’étonnaient les paroles de
grâce qui sortaient de sa bouche. Soudain le charme est rompu, Jésus est pour d’autres qu’eux. Il y a de quoi
s’enflammer. Condamnés par prétérition. L’hymne à la
charité, superbe… de saint Paul, chanté en grec dans l’un
des trois films dont le nom m’échappe avec Irène JACOB ou
Juliette BINOCHE, mais cet amalgame, en vocabulaire au
moins, fausse tout : amour pour charité. Du moins, cela
n’aide pas la prière. Le sens demeure cependant : rien ne
vaut que par l’esprit et la racine.
International… TRUMP négocie
avec les talibans le retrait américain et envisage
d’intervenir au Venezuela. MADURO reconnaît par le « bloc
de l’Est » : Chine, Russie, Turquie, Iran… Le pape
François aux Emirats Arabes Unis : plaidoyer pour une paix
réelle au Yemen. Une messe en plein air… ma suggestion
qu’il abandonne la soutane, pantalon et veste ivoire, ce
serait parfait. Il n’est pas seigneurial, ce qui compte –
manifesté par ce film exceptionnel : un homme de parole, c’est le regard.
1- Jérémie I 4 à 19 passim ;
psaume LXXI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XII 31 à
XIII 13 ; évangile selon saint Luc IV 21 à 30
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