dimanche 3 février 2019

tu m'as instruit dès ma jeunesse - textes pour ce jour qui finit

Dimanche 3 Février 2019

21 heures 34 + D’habitude pour moi, ordinairement pour tous, comprendre une situation, une personne est gratifiant. Hier soir, c’est plus qu’un poids, plus qu’une ambiance, une totalité de tristesse pour notre pays, sinon pour l’Europe. Simplement, Le Monde daté du 2 Février…, titre de la page 7 : le plan de Macron pour les européennes. Le président prépare un « discours de la méthode » sur l’Europe et une « initiative forte » pour lancer sa campagne. C’est déjà beaucoup : toujours la solitude, laisser entendre qu’il veut une Europe moins libérale et que l’Europe modifie en profondeur son droit de la concurrence. C’est pourtant ce qui fut l’exposé des motifs de la « réforme ferroviaire », un énième démantèlement de ce qui marchait accompagné du refus de la « solution » industrielle ALSTOM-SIEMENS. La réalité est qu’en vingt mois, EM n’a strictement rien « fait » pour que l’Europe retrouve élan et âme. Il n’a pas combattu le brexit, il n’a pas fait la proposition phare donnant enfin à l’Europe le punch de la démocratie, sa voix, son visage : l’élection directe du président de l’Europe par tous les citoyens européens. L’élection du prochain Parlement, c’est sa campagne...ce n’est pas la dernière chance. Mais les commentaires depuis quelques heures ajoutent un referendum, censé faire le bouquet et la somme du « grand débat naional ». Il serait couplé avec l’élection du Parlement européen, le 26 Mai prochain, au terme d’un dépouillement du « grand débat » - dont je réclame par une nouvelle lettre au maire de mon village, l’organisation locale pratique – et surtout d’une série e « one-man-show » en province. Demain, l’Essonne. L’habillage est ainsi : un président renouvelant la République. Les débats télévisés depuis vingt quatre heures montrent désormais un clivage qui ne va pas se résorber. Pour les uns, on a assez donné : les dix milliards, on a assez répondu : un grand débat, il n’y a que des fauteurs de trouble, des casseurs ou des gens (les « gilets jaunes ») incapables de s’organiser, d’avoir un programme, un chef. D’une certaine manière, un intermède qui doit se terminer, qui va bientôt être illégal tandis que la liberté de manifester, saluée du bout des lèvres, est empêchée. Les nuits jaunes, censément autorisées jusqu’à 22 heures, place de la République, n’ont pu encore voir lieu, dès les dix-sept heures la place emblématique rest évacuée de force. A quoi s’ajoute un système de nasse empêchant les gens d’en sortir, tandis que d’autres en début d’exercice, à force d’être contrôlés, ne pourront jamais rejoindre les cortèges. Sans compter, ce qui pèse statistiquement certainement beaucoup mais sans chiffrage possible, ceux qui ont peur désormais de venir. Il est dangereux de manifester. Le clou s’enfonce, Bernard DEBRE, encore conseiller municipal de Paris, refuse que le sort du pays soit décidé par un infime partie des Français. L’associé de mon kiné (pour mon épaule droite, pratiquement rétablie) contestait ce matin l’éditorial d’Ouest France mettant en cause les méthodes de CASTANER : on ne peut tolérer des gens qui jettent de l’acide au visage des policiers ou les attaque en leur lançant des boules de pétanque. Voilà un bord contestant toute légitimité à la contestation ouverte depuis le 17 Novembre. L’autre bord, qui a ma sympathie, est à entendre en chronologie : quelle est l’origine de la mobilisation ? La politique de ces dix-huit mois accentuant celle des dernières années : pouvoir d’achat (« de mon temps », on disait plus complètement niveau de vie), et une politique ultra-personnalisée puisqu’EM s’est constamment posé en seul décideur et qu’il accentue encore la posture avec ses démonstrations en salles. Le mouvement, par nature, ne peut s’organiser ni avoir des chefs : ce n’est pas une réplique lointaine des mouvements anarchistes, c’est l’apparition de mouvements tenant par une communion de pensée, de révolte et par la communication des réseaux sociaux. C’est à ce mouvement que le pays devra, s’il s’opère, un réveil démocratique, thème des années 1970, quand se fit le programme commun de gouvernement des partis de gauche , et l’alternance au pouvoir. Il commence cependant d’avoir des figures : Eric DOUCET et Jérôme RODRIGUES, notamment et pour Paris.

Pour résumer, il m’apparaît maintenant que le système en place se bat pour sa survie et son maintien, il n’est pas du tout question d’institutions, celles – initiales – de la Cinquième République sont méconnues complètement par EM. Très grave, le jugement de celui-ci sur le mouvement. La rencontre de quatre-cinq journalistes, sans enregistrements que des prises de notes, il est vrai libres, le 31 Janvier dernier, lui fait juger les choses ainsi : les « gilets jaunes » infiltrés par 40 à 50.000 militants ultras qui veulent la destruction des institutions (le Monde du 2, toujours la page 7). Il dénonce même l’ingérence de Russes, alors que BENALLA… Et de critiquer les médias audiovisuels accordant aux gilets jaunes autant de place qu’un ministre ou un député. Il est vrai que ceux-ci, quand ils sont en défense du système, sont affligeants de pauvreté, en revanche se révèlent des personnalités, tel un CHENU (Rassemblement national, député du Nord), un porte-parole de Debout la France,un Benjamin LUCAS, et pour les « gilets », l’excellent Pierre VILA, salarié d’associations, et cette sénatrice « verte » francilienne, genre Rika ZARAÏ, juste et équilibrée.
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 Mais quel est ce système ? qui est au pouvoir et ne veut pas le lâcher, n’en supporte pas la critique pour ce qu’il est et accapare les institutions, les circonstances mondiales, la montée de ceci, etc. et se prétend défenseur de la démocratie, détenteur de la légitimité ? qui, censément novateur, recherche des personnalités d’ancien régime pour s’en couvrir (les déjeuners d’Edouard PHILIPPE avec JUPPE, le 1er Février, avec Jean-Pierre RAFFARIN le 24 Janvier et avec François BAYROU le 29…), c’est ce qu’à ma stupeur révèle et analyse « mon » journal en pages 8 et 9, à l’occasion des enregistrements du 26 Juillet dernier : BENALLA/CRASE. Le personnage-clé, le « conseiller spécial » en titre (évoquer l’organigramme de l’Elysée) est un Ismaël EMELIEN, venu de chez DSK, preneur de notes pendant des dîners (« des synthèses meilleures que les dîners eux-mêmes ») que donnait EM en préparation de candidature : il lui avait été présenté par un Gilles FINCHELSTEIN, directeur général de la Fondation Jean Jaurès et directeur des études chez Euro-RSCG. Dîners « bran-storming », soi-disant pour le compte de FH ! La stratégie d’EM, consultée en Novembre 2015 avec un Joel BENENSON, stratège des deux campagnes victorieuses de Barak OBAMA (introduit par un Julien VAULPRE, conseiller opinion de NS). Un Donald GREEN, enseignant à Yale puis à olulbian, testant des études pour les différents partis américains. EMELIEN, « mon plus proche collaborateur ». Or, quel est cet homme ? Selon Stanislas GUERINI, délégué général de la République en marche, « le président achète ou pas, mais Ismaël doit être capable de faire des propositions qui poussent le curseur de l’audace et du risque au maximum ». En fait : cynisme et provocation, vg. proposition de faire défiler les Parisiens au musée de l’Arc-de-Triomphe pour qu’ils voient et donc condamnent… Et cet EMELIEN revient dans les enregistrements et l’ensemble du dossier BENALLA.
 
Voilà où nous en sommes, un gouvernement occulte dont ne fait pas partie le gouvernement constitutionnel ni même le Premier ministre. Il est certain que nous allons en sortir, les « gilets jaunes » ne désarmeront pas, les projets en cours de votation, la non-maîtrise de la fiscalité et des prix concourront au mécontentement populaire. Je ne sais si mardi prochain sera déjà important : blessé gravement au pied, le président du principal syndicat lycéen appelle au blocage des établissements ce même mardi. - Me situant dans cet ensemble, je comprends que je ne parle pas le langage qui a cours à l’Elysée. Ni les idées, ni les références, ni les idéaux ne nous sont communs : has been et modernité ? Je n’en décide pas, mais je ne me reconnais plus en rien dans la geste gouvernementale de ces dix ans : la brade de notre patrimoine, ni dans la rigidité de l’Assemblée nationale. Je ne peux donc être lu, encore moins reçu.
 
La messe paroissiale, comme presque toujours : intense pour moi, notre recteur ajoute de plus en plus souvent des moments d’échange, de regards, ainsi se tourner vers des voisins de bancs, surtout si on ne se connaît pas, et s’assurer de la prière les uns pour les autres. Les textes 1 sont difficiles : Jérémie, certes consacré dès avant sa conception, reste libre, d’autant qu’il a très peur, mais il est menacé par Dieu et comme Jonas entreprend sa mission sous la contrainte : ne tremble pas devant eux, sinon c’est moi qui te ferai trembler devant eux. Et le message à donner n’est pas de tendresse, il est polémique. Jésus, revenu un moment chez lui, dans son propre village, est bien identifié comme le fils de Joseph, est tout aussi polémique. Son appropriation du passage d’Isaïe avait été très bien acceptée : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ». Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Soudain le charme est rompu, Jésus est pour d’autres qu’eux. Il y a de quoi s’enflammer. Condamnés par prétérition. L’hymne à la charité, superbe… de saint Paul, chanté en grec dans l’un des trois films dont le nom m’échappe avec Irène JACOB ou Juliette BINOCHE, mais cet amalgame, en vocabulaire au moins, fausse tout : amour pour charité. Du moins, cela n’aide pas la prière. Le sens demeure cependant : rien ne vaut que par l’esprit et la racine.
 
International… TRUMP négocie avec les talibans le retrait américain et envisage d’intervenir au Venezuela. MADURO reconnaît par le « bloc de l’Est » : Chine, Russie, Turquie, Iran… Le pape François aux Emirats Arabes Unis : plaidoyer pour une paix réelle au Yemen. Une messe en plein air… ma suggestion qu’il abandonne la soutane, pantalon et veste ivoire, ce serait parfait. Il n’est pas seigneurial, ce qui compte – manifesté par ce film exceptionnel : un homme de parole, c’est le regard.


1- Jérémie I 4 à 19 passim ; psaume LXXI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XII 31 à XIII 13 ; évangile selon saint Luc IV 21 à 30

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