Lundi 10 Décembre 2018
16 heures 49 + Hier
soir,
m’endormant, prié pour notre pays et que notre président,
puisqu’il est le président... réussisse, presque contre toute
attente : c’est le lâchage en boucle de LE DRIAN , si peu
existant comme ministre des Affaires Etrangères, qui
recommande un
« pacte social » : cela se veut différent d’EM
mais n’est que flou par rapport aux projets présidentiels qui
eux
sont précis, qu’on les aime ou pas. Et COHN-BENDIT,
stigmatisant
le nombre des fautes graves, sans dire lesquelles, et doutant
manifestement que le « choc » nécessaire soit dans les cordes
d’EM. Or, qu’on l’aime ou pas, EM est seul en situation...
Couriellé donc de nouveau à AK 1dès
mon lever… Je m’attendais à davantage de réactions dans la
douzaine de « privilégiés » à qui je donne copie Cci
de mes envois à l’Elysée. Zadressé aussi à JMC qui avait voulu
que je lui épargne désormais ce genre de textes. Marie-Eline
G.
m’accuse réception : trait de plus au tableau de ce qui
s’exprime et se projette 2 :
c’est l’éloquence-même des « gilets jaunes », celle
des faits, pas des idées. - Kiné pour mon épaule droite…
Arnaud
T. détaille ce que j’ai entendu hier soir, intervention de la
Russie/version POUTINE. Quand la dénonciation ou l’explication
des
fake-news en sont
elles-même ? Des comptes face-book de « gilets jaunes »
financés par le Kremlin, même ligne pour l’élection de TRUMP,
mais il est répondu, contradictoirement, que celle d ‘EM
aurait
été financée à 30 % de cette façon. Les réseaux sociaux
auraient fait la mobilisation des « gilets jaunes » :
il faudra que j’interroge les nôtres en leurs deux points de
présence.
Donc ce soir… dans
la
crise-type, celle de Mai 68, il y a eu deux allocutions du
Général.
La première, programmée quelques heures avant son prononcé,
répond
au fond, elle est attendue jusques sur les barricades à Paris,
c’est
la trêve : police/étudiants. Le ministre de l’Itéérieur,
précédemment de l’Education nationale, Christian FOUCHET a
évoqué
la « pègre » et les « casseurs » : ce
n’est pas ce diagnostic qui va rester, les violences sont
humaines,
peu matérielles. Lui et Alain PEYREFITTE qui lui a succédé rue
de
Grenelle, démissionnent. Le Premier ministre, Georges
POMPIDOU, qui
assure leur intérim, s’affirme spectaculairement : il prend
le peu d’antenne qui émet, dès que s’est exprimé le trio des
porte-parole de la Commune
étudiante : GEISMAR, SAUVAGEOT et COHN-BENDIT…
vous les avez entendus ? Vous les voyez ? La voix est
posée, le visage respire l’équilibre alors que tout l’édifice
« gaullien » semble s’effondrer, sans remède.
L’audiovisuel est à l’époque entièrement public, et
les « événements » s’ils datent du 22 Mars, en milieu
strictement étudiant, ont eu une première illustration dans le
débat sur le statut de l’O.R.T.F. le mois suivant. Roland
DUMAS,
député de la F .G.D.S. Fédération de la gauche démocratique
et socialiste, y est brillamment intervenu. Après enquête,
menée
auprès des collaborateurs du Général pour sa fin de « règne »,
le texte qu’il a annoncé pour être mis au referendum a été
écrit par lui seul, dans la nuit, une fois prononcé son
discours,
puis exposé en conseil des ministres extraordinaires, au grand
désarroi notamment de GP et de Jean-Marcel JEANNENEY. C’est
aussi
la nuit la plus violente. Le Général a donné le fond de sa
pensée
et de son programme : le social, la participation, que ses
disciples prisent peu. C’est l’échec : il faudra deux
chocs, à sa seule initiative, pour que « la main » lui
revienne contre toute attente, tandis que François MITTERRAND,
sûr
du vote négatif au referendum évoqué, prépare sa campagne
présidentielle et P.M.F. un gouvernement de transition. Sa
disparition, le ministre des Armées, Pierre MESSMER étant seul
au
courant et pour cause : le Général se déplace avec un
appareil militaire, suivi et couvert en conséquence. Là
s’ouvre
le fossé entre DG et GP, qu’on ne saura qu’ensuite. Fossé qui
semble ne pas exister entre EP (Edouard PHILIPPE) et EM. Et le
discours du 30 Mai, précédent d’une demi-heure le rendez-vous
donné place de la Concorde par quelques députés gaullistes,
est
totalement inattendu : il donne son sens à l’énorme
manifestation en faveur d’un homme autant du 18 Juin 1940 que
de la
brûlante actualité. Ce soir ? Discours-échec mais de fond,
famille du 24 Mai ? Ou surprise totale, famille du 30 Mai ?
Je n’augure pas, j’ai tendance à penser que ce ne sera ni
l’échec ni le succès, que la suite déterminera davantage… ce
n’est pas le meilleur cas de figure. - Ce qui domina Mai 1968,
politiquement, c’est le peu de prises des politiques sur le
mouvement étudiant, perplexité de même nature que celle ayant
pour
objet les « gilets jaunes ». L’opinion publique ne leur
était pas défavorable, c’était la jeunesse qui parlait. Le
pays
ne se paralysa qu’avec la grève générale : l’ambiance
était la fin de règne, assez comme aujourd’hui, mais DG trouva
la
clé politique et surtout des adversaires moins sympathiques à
l’époque, que les jeunes : des politiciens au rancart que les
communistes encore à 25 % dans les sondages d’opinion,
domineraient aisément. La difficulté pour EM est qu’il ne peut
s’avouer politiquement des ennemis précis, dangereux,
antipathiques. C’est qui était devenu antipathique. Et c’est
cette appréciation négative de sa personnalité qu’il faut
dissiper...
Prier… les textes,
comme si
souvent, sont étonnement en correspondance avec ce que nous
vivons,
pas tant au spirituel qu’au politique. Aux
racines d’une crise sociale inédite, titre le
Monde daté des dimanche 9 et lundi 10. C’est
inexact. La
crise est politique, puisque le pouvoir ne répond pas aux
demandes
autant des manifestants que des élus locaux, que le maintien
de
l’ordre et de la sécurité des biens est aléatoire, que la
majorité parlementaire se fissure : le Modem s’abstiendra en
cas de vote important au Palais-Bourbon, le doute habite
désormais
beaucoup d’élus. Les textes liturgiques… Fortifiez
les mains défaillantes, affermisses les genoux qui
fléchissent,
dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne
craignez pas... » Voici pour les tenants du pouvoir.
La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le
chemin, voici
le cas le meilleur d’une reprise de la relation du Président
avec
ses concitoyens, nous… et pour tous ceux qu’a libérés le
Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de
fête,
couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les
rejoindront, douleur et plainte s’enfuient 3.
L’évangile, pour ce jour, est celui des guérisons selon la
foi,
et non selon la Loi, c’est-à-dire selon les usages, les jours
et
les spécialités. Guérisons qui exaucent les corps, les
demandes
« concrètes… au plus près du terrain », mais tiennent
à l’âme des gens, des entourages. Résultat spectaculaire :
tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu.
Remplis de crainte, ils disaient : « Nous avons vu des
choses extraordinaires aujourd’hui ! ». Le
paralysé descendu par le toit
avec sa civière en plein milieu devant Jésus. Le sens
spirituel des
miracles : attester la divinité du thaumaturge, la foi du
malade et des siens, sert Dieu et son Christ : afin que vous
sachiez le Fils de l’homme a autorité sur terre pour pardonner
les
péchés… je te le dis : lève-toi, prends ta civière et
rentre dans ta maison. Le cours banal ? d’une vie
humaine reprend.
Marguerite de retour de
Leipzig, ses notes qu’elle lit et commente, l’actualité
française très commentée en Allemagne, les images au point
qu’elle
était anxieuse de revenir en France. Quatre de mes cinq paires
de
lunettes, endommagées. Aller-retour à Vannes avec Sylvie, j’en
repartirai avec trois remises en état en quelques minutes : en
les attendant, moment dans la cathédrale saint-Pierre, calme,
fond
musical, maître-autel beau, rien que de marcher lentement,
déambulatoire, est une prière. Seigneur, j’aime la bauté de ta
maison et le lieu de gloire où tu habites, pas de paroles
humaines,
sauf la rencontre d’une « accueillante » à qui je dis
mon habitude des lieux et aussi que notre fille a failli
naître sur
l’autel de Pierre-René ROGUES, prêtre « réfractaire »
guillotiné au sortir d’une visite clandestine à des malades.
Notre route de retour, point de présence et plus du tout de
blocage,
à Atlantheix, un très jeune Père Noël offre des chocolats que
nous refusons : tenir paisiblement, j’irai les ravitailler. –
Maintenant, le compte à rebours. Textes pour mémoire, de
GAULLE,
MITTERRAND, Pierre MENDES FRANCE, POMPIDOU...
1- Couriellé à l’Elysée - lundi 10 décembre 2018, à
08 heures 35 : pour ce soir - la politique est affaire de
sentiment
Cher Monsieur le Secrétaire général,
ce qui suit pour le Président si vous
voulez bien le lui donner. Merci. sentiments et voeux
chaleureux. L'essentiel, est cette immersion en lui-même
du Président d'ici ce soir
citation -
Monsieur le Président de la République,
vous et les Français, vous devez retrouver
votre liberté, nous devons nous retrouver. Ce n'est ni
fidélité à un programme, le vôtre, ni fidélité aux
revendications ponctuelles qui sont connues et exprimées,
nous le savons, ni fidélité aux intérêts, ils sont criants
et pas toujours bien placés. Fidélité à nous-mêmes et à ce
que nous sommes dans le fond, qui fait que tant d'hommes et
de femmes ces années-ci ou à toutes époques, choisissent la
France non pour une carrière ni pour de l'argent ni - pas
principalement - pour la sécurité ou le mieux vivre, mais
par dilection pour la personne morale si existante : la
France dont nous avons hérité et que nous faisons.
Que l'on apprécie ou pas votre manière depuis
dix-huit mois,vos décisions et changements par la contrainte
la plus subtile, une sorte de désarmement des volontés et
une disparition des "corps intermédiaires", vous êtes - vous
seul et par l'onction de votre élection, même si elle a été
circonstancielle, presque par défaut - vous êtes le seul,
tel que vous êtes placé dans les institutions et dans le
moment - à pouvoir rétablir unisson et communion. C'est bien
davantage que des " mesures concrètes... au plus près du
terrain ". Il s'agit d'une nouvelle dialectique
psychologique, chacun, à commencer par vous-même, ré-aimant
et apprenant la démocratie, la confiance dans la lucidité de
chacun, encore plus que que dans la seule sincérité de
l'expression des besoins.
Je n'ai aucun mot, aucune recette à vous
suggérer. Comme je me suis permis de vous l'écrire hier
soir, c'est de répondre à une attente générale, faite
d'attentes disparates et contradictoires selon les
situations, les parcours, les intérêts, les groupements et
associations de chacun : sexe, classe d'âge, etc. et c'est à
vous de lier ces attentes disparates en une attente
générale. Un appel de vous qui sera la réponse à une
attente. En ce sens, e au fond de lui-même, chacun souhaite
et attend que vous réussissiez ce soir. Si vous manquez,
nous entrons ans l'inconnu et la longueur, l'amplitude d'une
crise dont nous savons peu car elle est mentale, car elle
est défiance.
J'ajoute que si vous réussissez, vous donnez
aux autres démocraties un signal : chacune est malade parce
qu'elle n'est plus aimée en tant que telle, quelle que soit
la diversité et la qualité ou les défauts de gouvernance de
nos homologues. Le danger planétaire est là. Il est probant
que l'Arc de Triomphe ait été profané. Nous savons que nous
avons à nous reprendre. La suite et le reste sera gestion,
le Premier ministre en a la capacité, un gouvernement d'une
dizaine de membres et d'union nationale offert à tous les
partis et mouvements, mêmes dits extrêmes ou excessifs. La
dissolution, un peu plus tard, selon ce qui aura été obtenu
par cette union. L'élection au Parlement européen, seulement
d'objet européen, et que ce Parlement soit constituant.
J'espère. Hier soir, nos télévisions. Le
dialogue Anny Duperey / Cohn-Bendit, la capacité d'Alain
Duhamel pour caractérise notre moment et vos tâches du fait
de l'âge (qui voisine le mien) et donc d'un demi-siècle
d'observation vécue de nos personnages et paysages
politiques. Ce qui a suscité en moi ce réflexe : nous
n'avons nationalement pas le choix, il faut que vous
réussissiez. Pas en programme, mais en personnalité.
Mektoub, comme l'on dit en arabe.
Si ! une annonce choc, disant la confiance en
notre avenir, notre jeunesse : abaisser à seize ans la
majorité électorale.
fin de citation.
Je sais, Monsieur le Secrétaire général,
que - bien davantage que mes lettres et précédents
messages pour le Président par votre aimable truchement -
ce que je vous ai confié hier et vous confie maintenant,
est inusuel de ton et de fond. C'est pourtant ce registre
de l'affectif et du transversal, oui : du transcendant en
politique, qu'il faut rouvrir. Maurice Couve de Murville
me disait que la politique est affaire de sentiment, tout
simplement parce qu'il s'agit d'humain et non de choses.
2- Le 10/12/2018 à 11:06, marie-eline ... a écrit :
Cher ami
Je ne m’y connais pas en politique, j’envoie à Yves vos réflexions qui me semblent plus que pertinentes.
Je suis heureuse de constater que vos forces de ressentis et de réactivité ne faiblissent pas.
Si notre fille Nantaise à du mal avec ses fins de mois...Nos enfants aux US (Californie) estiment scandaleuses les réactions françaises.
Chez eux la santé est fort chère, pas remboursée comme chez nous, il n’y a pas de structures sociales: tout loisir est payant, pas d'école de musique pour les enfants, salles de sport aux prix exorbitants, l’école est toujours payante, pas de cantine etc…
Continuez courageusement vos démarches comme vous l’avez toujours fait.
Avec toute mon amitié
Marie-Éline
3-
Isaïe XXXV
1 à 10 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Luc V 17 à 26
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