Vendredi 7 Septembre 2018
07
heures 49 + Hier soir, j’ai constaté le danger dans lequel
je suis
immergé, l’inertie, ce matin : aucune envie de me lever.
Temps à la pluie. Marcher, marcher. D’ici le collège pour
quatre
heures et demi, je dois avoir diffusé mon journal pour
compter du
Puy du Fou… Politique… an zéro pour la France et pour
l’Europe.
Il n’abandonne pas ses
amis… Dirige ton chemin vers le Seigneur, fais-lui
confiance, et lui, il
agira. Quelle rencontre ! Etre et devenir digne de
ces
promesses. Il fera
lever comme
le jour de ta justice, et ton droit en plein midi…
Retrouver la disposition de moi-même. Cette inertie et cette
dispersion, cette fatigue. Evite
le mal, fais ce qui est bien et tu auras une habitation pour
toujours. Je ne suis pas de ces justes, mais qu’il
me
soit fait miséricorde pour que ma vie se conclut bien. Le
Seigneur est le salut pour les justes, leur abri au temps de
la
détresse.
Le Seigneur
les aide et les délivre, car ils cherchent en lui leur
refuge.
1
09
heures 02 + Bouclé les portes
pour le calme des chiens et l’aboutissement de mon travail.
Le
jugement des autres et sur soi, Paul : je
ne me juge pas moi-même… celui qui me soumet au jugement,
c’est
le Seigneur… il rendra manifestes les intentions des coeurs.
Ce jugement est la consécration de toute la personne, il
n’est pas
un procès de comportement ou d’actes. Ma
conscience ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour cela
que je
suis juste. L’évangile est la novation, celle-ci
impose
le bon sens : pouvez-vous
faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Epoux est
avec
eux ? … personne ne met du vin nouveau dans de vieilles
outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres,
il
se répandra et les outres seront perdues. … Jamais celui qui
a bu
du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : « C’est
le vieux qui est bon ». Oui, mais il est rare que
nous en buvions, au point que notre goût n’a plus aucune
formation, il sent la différence mais ne fait pas de
classement ni
de hiérarchie.
Nous
ne savons plus ce qu’est la démocratie. Il y a du TRUMP,
chez EM.
Accuser les autres, l’establishment. Il y en a un aux
Etats-Unis
qui résiste, qui est rebelle, qui a de l’audience, mais sans
doute
bien moins que TRUMP qui ne peut que plaire ne ce qu’il
fait. C’est
bien pourquoi (livre et éditorial du New York Times), on
cherche
maintenant à le dévisser selon ce qu’il est. Non plus sa
politique, pas même sa personnalité, mais son équilibre et
sa
capacité. Cette enquête n’est pas menée pour EM, alors
qu’elle
fut constante et à charge pour ses deux prédécesseurs,
rétrospectivement inoffensifs et avec de bons moments. Le
monde
archi-dangereux : les deux grandes dictatures, plus encore
ce
que la Commission – où l’on a compris – appelle « les
pouvoirs globaux », dont le pire est que sans doute ils
fonctionnent anonymement, automatiquement, sans personne à
bord
qu’on puisse coffrer, identifier, démonter. Thèse du
complot,
sous une autre forme ? Automatisme d’EM dont le mandat ne
forme pas un récit, mais consiste en une application.
09
heures 51 + J’interroge google : les pouvoirs globaux,
précisant ensuite : les pouvoirs globaux en politique et en
économie, et suis amené à interroger sur la résilience
démocratique. Puis je recherche ce que la Commission appelle
crûment
des manipulations. En somme, l’ère TRUMP aux Etats-Unis ne
serait
qu'accessoirement la rupture de l’Amérique vis-à-vis de tous
ses
engagements et de tous ses objectifs depuis 1945, mais
fondamentalement elle illustrerait les deux possibilités qui
assassinent la démocratie : 1° l’élection d’un
déséquilibré ou d’un a-structuré et plus gravement 2° la
manipulation par des forces étrangères, politiques ou non,
POUTINE
ou les pouvoirs globaux, cf. le
Monde Eco-Entreprise (daté du 6), Amazon
et Apple « valent autant que le PIB de la
France ».
Des chiffres ? Ou des poids. Manipulation des consciences,
mais
comment exactement ? Avatars lointains des guerres
psychologiques des années 1950-1950 (notre guerre
d’Indochine,
l’O.A.S. faire basculer l’opinion… le ministère de la
Propagande dans le Reich nazi) ? Ou quelque chose de bien
plus
insidieux que « l’idéologie dominante » selon la
qualification des années 1970, en sorte qu’à l’époque ou
plus
encore maintenant nous ne sommes ni réalistes ni sérieux,
donc pas
crédibles, et donc inéligibles, si nous ne révérons pas
cette
domination, si nous ne la véhiculons pas.- Excellent rapport
d’un
Pieyre-Alexandre ANGLADE en commission parlementaire suivant
les
questions européennes (déposé le 16 Mai 2018, sous le n°
949) et
récapitulation de ce qui doit être mis en place : liaison
efficace entre la Commission et les Etats, selon leurs
Parlements
respectifs. Reste que la résilience démocratique devrait
être le
ressort de l’exercice du pouvoir : ce ne semble pas habiter
EM, mais les vieux professionnels que sont COLLOMB et
LARCHER (la
coïncidence de leurs dires respectfs hier…) ont compris.
Immaturité d’EM ?
22
heures 12 + Deux moments de cette journée, promenade canine
et
repérage de la « plage » pour Sam (15 heures 09 à 15
heures 26), les trois oiseaux blancs sur l’arbre
« survivant »
que je devrais plutôt dire « momifié ». Je ne les avais
jamais vus se poser. Ramiers, un oiseau plus petit et du
même gris.
C’est nouveau et c’est beau, de même que nos prés, leurs
lisières, la mer en creux des arbres, les ciels, la façon de
cloître de notre pinède le long du Penerf ; les nuages sur
la
dérive de l’eau. Bonheur ? Bien-être ? Je ne sais dire,
sinon que je suis tranquillement en mutuelle présence avec
ces
paysages, ces oiseaux, une immuabilité et du changement à
chaque
heure. J’écris aussi maintenant mon angoisse, presque douce
à
pleurer… tandis qu’off, la 3 me donne les très belles
chansons
d’Eddy MITCHELL en rétrospective de sa vie, avec une enfance
si
parisienne (Belleville, pas encore intégrée à Paris, à sa
naissance), la guerre d’Algérie qu’il abhorre quoiqu’il n’ai
été mobilisé qu’au moment des accords d’Evian… je ressens
profondément que notre fille ne pourra « faire sa vie »
à partir d’ici, que les séparations sont imminentes,
quelques
années, que ce sera sans doute ces lieux ou elle… des lieux
de
vingt-cinq ans maintenant, un environnement unique par les
accumulations matérielles (au sens de l’objet) et par la
nature
nous accueillant de partout… là où ces heures et mois-ci je
tente
(désespérément?) de commencer ce que d’autres ont entrepris
et
réussi dès leurs vingt-trente ans. Claude MOINE, le dessin
dans son
adolescence et la trouvaille de lui-même, les chaussettes
noires, et
réellement un apport de poésie, une force et de la tendresse
d’un
même ton, les commentaires sur son art sont très bien. Que
de
textes, de mélodies. La carrière aussi d’acteur, les
témoignages
de TAVERNIER, de DUTRONC au réel d’aujourd’hui. Marguerite,
allongée, oreillettes, « geeke ». Je n’ai pas su
l’emmener dès ses trois-quatre ans marcher à travers nos
prés,
vers le Penerf, notre mer, les chiens faisant décuple
chemin. Je ne
lui ai pas donner la musique classique faute que j’en écoute
depuis notre mariage, sa naissance. Je ne lui ai transmis
que le ski
et je ne puis plus l’y suivre, que la prière du soir… et
pourtant tout est beau, inimaginable et me surprendra en
bien de son
avenir que je ne peux pressentir.
Politique…
je ne peux plus la suivre qu’en quittant le téléobjectif,
les
personnages parmi lesquels je n’ai été qu’épisodiquement et
il
y a longtemps, et en allant au grand angle : la planète, sa
protection, sa gouvernance, la démocratie, le fond de
l’homme, de
nos âmes. L’ancien instruit, ainsi cette histoire des Juifs
et
d’une terre par cet abbé MARTIN, travaillant pendant la
Restauration et la Monarchie de Juillet. Et sur notre
présent, les
leçons du pouvoir, que je garde sous la main. Je ne l’ai pas
encore lu dans l’ordre mais en me promenant dans tout le
livre, et
j’ai été assuré de la vérité et de l’utilité du témoignage
de F. Tout à l’heure, les pages 12 à 15, que je n’avais pas
lues : la « passation de pouvoir », la vérité de
la relation presque physique : se sent-il coupable de
quelque
chose ? 2.
L’entrevue secrète, trois jours, avant. Et ce que dit alors
EM,
contrairement au possible et à la supposition de FH, aucune
composition avec les anciens partis 3.
Cette option, qu’EM et l’ensemble du pays, les
commentateurs,
croient innovante, est en réalité, la réalité de maintenant,
le
résultat dont je ne crois pas qu’il puisse se dégager, une
condamnation au vieux système. Une coalition avouée pour la
novation et aussi de fortes ambitions (1958) aurait changé
les
comportements de tous et situé EM autrement qu’en Jupiter
tonnant
et solitaire. Ces mois-ci ont montré un désert politique
français
qu’il n’a pas réussi à repeupler, à faire reverdir et à
arborer. On est dans les colmatages d’affaires comme sous NS
et
avec des jeux de personnes, tandis que l’ambition ? qui ne
peut être que le sauvetage de l’Europe par le haut, ne
s’articule
toujours pas. L’impopularité est à la clé : la tendance est
certaine, la chute de 10 points cet été, 31 % d’opinions
favorables, 23 % de considération de son action. Est-ce sa
faute personnelle, particulière ? Je le crois, mais au-delà
il
y a quelque chose de structurel : le pouvoir politique n’est
plus populaire. Nos quatre présidents depuis FM sont
minoritaires
dans l’opinion pendant tout leur mandat. Le défi n’est pas
de
rester populaire, il est de rendre populaire le pouvoir
politique,
quel qu’en soit l’acteur. Autre écriture de la question
démocratique.
La
Cinquème République initiale, et encore dans sa version
mitterrandienne, était la version française de la
démocratie, on
pouvait creuser, approfondir. Je crois aujourd’hui que c’est
f…
tant EM en a rajouté sur la prépotence et l’autisme
présidentiel.
Les Français se sont détachés du régime, des institutions,
de la
politique, de l’organisation. C’est valable aussi pour les
partis
et les syndicats. Ce que je repoussais il y a encore
quelques
semaines, j’y réfléchis favorablement maintenant : une
assemblée constituante, qui ne serait qu’un forum avec de
multiples correspondances en province et selon les milieux,
qui ne
serait pas l’Assemblée nationale en exercice avec les
fonction de
contrôler le gouvernement et de voter les textes. Non, ce
serait le
déballage, la consultation approfondie, sans interdits,
comprendre
nos nécessités telles que notre histoire nationale nous les
ont
apprises et fait expérimenter. Une réadoption, par une vraie
compréhension consensuelle et vraie, d’institutions pour
nous. La
Cinquième République pourrait en renaître, il lui faut un
acquiescement, une intelligence nationale, dialoguée de ce
qu’elle
était, aurait pu être. Il est symptomatique que de GAULLE
ait
également disparu du commentaire et ne soit plus
l’exceptionnalité
fondatrice.
Après
MITCHELL, des « bouts » de NICOLETTA, puis maintenant
BARBARA, j’en apprends l’inceste paternel qu’elle a subi à
ses
dix ans. N’avoir pu dire à son père, avant que celui-ci
meurt,
son pardon, son amour. Ses mémoires à lire. Je referme le
livre de
FH, la passation entre lui et NS. – Prier, notre pays, ma
fille, ma
femme, des possessifs qui ne sont que des désignations, des
libertés, des vies… le fond des chansons, le piano, les
aveux
d’amour sur des scènes, mais l’humanité sait être là. Devant
moi, le paysage s’est éteint, l’arbre, les oiseaux ne se
voient
plus. J’aime tous, j’aime tout. Habite
la terre et reste fidèle, mets ta joie dans le Seigneur : il
comblera les désirs de ton coeur. Je tends la main
à
tant, visages, noms, la mort n’est plus, l’éternité nous
sommes
dedans, la ronde avec qui nous aimons, et qui n’aimons-nous,
mais
le coeur de la ronde, du mouvement, de cette nuit
maintenant :
off, encore des relations d’une fille à son père, et qui
chante.
Je te ressemble tant, je
te
ressemble trop. L’émission a donc tourné à
l’inspiration poétique que donne cette relation. Je la vis
aussi,
puisque Marguerite choisit en lecture de cette année : la
promesse de l’aube.
« Du » piano… Nicolas PEYRAC ... c’est
quand mon père s’enferme dans son mutisme, que je commence à
écrire. Ce père qui aurait voulu écrire et qui,
pour des
raisons alimentaires, dut continuer ses études, puis sa
profession
médicale. Le fils commence de même, mais au revers de ses
notes de
cours, il écrit en deux ans plus de 250 chansons et arrête
la médecine juste quelques mois avant le diplôme. Risque
de rater quelque chose, et tu réussiras ta vie. Réussir sa
vie,
plutôt (s’il y a jamais à choisir, ce que je ne
crois
pas) que réussir dans
la vie.
Nicolas PEYRAC… et puis d’autres.
Un certain monde mais tellement plus beau, humain
que cette
politique que j’ai depuis toujours regarder, incapable d’y
entrer
parce que jamais appelé et parce que cela ne me plaisait
pas.
Chanteur suivant, un juif polonais. La seule femme de sa
vie, sa
mère… je la regarde,
je me
retrouve... Puis
un mixte : la Creuse, la Martinique… et ainsi de suite.
Notre
pays, les racines de notre époque, elles sont si diverses,
que de
mondes et ce n’est pas en un seul, même si physiquement
notre
planète est une seule.
1- 1ère
lettre de Paul aux Corinthiens IV 1 à 5 ; psaume XXXVII ;
évangile selon saint Luc V 33 à 39
2- Je ne crois pas me tromper en
disant qu’il éprouve autant de joie qu’il ressent de gêne. Se
sent-il coupable de quelque chose ? Comme si l’ordre des
choses et la relation des hommes avaient été bouleversés
indûment. Ni lui, ni moi en tout cas n’avions imaginé il y a
cinq ans nous retrouver dans cette situation. Je m’efforce de
lui faciliter la tâche. Après tout je suis un sortant, pas un
perdant. Nulle joute électorales, nul combat ne nous a
opposés. J’ai décidé seul, là aussi, de ne pas me représenter.
Il l’était, par son audace, qui est grande et par sa chance
qui l’est encore davantage ; Mais qu’il a su saisir ! - François
HOLLANDE, Les leçons du pouvoir (Stock .
Mai 2018 . 407 pages) pp. 12-13
3- Le PS serait alors un possible
allié… Il ne veut pas se concilier le PS. Il veut le
remplacer. Avant de me rejoindre à l’Elysée en 2012, il a été
un spécialiste des fusions-acquisitions : l’opération qu’il
prépare n’est pas un rapprochement. C’est une absorption. - ibid.
op. cité. p. 14
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