lundi
3 septembre 2018
09
heures 47 + Edith en deuxième service pour les promenades
canines,
sa perplexité pour des enseignements à Sainte-Anne d’Auray
qu’elle ne peut préparer. Bonheur de lui rendre service et
faire du bien. Bonheur de
l’entendre respirer en m’endormant, en m’éveillant… Aller
aux autres, bien avant de leur demander de me donner
attention.
Messages hier soir et ce matin pour Michèle T. lui être
secourable
et ma dette envers JL, dont mes entretiens avec ces deux
Jésuites en
dernière étape de vocation et de vie m’ont montré qu’un
travail sur lui, importe… Voeux pour Clément. Prier…. Je lis
et
pense les textes de ces trois jours à la suite pour
reconstruire
rétroactivement mon journal de samedi et de dimanche.
Je
titre ce nouveau cahier : nouveau, je l’ai décidé à la
suite de la journée décisive du Puy-du-Fou. Je voulais ne le
commencer qu’à la date d’hier, je vais le faire à celle de
samedi. L’intimité et le bonheur avec notre fille. Et le
titre :
le
bracelet des vautours,
ce bracelet que m’a offert Marguerite à nos retrouvailles
dans le
magasin d’où elle me guettait derrière la vitre, son
téléphone
portable au silence, batterie à plat : bracelet pour
soutenir
la sauvegarde des vautours. Egaré hier après-midi en
l’enlevant
pour changer l’eau de ses poissons et nettoyer l’aquarium.
Le
pastel-portrait de ma mère à ses six ans. Aujourd’hui, elle
aurait eu 99 ans.Vivante ou « morte », elle ne cesse de
m’habiter depuis que je suis conscient de quoi que ce soit, ma
dette en structures de vie, en culture, en exemple surtout, ne
peut
se résumer, je la vie. Dette aussi d’amour. J’ai peu de ces
dettes, mais envers Maman, c’est cette richesse de confiance,
d’inquiétude, de fierté et aussi d’attente qui a été et
demeure son amour pour moi. Prière de reconnaissance
aujourd’hui,
évocation, dettes et admiration plus tard et autrement.
10
heures 25 + La catastrophe, l’incendie du musée national à
Rio-de-Janeiro : deux cent ans d’histoire, les joyaux de la
paléontologie (le plus ancien vestige humain, des dinosaures
exceptionnels), et évidemment les œuvres plastiques.
10
heures 46 +
Circulaire à ma fratrie : photo. 1915 de Maman et demandes
d’archives et peut-être de souvenirs. Le miracle serait que
j’en
reçoive. - On a joué sur le mot liberté,
si positif, faiseur de révolutions
nationales, politiques, sociales pendant tout le XIXème
siècle. La
liberté politique, les libertés publique. La liberté
d’entreprendre aussi et évidemment. Mais la tricherie
fondatrice
de tout ce que nous souffrons aujourd’hui c’est l’application
de la liberté aux circulations, mais selon des discriminations
vicieuses. Ni les idées ni les hommes, plus empêchés de se
répandre que jamais, mais les biens et l’argent. La liberté en
économie, la mondialisation assassinent et dé-légitimisent la
liberté politique qui a pourtant ouvert la voie au libéralisme
économique. Cette transmutation me semble n’avoir pas été
étudiée. Ni l’une ni l’autre de ces deux applications de la
liberté n’apportent une théorie complète de l’État en tant
que seul outil à compétences universelles qui soit
démocratiquement
agi. La bataille précise se joue sur les compétences de
l’État,
à restreindre ou à étendre.
21 heures 30 + La
rentrée à l’internat pour Marguerite, y être
les premiers, la place à choisir dans la chambre, joie et
émotion
contagieuse entre enfants et parents, les retrouvailles après
l’été.
Marguerite rayonne et attire, elle est heureuse, nouvelle
« co-loc », Léa, parents à Quiberon, fille adoptive,
rayonnant calme et
disponibilité : chance de plus pour Marguerite.
Immédiate adoption mutuelle. – Repassés auparavant par
la
maison. Moment chez l’orthodontiste, je lis
avec
plaisir des Mickey. Rencontre d’un bouquiniste exerçant
à
Redon : cela paye peu, il tient son journal depuis ses seize
ans
(en 1988). Un comportement, non ses idées. Son fils, un sosie.
– Dîner MacDo.
le Quick au
Poulfanc :
fermé. Puis, tout à l’heure, nouvelle dépose
au collège, notre fille, le regard inoubliable de densité et
de
sérieux – liberté ? consentement ? automatisme ?
quand elle monte le petit escalier dérobé pour
rejoindre au
3ème étage le dortoir, les grandes portes vitrées
de
l’accueil closes depuis une heure de temps, et Delphine
m’accompagnant à la grille pour la fermer. Quarante-huit
filles de
dix à dix-huit ans. Femme d’autorité tranquille, sensible,
pétulante, à l’histoire personnelle mouvementée
dont je n’ai pas tout retenu à notre première rencontre à la
rentrée en 6ème… Musulmane alors qu’elle est franc-comtoise de
naissance et d’adolescence (ce député de Pontarlier, vers 1880
et
Jules FERRY, déjà un « Français de souche » musulman
qui déroulait son tapis au Palais-Bourbon, un précédent pour
ma
propre étrangeté lors de ma candidature à la succession locale
d’Edgar FAURE à l’automne de 1980), elle a montré une des
pages
de ma lecture du Coran
en chrétien, à l’imam de sa connaissance quoiqu’elle soit peu
pratiquante. Vif intérêt et étonnement de ce dernier. Donc
reprendre, continuer et approfondir, peut-être chercher à
rencontrer.
Aux « informations » de
l’après-midi, EM dans une
école primaire à Laval, avec BLANQUER : de l’image,
l’obséquiosité (il mange de la salade fruits, ô merveille). En
noir et blanc, le Maréchal instituteur, sa vocation rentrée
(selon
lui) : l’enseignement, en tout cas le portefeuille de
l’Instruction publique, pas de la Guerre. Les commentaires
portent
sur une perte de dix points pour la popularité du président de
la
République : à date équivalente, il est en-dessous de FH.
Aucun des sujets de cette « rentrée » n’est de fond :
le prélèvement des impôts sur le revenu, à la source… les
remplacements de ministre. – Rebond du procès de Lyon, des
camouflages et atermoiements du cardinal, sa tolérance
complice des
prêtres pédophiles, mise en cause d’un cardinal de curie lui
ayant conseillé cette stratégie et qui ne répond pas aux
convocations judiciaires françaises… 1° la recherche des boucs
émissaires notoires pour faire grandir la cause, 2° quel
procès ?
Celui d’une hiérarchie ou celui des prédateurs. Un enseignant
pédophile, est-ce le proviseur qui est mis en examen ? 3° on
élude ainsi une étude psychologique approfondie des passages à
l’acte de la part d’une population exemplaire et qui devrait
avoir tous les « garde-fous » intimes que d’autres
n’ont pas. Etude aussi des lieux et circonstances.
Modélisation ?
Pour moi, la question, plus que le scandale est bien la
contradiction
intime énorme entre le sacerdoce et ce penchant. Le sacerdoce,
signe
et exemplarité s’il en est et ce penchant auquel il est
succombé,
devenu servitude et que caractérise fondamentalement
l’irrespect,
l’ignorance de la liberté, de la personnalité de l’autre.
L’autre adolescent, enfant. Combien dans ce que je vis avec
notre
fille, la liberté est première. Je l’ai tellement ressenti dès
sa conception. Non seulement, aucune possessivité n’est
pensable,
mais c’est l’éclosion-même de tout qui est en jeu, et que
permet seule sa liberté. Liberté : son prénom d’adoption.
Prier…
1
Prions en Eglise…
Le commentaire de DUPONT-ROC, le
premier contact entre l’apôtre et ses auditeurs… ce que
recouvre
cette puissance de l’esprit (sans majuscule). Je ne
suis
pas d’accord. L’évangélisation, l’annonce ne sont pas une
relation de production aux auditeurs, mais la naissance de
l’Esprit
en ceux-ci, la visitation, et
habitavit in nobis. Jésus vint à Nazareth, comment
ses
compatriotes passent-ils de l’émerveillement à la furie
meurtrière : tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient
des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche… or, c’est
bien
d’une proclamation d’identité qu’il s’agit, aujourd’hui
s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez
d’entendre.
Mais Jésus les défie…
aucun
d’eux n’a été purifié… il y avait beaucoup de veuves en
Israël, pourtant Elie ne fut envoyé vers aucune d’elles… une
exclusion a priori ? accentuant cette réputation de médiocrité
qu’a manifestement Nazareth pour les contemporains. Paul aux
Corinthiens et Luc aujourd’hui : le manifeste de l’Esprit
Saint… L’onction biblique est la consécration du prophète :
Isaïe, Samson, retrouver presque tous les « cas », à
plus forte raison pour le Christ, Fils de Dieu, un Dieu en
trois
personnes, dont l’Esprit Saint. L’Esprit
du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par
l’onction. L’évangélisation, la conversion,
l’annonce n’avaient rien
d’un langage
de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa
puissance qui se manifestaient.
De
quand date mon œuvre ou plutôt l’idée d’en faire une ? De
très peu de temps, je crois, auparavant j’écrivais et c’était
un moyen : préciser, retenir, propager ? Etait-elle une
ambition ? un souhait ? Je ne le crois pas. Cristallisation
de mes convictions en 1969, au départ de DG, ambition alors de
contribuer à comprendre et maintenir ce legs, vite devenue
celle
d’être le conseil, un des conseils du prince. Propagation de
la
foi que j’ai toujours eue, qui m’est donnée de naissance et
maintenue chaque jour dès mon éveil : j’en avais
naturellement le penchant depuis toujours, dialogues avec mes
camarades de collège, pratique du gouvernement de « ma »
troupe scoute, conception de ma fonction de diplomate (la
fille aînée
de l’Église), mais aujourd’hui, peut-être depuis dix-quinze
ans
et cet envoi périodique que permet internet (technologie
récente
dans ma vie), c’est devenu la préoccupation première.
Rencontrant
qui que ce soit, c’est ma question explicite ou implicite :
chrétien ? Pratiquant ? Le trésor ignoré, la cohérence
et la souveraineté d’une vie quand je la mets en dépendance de
l’Ecriture. … Le
précipiter
en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
Les sacrements, l’Eucharistie en particulier : la rencontre,
mais la prière, l’Ecriture : la durée. Ma lecture d’affilée
de l’évangile de saint Jean, sous un baobab (d’où dégringola
en plein sommeil jusqu’à mes pieds un gros serpent,
inoffensif) :
répétitivité dans cette narration du réflexe d’assassiner
Jésus, de Le lyncher. Ils
se
levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent
jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est
construite, pour le précipiter en bas. Commentaire
d’une
religieuse de l’Assomption : sœur Véronique THIEBAUT, selon
Prions en Eglise :
un homme simple, fils du charpentier du coin de la rue, se
tient là,
devant les habitants de Nazareth. Je
ne m’accorde pas avec cette imagination. Jésus revient dans
Son
village, précédé d’une forte réputation (nous
avons appris tout ce qui s‘est passé à Capharnaüm : fais
donc de même ici dans ton lieu d’origine)
qui est pour ses compatriotes une fierté et une envie. Il
est
tellement « quelqu’un » qu’on accepte avec naturel
qu’Il fasse la lecture à la synagogue. Dans d’autres
passages,
il y a le même étonnement, mais pour souligner combien Il
est
reconnu comme l’un des leurs par les Nazaréens. Peuvent-ils
pressentir que pour un peuple immense : celui de l’Islam, le
nom de leur village sera par excellence la dénomination des
adeptes
de ce fils du charpentier.
1- 1ère lettre de Paul aux
Corinthiens II 1 à 5 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc
IV 16 à 30
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