dimanche 7 février 2010

ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu - textes du jour



Dimanche 7 Février 2010

Prier… [1] Jésus et les barques, un des seuls liens entre son métier : la charpenterie et le bois, et sa vie publique. Celle-ci au contraire marquée par l’eau, depuis le baptême dans le Jourdain jusqu’à cet épanchement d’eau de son cœur percé après sa mort. L’eau, la barque, la tempête apaisée : l’eau est dominée, l’eau est un domaine facilitant le transport, seul moyen de locomotion pour le Christ, hormis l’ânon de l’entrée à Jérusalem. Jésus habitué des bords de ce lac, il connaît les pêcheurs, et le groupe de Simon. En l’espèce de la pêche miraculeuse, il y a deux barques, mises en scène dès le début. Jésus vit deux barques… ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider… alors, ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. L’outil de travail et la profession-même sont le lieu, l’occasion de la vocation. Selon Luc, pas d’appel, mais des faits et une qualification. La relation avec Pierre (Simon) est graduelle, il est apparemment une commodité : Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’asit et, de la barque, il enseignait la foule. Paradoxalement, c’est Jésus qui prend l’initiative d’envoyer ses amis à la pêche, c’est lui qui a fait, pour se faire entendre de la foule, s’éloigner un peu du rivage, c’est lui qui ordonne : Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. En revanche, c’est Simon qui amorce le dialogue par sa profession de foi : Seigneur, éloigne-toi de moi car je suis un un homme pécheur. En quoi ? le texte ne le dit pas, ses fautes et ses erreurs sont dites, en revanche, en sa qualité de disciple et même de chef des disciples. Réponse du Christ : sois sans crainte, déormais ce sont des hommes que tu prendras. Pierre a peur en maintes occasions, la marche sur l’eau, les scènes pendant la procès, et il n’est pas au pied du calvaire. Laissant tout, ils le suivirent. Vocation en groupe mais qualification individuelle. Il n’y a pas dans cette version de viens et suis-moi. Pudique, Simon-Pierre n’aura pas dans son enseignement (rapporté par Marc) ou ses épîtres, ce cri de Paul : ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m’a comblé n’a pas été stérile. Il n’y a pas que Jean à être mystique. Je me suis donné de la peine plus que tous ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi. Vocation d’Isaïe : J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? ». Et j’ai répondu : « Moi, je serai ton messager : envoie-moi ». Année du prêtre et méditation du sacerdoce, dans l’Eglise catholique, cette année, « mon » Eglise. Lecture de ma vie, regard sur ceux qui « avaient » la vocation et ne… mission qui ne s’accomplit que par la foi et en ayant manifestement la foi, la foi reçue des Apôtres, la foi reçue à chaque instant de Dieu-même. Conscience vive des appelés, celle de Simon : Seigneur, éloigne-toi de moi… celle d’Isaïe : Malheur à moi, car je suis un homme aux lèvres impures. Car l’appelé, car l’homme de la barque, du filet et de la reconnaissance de Dieu et de soi, vivra toute sa vie humaine dans une intimité explicitement surnaturelle.

[1] - Isaïe VI 1 à 8 ; psaume CXXXVIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 11 ; évangile selon saint Luc V 1 à 11

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