mercredi 31 décembre 2008
mardi 30 décembre 2008
l'enfant grandissait et se fortifiait - textes du jour
[1] - 1ère lettre de Jean II 12 à 17 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 36 à 40
lundi 29 décembre 2008
poussé par l'Esprit - textes du jour
[1] - 1ère lettre de Jean II 3 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 22 à 35
dimanche 28 décembre 2008
encore s'aimer - textes du jour
[1] - Genèse XV 1 à 6 & XXI 1 à 3 ; psaume CV ; Hébreux XI 8 à 19 passim ; évangile selon saint Luc II 22 à 43
samedi 27 décembre 2008
il vit et il crut - textes du jour
[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8 & XXI 20 à 24
vendredi 26 décembre 2008
il vit et il crut - textes du jour
[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8 & XXI 20 à 24
devant moi, tu as ouvert un passage - textes du jour
[1] - Actes VI 8 à 10 & VII 54 à 60 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu X 17 à 22
jeudi 25 décembre 2008
fait chair, il a habité parmi nous - textes du jour
[1] - Isaïe LII 7 à 10 ; psaume XCVIII ; Hébreux I 1 à 6 ; évangile selon saint Jean I 1 à 18
mardi 23 décembre 2008
j'ai été avec toi - textes du jour
[1] - 2ème Samuel VII 1 à 16 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Luc I 67 à 79
et soudain viendra - textes du jour
Prier … [1] - la messe sur le monde, juste de forme et de situation, celle de Teilhard de Chardin, mais étrange comme au fond ce qu’était la foi de cet homme prodigieux et surtout si libre mentalement (ce qui est signe de foi, la foi est le socle de notre liberté, c’est constamment vérifié en amour, un amour sans foi dans l’autre, dans son amour et dans notre importance pour lui et son salut, un amour sans foi dans la grâce qui maintiendra nos tropismes et les liens humains qui facilitent l’amour, sans ces deux fois qui ne font qu’une, pas d’amour, et pas de liberté d’aimer ni d’être aimé – cette expérience-certitude nous donne celle de notre relation à Dieu, Dieu au paradis n’est pas pesant pour l’homme, c’est le péché qui nous rend Dieu pesant, tout simplement parce que nous ressentons notre propre poids, insupportable, tandis que Dieu au contraire venant à heure fixe, la brise du soir, celle d’Elie aussi dans son expérience mystique filiale et amoureuse unique, Dieu nous laisant jouer, aimer, participer à sa création quand nous étions, quand nous serons au paradis…), messe sur le monde que cette brève lecture, celle de Thomas Merton, admirable juste, celle-ci, de fond, liturgique, vêcue d’abord, écrite ensuite en journal. Le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères… le résultat de la rédemption, c’est-à-dire de l’incarnation commencée à Noël, à l’Annonciation, n’est pas que la vie éternelle, il est la restauration de notre nature et donc de tout ce qu’elle produit, magnifiquement, en regards, en liens, en fécondité, en travail abouti. Il s’installera pour fondre et purifier. Quelle prise en mains, prise de Dieu sur nous, amoureuse, maternelle : oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m’oublie pas. Une éducation, une rééducation paisible que nous sollicitons de Lui sereinement, nulle contrainte, la douceur du bras qu’on donne au vieillard pour qu’il ne trébuche pas, le péché, la distance à Dieu, nos distractions nous vieillissent, la main que nous donnons à l’enfant, la chaleur et la douceur d’une main de quatre ans, la confiance palpitante et la densité d’un corps qui s’abat à mon épaule, notre fille de quatre ans et un mois, le retour vendredi, elle sur mes épaules, et moi poussant à n’en plus pouvoir la brouette lourdement chargée de pommes de pin et la roue s’enfonçant dans la boue, donne tes forces Papa, donne tes forces, tu en as cinq, tu en as quatre, continue. Je suis fatiguée sur tes épaules. Et nous avancions, montions dans le chemin breton, la lumière de la maison un peu plus nette dans les feuillages mais encore lointaine. Souffler, repartir et être encouragé. Tous, chacun la responsabilité du monde, la messe sur le monde, l’accompagnement à Noël. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. … Et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez, le messager de l’Alliance que vous désirez. Zacharie et Elisabeth ont dialogué sur leur enfant, le prénom indiqué par l’ange, Zacharie l’a communiqué à Elisabeth. Pour le monde, l’attestation maternelle ne va pas suffire, mais pour nous, pour moi, c’est bien ce consentement en couple au prénom de l’enfant qui est décisif. C’est d’ailleurs en faisant cette annonce – par écrit, il est frappé de mutisme depuis qu’il s’est récrié devant l’ange annonciateur de l’extraordinaire – qu’il recouvre la parole. ‘’Que sera donc cet enfant ?’’ En effet, la main du Seigneur était avec lui. Continuer et demain soir…
lundi 22 décembre 2008
il relève - textes du jour
[1] - 1er Samuel I 24 à II 1 ; cantique1er Samuel 2 ; évangile selon saint Luc I 46 à 56
dimanche 21 décembre 2008
réjouis-toi, Marie Jérusalem - textes du jour
Denis M. à qui je téléphone pour qu’il ne s’inquiète pas de mon absence à la messe ce matin (et qui me demande dans quelle église parisienne je serai… alors que je pensais ne pas aller à la messe aujourd’hui, sauf de pensée… ce qui me réengage à me rendre comme chaque fois que je suis à l’A F P à Notre-Dame des Victoires, ce que je vais faire…) me reparle du trexte de saint Bernard, glosant sur une humanité suspendue à la réponse de Marie. C’est solliciter le texte, dit-il, et je l’en approuve. Marie, comblée de grâce, est le terrain idéal, il n’y a aucune alternative, il y a l’adhésion quand les choses sont exposées. La liberté n’est pas manichéenne ni de trancher une alternative, ce que nous croyons pourtant en comportement quotidien, et en discernement aux heures graves ou difficiles. Elle est de comprendre à fond, et d’adhérer. Le peu que j’ai réussi dans ma vie mais qui est fondateur – notre mariage et la conception de notre fille – a été ainsi. Mon ami, analogue à Chouraqui pour la traduction des Béatitudes : non pas, heureux qui… mais : en marche qui… observe que le Je vous salue, Marie… n’est pas exact, il faut dire : Réjouis-toi, Marie… comme Jérusalem est invitée à le faire dans l’Ecriture).Textes du jour [2] … la reprise de l’évangile de Luc. Elle fut toute bouleversée… sois sans crainte. L’émotion de l’inattendu, la maîtrise de soi retrouvée grâce au comportement adéquat de l’ange. Le temps présent, celui du dialogue. Le temps passé, tout humain, familial, celui d’Elisabeth, le temps à venir : d’événement décisif dans l’histoire de la création et dans notre histoire personnelle, que spirituel. Rien n’a de sens que spirituellement et gratuitement. Voilà le mystère qui est maintenant révélé : il était resté dans le silence depuis toujours, mais aujourd’hui il est manifesté. Germination, ombre, connaissance, universalité. L’obéissance de la foi. Traduction littérale de ce qui est rendu par obéissance ? ce mot est tellement mal compris et mal vêcu, généralement synonyme de contrainte et donc d’inadéquation à ce que nous sommes, à notre élan, à notre identité. Il doit y avoir autre chose : adhésion et confiance, accord et mise en harmonie, correspondance. L’éducation de notre fille et la relation avec elle nous donne la piste. L’obéissance est ultime, elle n’est heureuse et efficace qu’aimée et aimante. Dieu dépasse nos souhaits et nos attitudes : David ne construira pas le Temple, mais il a mieux à faire et est promis à immensément davantage : il va être être Temple lui-même, la lignée de l’incarnation divine. Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison… ta maison et ta royautré subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. Complexité du psaume, multivalence des Ecritures non sur l’exercice monarchique du pouvoir, mais sur les lignées dynastiques, ce qui emporte sens et dévolution du pouvoir, donc le sacré dans le temporel. Problème contemporain, en France, notamment. Né de la Vierge Marie … né de toi… Jésus né et non pas apparu. Factuel et non déduit ou philosophé. Dans trois jours, tranquille et joyeuse célébration. D’ici là, messe de demande autant que d’action de grâces, à cette basilique, d’un des vœux de Louis XIII, enchâssée dans ma recension de toute l’A F P sur le général de Gaulle, travail porteur et structurant s’il en est, les textes et ambiances de 1944 à 1958, tandis que mes aimées dorment encore. Du paysage d’ici, Lariboisière, ligne 2 du métro aérien à la rivière Penerf, avant-hier, les traces de passée des sangliers le long des dalles de notre terrasse, le mystère – dessins de Gustave Doré – de notre petit bois aux pommes de pin, ambiance de fond de mer, lumières d’algues comme dans la cathédrale de Quimper : Ys..
[1] - Isaïe VII 10 à 16 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc I 26 à 38
[2] - 2ème livre de Samuel VII 1 à 16 ; psaume LXXXIX ; Paul aux Romains XVI 25 à 27 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38
vendredi 19 décembre 2008
ils n'avaient pas eu d'enfant - textes du jour
Extraordinaire des pères grecs, et notamment d’Origène, modernité, contemporanéité et autant de capacités novatrices, imaginatives, créatrices que de sûreté d’expression et de mobilisation des sources. Nous en sommes loin aujourd’hui, nous ne serions pas fondateurs si nous avioins à l’être, d’ailleurs nous avons à l’être, les temps sont si nouveaux, si porteurs puisque tant d’évidences frappent vraiment toute l’humanité, et à travers les hommes, tout le vivant et le créé, que chacun est pénétré de la conviction qu’il faut changer, qu’on le peut, qu’on y est forcé et qu’en même temps peuvent sortir de grands biens de tout ce qui crôûle aujourd’hui, des effondrements économiques et financiers aux injustices sociales et aux mépris de la dignité et de la liberté de tant de gens…
Origène (vers 185-253), prêtre et théologien Commentaire sur l'évangile de saint Jean, 2, 193s (trad. cf SC 120, p. 339)
« Tu devras garder le silence...jusqu'au jour où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles » En nous, la voix et la parole ne sont pas la même chose, car la voix peut se faire entendre sans porter de sens, sans parole, et la parole peut également être transmise à l'esprit sans voix, comme dans le cheminement de notre pensée. De même, puisque le Sauveur est Parole..., Jean diffère de lui en étant la voix, par analogie avec le Christ qui est la Parole. C'est ce que Jean lui-même répond à ceux qui lui demandent qui il est : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : ' Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ' » (Jn 1,23). C'est peut-être pour cette raison, parce qu'il a douté de la naissance de cette voix qui devait révéler la Parole de Dieu, que Zacharie a perdu la voix et qu'il la recouvre lorsqu'est née cette voix qui est le précurseur de la Parole (Lc 1,64). Car pour que l'esprit puisse saisir la parole que désigne la voix, il faut écouter la voix. C'est aussi pourquoi, par la date de sa naissance, Jean est un peu plus âgé que le Christ ; en effet, nous percevons la voix avant la parole. Jean désigne ainsi le Christ, car c'est par une voix que la Parole est manifestée. Le Christ est également baptisé par Jean, qui avoue avoir besoin d'être baptisé par lui (Mt 3,14)... En un mot, lorsque Jean montre le Christ, c'est un homme qui montre Dieu, le Sauveur incorporel ; c'est une voix qui montre la Parole...
[1] - Juges XIII 2 à 7 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Luc I 5 à 25
jeudi 18 décembre 2008
justice - textes du jour
Jeudi 18 Décembre 2008
[1] - Jérémie XXIII 5 à 8 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Matthieu I 18 à 24
mercredi 17 décembre 2008
engendra - textes du jour
Prier… c’est l’exact contraire de la distraction et de la dispersion. La table des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham [1], une liste de noms pour animaux domestiques aujourd’hui, une déduction longtemps de la chronologie des temps historiques ou d’une datation du paradis terrestre. Le prier m’insère simplement dans une foule qui a pour quelque chose dans la foi qui m’est donnée depuis ma naissance. Et notre attention est appelée sur deux faits fondateurs ou référents : la royauté de David à la fois exemplaire si humaine par les péchés du roi de l’adultère au meurtre et aux penchants divers, une royauté pourtant préfigurant celle du Christ et donc le royaume des cieux, on est bien dans l’incarnation, Dieu en moi… et l’exil à Babylone, l’importance de ce que font et vivent les hommes, l’importance et le sens de l’histoire humaine. A Babylone sont compilés ou composés les principaux livres de la Bible, non pas in situ, mais en exil, l’épreuve nous rend la mémoire. Et bien entendu, le cycle de la vie, de la procréation, commandement premier de la Genèse, tandis que les évangiles apportent un ordre apparemment différent : la propagation de la Bonne nouvelle, mais c’est encore un engendrement, celui du baptême, à la vie spirituelle. La vie spirituelle n’est pas une intelligence – autre ou supérieure – elle est la conscience et la chance qui nous sont données de percevoir Dieu dans nos vies et dans celle d’autrui, l’assurance de son compagnonnage, du rendez-vous quotidien pour l’éternité. Que son nom dure toujours. Dernières paroles de Jacob à ses fils, transmission à Juda. Alors que le « grand homme » de cette génération est évidemment Joseph, mais Juda a plaidé pour Joseph. Tout n’est pas à comprendre à chaque lecture, l’intelligence vient en construisant, mais la base est donnée par la prière qui embrasse tout et voit tout d’un seul tenant.
[1] - Gn XLIX 2 à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 7
Rupert de Deutz (vers 1075-1130), moine bénédictin De Divinis Officiis, 3, 18 (trad. de Lubac, Catholicisme, p. 333)
« Dans ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre » (Gn 28,14)
On nous lit la généalogie du Christ dans saint Matthieu. Cet usage, traditionnel dans la sainte Église, n'est pas sans de beaux et mystérieux motifs. Car en vérité, cette lecture nous présente l'échelle que Jacob a vu de nuit, pendant son sommeil (Gn 28,11s). Tout en haut de cette échelle, qui par son sommet touchait les cieux, le Seigneur est apparu à Jacob, appuyé sur elle, et lui a promis l'héritage de la terre... Or, nous le savons, « tout leur arrivait de manière symbolique » (1Co 10,11). Que préfigurait donc cette échelle sinon la lignée d'où Jésus Christ devait naître, lignée que le saint évangéliste, d'une bouche divine, a fait monter de telle sorte qu'elle aboutit au Christ en passant par Joseph ? À ce Joseph, le Seigneur, petit enfant, est appuyé. Par la « Porte du ciel » (Gn 28,17)..., c'est à dire par la Bienheureuse Vierge, notre Seigneur, fait pour nous petit enfant, sort en vagissant... En son sommeil, Jacob a entendu le Seigneur lui dire : « Dans ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre », et maintenant ce fait est accompli dans la naissance du Christ. C'est bien ce que l'évangéliste avait en vue, lorsqu'il insérait nommément dans sa généalogie Rahab la prostituée et Ruth la Moabite ; car il voyait bien que le Christ n'est pas venu dans la chair pour les juifs seulement, mais aussi pour les païens, lui qui a daigné recevoir des aïeules prises parmi ces païens. Venus donc des deux peuples, les juifs et les païens, comme des deux côtés de l'échelle, les pères anciens, placés aux différents degrés, soutiennent le Christ Seigneur qui sort du haut des cieux. Et tous les saints anges descendent et montent le long de cette échelle, et tous les élus sont pris d'abord dans le mouvement de descente, pour recevoir humblement la foi en l'incarnation du Seigneur, et sont ensuite élevés afin de contempler la gloire de sa divinité.
mardi 16 décembre 2008
il y alla - textes du jour
Mardi 16 Décembre 2008
[1] - Sophonie III 1 à 13 passim ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu XXI 28 à 32
lundi 15 décembre 2008
le secret du Seigneur - textes du jour
En attendant l’ouverture de la poste, l’église. Un quart d’heure, des prospectus bien faits offerts par la paroisse de Saint-Aignan, que je connais, son château, en Loir-et-Cher. Une association éditrice : Croire. Le prêtre ? la messe ? pas trop mal expliqués, sauf que cela attend le miracle. Couverture d’une revue sur Lourdes, portrait d'un processionnaire en liturgie... splendidement photogénique, Bob…l’œil vrai, dense, magnifique, un énorme ostensoir, on ne voit qu’une partie du visage et une hostie orangée, celle d’un soleil couchant. Contagion de la consécration. Voilà un homme serein par méthode, volonté, formation, et aussi parce que l’emploi lui va à ravir, que la vie religieuse, le célibat, les honneurs, une quantité de régularités, d’habitudes et de libertés ont fait de son existence humaine un mélange bien cohérent sans grumeaux, robe sans couture. Des drames intérieurs, dans le passé, bientôt ? il a de quoi les surmonter, il a le don de l’amitié, il est fin, il me l’a montré, un accompagnement certain dans les années les pires de ma vie. Sans introspection, mais partageant peines et chants, illusions et tentatives, les chutes je les disais peu tant elles se voyaient.
L’église paroissiale, tranquille, pour éclairage, le prisme d’une lumière sur quelques bancs à l’aplomb des vitraux de de Langlais, le rétable et l’autel sont simples, un baroque sans époque, silence, propreté, un chaleureux dépouillement. Prier pour ma chère femme, et – don de ce moment – perception que je ne sais pas prier, que depuis des années je ne prie pas en débit de mes participations aux messes dominicales et plus, en dépit de ma lecture des textes chaque jour, en dépit du murmure cordial par lequel je répond à toutes visitations, mais posté devant Dieu sans lire, dire ni écrire, peut-être pas même en regardant… ni mots ni attitude ne me viennent que l’aveu de ne pas savoir prier, de ne pas prier donc. La misère comme un sac, ma présence d’absent, je ne sais pas même les déposer.
Je n’ai trouvé qu’après, maintenant, un début de réponse si c’est utile… ce que je ne crois pas. Me pousser, me projeter dans le simple geste-élan d’aimer. Aimer cet Inconnu suprême, incarné à telle époque, qui eut un visage, qui l’a en ce moment où je cherche. De grands saints, et surtout des obscurs ont su le rencontrer et ne jamais se rassasier de la rencontre que – obscurément – ils faisaient ou avaient faite. Une fois, mille fois, sans cesse, ou un unique instant ? qui le sait ? désirer prier. Désirer Dieu. Toi, Vous, mon Dieu, notre Dieu. Noël et Avent.
…
Prier de toutes mes forces, de toute ma foi, de toute mon impuissance. Le commandement, pas la recommandation, du Christ et de la Bible, tu aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes forces, c’est bien plus prenant que la prière, et d’ailleurs le point commun est la ferveur, le recueillement, l’espérance, la guette du sourire. Hier, Paul aux Thessaloniciens : soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance [1]. Ce moine, que nous pensons notre frère spirituelle : la prière de louange est la plus efficace. Allons-y. Louer Dieu de recevoir de Lui la force, le goût de Le prier. Jésus nous convie au spectacle, à une joute dialectique, rhétorique, philosophique. Les chefs des prêtres et les anciens du peuple l’abordèrent pour lui demander : ‘’ Par quelle autorité fais-tu cela , et qui t’a donné cette autorité ?’’. Dispute qui se conclut par un aveu d’ignorance tenant aux contradictions dans lesquelles s’enferrent les incrédules quand ils se croient supérieurs : coincés superbement, ils entendent Jésus les enfoncer : Moi, non plus, je en vous dirai pas par quelle autorité je fais cela. Il y a parfois de « bons moments » dans les Ecritures… dans l’évangile. Jésus se voyait, en fait, refuser l’autorisation d’enseigner dans le Temple : A mon tour, je vais vous poser une seule question ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela. Et de s’appuyer sur l’exemple qu’a donné Jean Baptiste. Quant à l’oracle de Balaam, fils de Béor, payé pour maudire Israël, mais complètement retourné au moment de prononcer son texte (l’esprit de Dieu vint sur lui), c’est l’ouverture d’une bande dessinée : Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël, c’est-à-dire dans la lignée des promesses faites à Abraham et ainsi de suite. Qui suis-je pour prier ? sinon un descendant d’Abraham que les disciples du Christ ont enseigné à reconnaître que ce qui avait été promis et attendu, s’est réalisé. Se réalise…. Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ; à ceux-là, il fait connaître son alliance. [2]
[2] - Nombres XXIV 2 à 17 passim ; passim XXV ; évangile selon saint Matthieu XXI 23 à 27
dimanche 14 décembre 2008
- textes du jour
[1] - Isaïe XLI 1 à 11 ; Magnificat rapporté par Luc I 46 à 54 ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens V 16 à 24 . évangile selon saint Jean I 6 à 28
[2] - 1er livre de Samuel II 1 à 10
samedi 13 décembre 2008
prêtre en un temps sans plus de vocation 2
Nous parlons, ou plutôt je l’écoute, à la suite du repas, ma chère femme et notre fille parties siester avant la kermesse de l'école.
Déjeuner aux côtés de l’évêque, il y a une semaine, retraite de prêtres : une trentaine, à Pen Boc’h chez les Jésuites, la journée, lecture de quelques passages des Actes des Apôtres. Plusieurs évêques émérites, celui de Quimper, celui de Toulon en sus du nôtre. Petite conférence de celui de Quimper sur les Actes. Concélébration, office de l’après-midi avec longue adoration, les Jésuites participant. Il a trouvé Raymond C. attentif, vraiment intelligent et s’impliquant dans cette tentative de consultation générale du diocèse pour déterminer les axes d’une pastorale pour les cinq ans à venir. Réunion du conseil presbytéral, une quarantaine de prêtres élus par l’ensemble du clergé. Réunions avec les personnes engagées dans la vie de leur paroisse respective. Qu’est-ce que cela va donner ? Il manque une réflexion sur l’Eglise face aux réalités d’aujourd’hui. Une réflexion débouchant sur un approfondissement théologique de la réalité de l’Eglise, ce n’est pas fait. Que les évêques soient à la fois des pasteurs et des théologiens. C’est rarement le cas. La conférence des évêques de France ne s’adonne pas à cette théologie.
ils l'interrogèrent... ils comprirent... - textes du jour
Prier pour mes héros et mes disparus, ceux du souvenir qui furent dans le vrai, et la réalité est dans cet au-delà de la mémoire, celle-ci a un si faible rayon d’action. [1] Textes … les questions paraissent oiseuses, en tout cas bien loin de nous, aujourd’hui : Elie, ainsi évoqué par un prophète d’une autre génération et d’une autre époque (Comme tu étais redoutable, Elie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d’être ton égal ?). Jésus ne fait pas dans l’épique mais dans la prophétie la plus personnelle, les acteurs de l’évangile se mettent en place. La leçon pour nous ? les disciples interrogèrent Jésus … alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean Baptiste. Des disciples attendant du maître qui les fascine, des événements, des enseignements. On ne sait. Ils sont là, ils entourent, ils ont été appelés, ils restent subjugués, ils ont leurs idées et posent leurs questions selon ces idées, le Christ ne les envoie pas promener, l’occasion est saisie de les mettre en route vers une autre compréhension de la vie, des événements à venir, de sa propre identité… Avent, suite.
[1] - Ben Sirac le sage XLVIII 1 à 11 passim ; psaume LXXX ; évangile selon saint Matthieu XVII 10 à 13
vendredi 12 décembre 2008
prières à vingt-cinq ans
Mon Seigneur et mon Dieu .
prends moi dans tes bras et dans ton cœur .
Je suis à bout de forces . à bout de course .
à bout d’attente de la lumière . du bonheur .
de l’affection humaine dont j’ai besoin .
Tu me connais et tu m’aimes .
Donne-nous notre pain quotidien .
Donne-moi la compagne que j’attends et qui m’attend .
Donne-moi ta paix . celle d’être avec Toi .
et de me savoir aimé de Toi .
Aie pitié de ma faiblesse . de mes pleurs . de mon insuffisance
radicale . dans ma solitude humaine .
Ne tarde plus à me sauver . Je n’en puis plus
Samedi 23 Novembre 1968
Seigneur . je ne vois pas clair du tout .
je suis sans forces . pauvre et nu .
ployant sous le poids et la tension de mon besoin
d’amour . d’affection . de tendresse . de communion .
j’attends une compagne qui soit vraiment
à la mesure de ce que tu me demandes
et qui corresponde à ce que tu as mis en moi .
Je n’en peux plus .
Regarde-moi . Aie pitié de moi . Sauve-moi
Donne-moi espérance et foi
en ton Amour pour moi .
Jeudi 28 Novembre 1968
à travers ce que fait la sagesse - textes du jour
[1] - Isaïe XLVIII 17 à 19 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XI 16 à 19
jeudi 11 décembre 2008
j'ai fait de toi... mais toi, tu mettras ta joie dans ... - textes du jour
[1] - Isaïe XLI 13 à 20 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Matthieu XI 11 à 15
mercredi 10 décembre 2008
inimaginable et inespéré - textes du jour
[1] - Isaïe XL 25 à 31 ; psaume CIII ; évangile selon saint Matthieu XI 28 à 30
mardi 9 décembre 2008
quand passe le souffle - textes du jour
[1] - Isaïe XL 1 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Matthieu XVIII 12 à 14
lundi 8 décembre 2008
vendredi 5 décembre 2008
la fin des tyrans - textes du jour
[1] - Isaïe XXIX 17 à 24 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Matthieu IX 27 à 31
jeudi 4 décembre 2008
les justes et la misère - textes du jour
mercredi 3 décembre 2008
cette montagne - textes du jour
mardi 2 décembre 2008
voir ce que vous voyez - textes du jour
[1] - Isaïe XI 1 à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Luc X 21 à 24
[2] - Gn III 9
lundi 1 décembre 2008
à cause de mes frères - textes du jour
Prière… le centurion reprit. Des supplications d’Abraham pour Sodome et Gomorrhe, ses objections aussi, comme celle de la Vierge Marie, devant les promesses qu’il reçoit, aux interruptions du centurion… Dieu se laisse apostropher, discuter. Jésus fut dans l’admiration. Dans le procès qu’il récrit de Jeanne d’Arc, Péguy décrit ces étonnements de Dieu, et Claudel (que sa conduite envers sa sœur Camille condamne, à mes yeux – trop d’écart, de disparité entre l’écrit et le coeur) a ce conseil au Seigneur : à ceux qui vous refusent la foi, demandez la vie… Notre solidarité, il paraît que « la crise » l’induirait : à cause de mes frères et de mes proches, je dirai : » Paix sur toi ! ». Début d’une attente universelle, selon la liturgie chrétienne, tandis que les musulmans à grands frais et sacrifices personnels s’embarquent ou s’envolent pour le Pèlerinage : beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux... mais pourtant un repère unique : c’est de Sion que vient la Loi, de Jérusalem la parole du Seigneur… toutes les nations afflueront vers elle. Comment ne comprenons-nous pas notre temps où presque tout du terrorisme à la démagogie ou à l’obscurantisme des dirigeants politiques, a un tréfonds religieux ? Jérusalem n’est pas au figuré comme Ninive aujourd’hui… c’est là que montent les tribus… là, Israël doit rendre grâce… Issue ? le centurion, homme de bien, homme social, dans sa hiérarchie, bien vu des gens qu’il est censé encadrer et occuper en étranger, recourt à tout autre que ses dieux et pratiques habituelles, et pas pour lui. Tout y est : altruisme, courage face au qu’en-dira-t-on et au risque d’être rebuté, humilité profonde. Sa foi n’est pas tant dans les pouvoirs du thaumaturge, que dans la personnalité de Celui-ci. Le centurion a pressenti Dieu. Le Dieu de tous, des païens « en particulier », aujourd’hui, c’est tellement évident, le salut de l’Eglise, y compris au temporel, lui vient, lui viendra de ceux qui n’y sont pas encore. Aussi, je vous le dis… [1] Toute réflexion-méditation n’est qu’un seuil, Dieu, notre vérité ne s’approchent que dans la prière. Dieu ne s’atteint pas (démarche concentrée d’intelligence), Il nous vient. C’est Lui qui est au seuil et qui nous emmène. M’emmène avec tous.
[1] - Isaïe II 1 à 5 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 11