dimanche 30 novembre 2008
et pourtant nous serons sauvés - textes du jour
[1] - Isaïe LXIII 16 à 19 passim & LXIV 2 à 7 ; psaume LXXX ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 3 à 9 ; évangile selon saint Marc XIII 33 à 37
samedi 29 novembre 2008
voici que je viens sans tarder - textes du jour
[1] - Apocalypse de Jean XXII 1 à 7 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XXI 34 à 36
vendredi 28 novembre 2008
une fiancée parée pour son époux - textes du jour
[1] - Apocalypse de Jean XX 1 à 11 & XXI 1 passim ; psaume LXXXIV ; évangile selon saint Luc XXI 29 à 33
jeudi 27 novembre 2008
tes sortilèges - textes du jour
[1] - Apocalypse de Jean XVIII 1 à 23 & XIX 1 à 9 passim ; psaume C ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28
mercredi 26 novembre 2008
persévérance - textes du jour
[1] - Apocalypse de Jean XV 1 à 4 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19
mardi 25 novembre 2008
car il vient - textes du jour
lundi 24 novembre 2008
Le Vatican et la crise financière internationale - 23 novembre 2008
Vatican: un nouveau "pacte financier international" nécessaire face à la crise
"Sommes-nous face à la nécessité d'une simple révision ou d'une véritable refondation du système des institutions économiques et financières internationales", s'interroge le Conseil pontifical pour la justice et la paix dans ce document préparé en vue d'une réunion ministérielle sur le financement du développement, du 29 novembre au 2 décembre à Doha.
"De nombreuses personnalités et institutions, publiques et privées, nationales et internationales, réclament une sorte de nouveau Bretton Woods", la conférence d'après-guerre à l'origine du système financier international actuel, rappelle le document.
"La crise a sans aucun doute mis au premier plan l'urgence de trouver de nouvelles formes de coordination internationale en matière monétaire, financière et commerciale", assure le Vatican.
"L'actuelle crise financière est essentiellement une crise de confiance", écrit aussi le Conseil.
"Il est clair aujourd'hui que la souveraineté nationale est insuffisante; même les grands pays sont conscients qu'il est impossible de réaliser les objectifs nationaux en comptant uniquement sur des politiques internes: des accords, des règles et des institutions internationales sont absolument nécessaires", ajoute le Conseil pontifical.
Le document préconise "le renforcement de la coopération en matière de transparence et de surveillance du système financier" demandant d'"éviter le début d'une chaîne de protectionnisme réciproque".
"Il est possible de trouver des solutions de +souveraineté partagée+ comme le démontre l'histoire de l'intégration européenne en partant de problèmes concrets et dans le cadre d'une vision de paix et de prospérité basée sur des valeurs communes", estime le Vatican dans ce document.
Le pape Benoît XVI avait déjà évoqué début octobre la crise financière, mais c'est la première fois que le Vatican prépare un document aussi élaboré, long de sept pages, consacré aux bouleversements économiques en cours.
"La doctrine sociale de l'Eglise, avec la riche variété de ses principes moraux, peut et doit apporter sa contribution", ajoute le Conseil pontifical, appelant "les gouvernements et tous les autres opérateurs économiques à trouver des solutions durables et solidaires" des pays moins développés.
"La dimension éthique de l'économie et de la finance n'est pas quelque chose d'accessoire mais quelque chose d'essentiel et doit être toujours prise en considération pour poursuivre des dynamiques économiques et financières correctes, clairvoyantes et porteuses de progrès", conclu le Vatican.
il vit aussi - textes du jour
vendredi 21 novembre 2008
tous vivent en effet pour lui - textes du jour
ci-dessous commentaire copié-collé qu'adresse chaque jour contact-fr@levangileauquotidien.org - c'est gratuit et c'est souvent bien
« Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants » La chair est précieuse aux yeux de Dieu, il la préfère entre toutes ses oeuvres, donc ce serait normal qu'il la sauve... Ne serait-ce pas absurde que ce qui a été créé avec tant de soin, ce que le Créateur considère comme plus précieux que tout le reste, cela retourne au néant ? Quand un sculpteur ou un peintre veulent que demeurent les images qu'ils ont créées afin de servir leur gloire, ils les restaurent lorsqu'elles sont abîmées. Et Dieu verrait son bien, son oeuvre, retourner au néant, ne plus exister ? Nous appellerions « ouvrier de l'inutile » celui qui bâtirait une maison pour la détruire ensuite ou qui la laisserait s'abîmer quand il peut la remettre debout. De la même façon, n'accuserions-nous pas Dieu de créer la chair inutilement ? Mais non, l'Immortel n'est pas ainsi ; celui qui par nature est l'Esprit de l'univers ne saurait être insensé !... En vérité, Dieu a appelé la chair à renaître et il lui a promis la vie éternelle. Car là où on annonce la bonne nouvelle du salut de l'homme, on l'annonce aussi pour la chair. Qu'est-ce que l'homme en effet, sinon un être vivant doué d'intelligence, composé d'une âme et d'un corps ? L'âme toute seule fait-elle l'homme ? Non, c'est l'âme d'un homme. Appellera-t-on « homme » le corps ? Non, on dit que c'est un corps d'homme. Si donc aucun de ces deux éléments n'est à lui seul l'homme, c'est l'union des deux qu'on appelle « l'homme ». Or c'est l'homme que Dieu a appelé à la vie et à la résurrection : non pas une partie de lui, mais l'homme tout entier, c'est-à-dire l'âme et le corps. Ne serait-ce donc pas absurde, alors que tous deux existent selon et dans la même réalité, que l'un soit sauvé et pas l'autre ?
les plus riches quêteront ton sourire - textes du jour
Déprime… stérilité de ces jours au sens du faire et de leur utilisation. Le cumul des honneurs dans notre société, encensement de la situation des victimes au passé, l’interruption volontaire de grossesse évidente détresse individuelle, parceque dramatiquement vêcue individuellement – j’en sais quelque chose – mais détresse tout autant de la société, ce qui a été peu dit au moment de « la loi » –, ricanements et gausserie autour des socialistes et de leur congrès et de leur procédure de désignation de chef au choix parmi trois candidats et en regard admiration de ceux qui élisent le leur sans opposant et à 85%, mais qui se gausse des G 5, 8 ou 20 qui n’accouchent de strictement rien pour seulement convenir que chacun fera dans son coin ce qu’il peut, aisance des condamnations et mises au pilori rétrospectives. Nous ne sommes pas une génération de discernement, je ne rencontre à admirer que des personnalités très âgées maintenant au sens biologique mais dont le rayonnement demeure si l’on y prend garde et je les visite depuis quarante ans, mais sur la scène que le « grand monde » est petit, le pire étant la tolérance des spectateurs. En regard, souveraine fraîcheur d’une piété sans doute très ancienne [1] : la présentation de la future Vierge Marie, mère de Dieu, au Temple, que fêtaient les Orientaux dès le VIème siècle. Ces Eglises de rigueur, de hiératisme mais d’une infinie science de la tendresse (et aussi dans a liturge : de la lumière) : fugitive communion et approche au mont-Athos, il y a vingt-cinq ans. Voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi… Jésus interpellé sur les siens de sang, répond au quidam : celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, et une mère. Le retour de ma chère femme, sa joie à l’évocation de nos retrouvailles. Le roi sera séduit par ta beauté. Le meilleur des relations humaines est bien le reflet des attentions de Dieu. Et qu’est-ce que la volonté de Dieu, qu’est-ce que faire Son œuvre ? Jésus dit ailleurs : croire, c’est croire en Lui, le Fils. Celle dont il est écrit : les plus riches du peuple, chargés de présents, quêtent ton sourire, et elle, elle fait le pied de grue, pressée par la foule, empêchée d’entrer écoûter, entrevoir celui qu’elle a mis au monde et qu’elle accompagnera à la croix. L’incroyant, s’il peut aller jusques là, peu importe qu’il n’aille pas plus loin : tout y est.
[1] - Zacharie II 14 à 17 ; psaume XLV ; évangile selon saint Matthieu XII 46 à 50
mercredi 19 novembre 2008
la victoire - textes du jour
[1] - Apocalypse de Jean V 1 à 10 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Luc XIX 411 à 44
la même posture - textes du jour
[1] - Apocalypse de Jean IV 1 à 11 ; psaume CL ; évangile selon saint Luc XIX 11 à 28
lundi 17 novembre 2008
il me faut aujourd'hui demeurer chez toi - textes du jour
Mardi 18 Novembre 2008
Depuis le départ de l’un de nos chiens, échappé en soin vétérinaires, il y a vingt mois, nous sommes plus familiers et moins stricts avec ceux qui demeurent. Combien cette intimité plus grande, ces dialogues l’auraient réjoui, notre absent. Les paraboles de la brebis et de la drachme sont si justes. Toujours un enseignement partant de la vie et de la situation pour montrer un autre sens à la vie que ce qui mène a priori au désespoir. Un des « dadas » de la décennie, en politique et en commentaire, est de chercher « du sens » ou de saluer celui qui « donne du sens », avant-hier soir, c’était – a-t-il été commenté – le directeur général du Fons monétaire international qui donnait « le sens » de la crise… on insiste sur celui qui donne, divinité contemporaine, aux gémonies il y a un mois, et peut-être dans trois ans aussi. La vie, la nôtre, se préoccupe davantage de celui qui reçoit ce sens – nous – et il n’y a de sens que si nous sommes transformés de le recevoir. Le héros n’est pas Dieu, mais nous. Les convertis, les heureux. Prosterné à genoux en votre présence, je vous prie et vous conjure de graver en moi de vifs sentiments et tous ceux qui m’entourent, dont j’appelle ou accueille l’entourement, je le fais pour eux, ou ils le font eux-mêmes. Monde entier… humbles et pauvres. Demandeurs. Prier en travaillant, en vivant, journée de prière.
tort - textes du jour
Prier… [1] les trompettes de Jéricho dans l’Ancien Testament, et la foule dans le Nouveau : Entendant une foule arriver, il demanda ce qu'il y avait. Jésus est célèbre, on se presse autour de lui, c’est bruyant et visible, le succès pour le Fils de Dieu qui reste cependant anonyme, il n’est vu que selon son ascendance humaine, qui correspond cependant à des prophéties précises. Le mendiant le connaît de nom et de réputation. Comme Jacques Attali, quand celui-ci me revit, bien après que le pouvoir l’ait quitté, Jésus lui demanda : Que veux-tu que je fasse pour toi ? Quelle question stupide ! mais Dieu nous fait préciser nos souhaits, qui nous sommes, comme s’Il ne le savait pas. Que souhaitons-nous sinon d’être complètement nous-mêmes, débarrassés de tout ce qui nous empêche d’être accomplis, que nous soyons habités explicitement ou pas par la foi. L’aveugle répond par l’évidence, il est – pour la foule et pour les disciples – défini par son infirmité, cause probable de son indigence, et qui a eu pitié de lui ? Réponse-type du Christ à la demande du miraculé : « Vois. Ta foi t'a sauvé. » A l'instant même, l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu. En sorte que c’est la personne de supplication, de prière et de confiance qui opère sur elle-même le miracle souhaité… mais sur ordre de Jésus. Nous sommes sauvés, miraculés par nous-mêmes : obéissance suprême qu’est notre salut. Paradoxe dialectique mais anticipation de notre condition de ressuscité, à l’instar de celle du Christ. Toute puissance humaine si l’homme est dans cette condition de pécheur, de demandeur et de croyant. Il me semble que chacun nous sommes, à un instant ou à un autre de notre vie, dans cette condition ou pas loin d’y être. Chœur de la tragédie antique et classique. Commentaire : passage de l’ouïe à la vue. L’ouïe le sauve et le libère, la vue le fait suivre. L’essentiel – après le miracle – va de soi, mais c’est avant que tout s’est passé. Etre au bon endroit, poser la bonne question, insister à mourir, et pourtant, dans le texte, combien il a fallu de hasard pour cette rencontre. Ainsi, celle du paralytique qui perdait toujours la course au grand bassin du Temple quand l’ange venait faire bouillonner les eaux, celle des lépreux, la nôtre car il est aussi miraculeux de persévérer dans la foi que d’y entrer, chacun à notre manière, c’est-à-dire selon notre histoire. Et notre histoire est voulue… La tête du cortège a été hostile au mendiant, nous sommes chacun, en foule de connaisseurs pleins de commisération ou égocentristes, un empêchement pour ceux qui appellent, nous faisons taire, nous : nous savons. Comme aurait dit mon cher MJ, mais à un tout autre propos : eh bien ! nous avons tort. Et voici l’ex-aveugle en tête, désormais, et maître de chœur, car c’est lui qui entonne le chant de marche.
[1] - Luc XVIII 35 à 43
samedi 15 novembre 2008
comment, tu savais ? - textes du jour
[1] - Proverbes XXXI 10 à 31 ; psaume CXXVII ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens V 1 à 6 ; évangile selon saint Matthieu XXV 14 à 30
tu n'as pas le temps de jouer avec moi ? - textes du jour
[1] - Luc XVIII 1 à 8
vendredi 14 novembre 2008
encyclique HUmane vitae - journal jeudi 7 novembre 1968
Je suis troublé . ou plutôt peiné – par l’attitude
de l’épiscopat français . au sujet de l’encyclique
« Humanae Vitae » .
Eprouver le besoin de faire une déclaration sur cette encyclique
comme s’il n’allait pas de soi que les évêques approuvent
le Pape et le soutiennent .
comme si le texte n’était pas en lui-même complet – clair .
et se passait de tout commentaire .
Force est bien d’admettre que l’attitude de l’épiscopat
– encore faudra-t-il bien sûr connaître cette déclaration –
vise à atténuer et relativiser les propos du Pape .
et d’une manière ou d’une autre à se démarquer .
et au fond – plaie de notre temps – à chercher
à plaire à l’opinion publique ou à ce qui en paraît
(car en ce domaine …) plus qu’à chercher la vérité .
Car le pb. est toujours le même . Notre monde scientifique
a tout relativisé . et dire qu’il existe une vérité et pas 36
paraît monstrueux . même maintenant aux chrétiens .
L’argumentation spécieuse sur la loi morale que l’on ne serait
tenu d’observer que si la conscience intime ne s’y oppose pas .
et sur la supériorité de la conscience individuelle sur la
loi objective . est grave .
C’est supposer que cette conscience est bien formée . qu’elle
est infaillible . et que l’être humain agit toujours selon
toujours sa conscience . Or il est trop évident . que c’est bien le
rôle de l’Eglise . par loi objective . de former cette conscience .
Et que livrée à elle-même . la conscience ne peut se dresser
contre le magistère de l’Eglise . Qu’au reste . le péché
originel . ne doit pas être oublié .
Et qu’enfin . à supposer une conscience droite et éclairée .
il faudrait encore qu’on la suive .
Or . moi-même . je me rends bien compte que je ne suis
que rarement ma conscience quand je la consulte .
Le plus souvent . ce sont réactions épidermiques . passionnelles .
ou pur automatisme .
On comprend la souffrance de Paul VI .
Quant au chrétien moyen . son trouble n’est pas apaisé .
Le monde lui apparaissait déjà incompréhensible .
L’Eglise longtemps stable et par là-même convaincante .
devient maintenant elle-même difficile à comprendre .ans tomber
Non pas tant dans son message intrinsèque évangélique .
qui . lui . a tjs la force du feu et la douceur et de l’amour .
Mais dans son comportement à elle . et dans le doute
qui la saisit sur elle-même .
l'autre - textes du jour
jeudi 13 novembre 2008
coup de foudre - textes du jour
Jeudi 13 Novembre 2008
mercredi 12 novembre 2008
muet d'émotion et de bonheur - textes du jour
Mercredi 12 Novembre 2008
[1] - Luc XVII 11 à 19
mardi 11 novembre 2008
que . . . - textes du jour
lundi 10 novembre 2008
application - textes du jour
Lundi 10 Novembre 2008
La route de pleine nuit, donc, pénible et angoissante jusqu’après Le Mans : doubler les camions avec une demi-seconde sans aucune visibilité, tenir seulement le volant droit tandis qu’on se trouve sous les trombes. M’est revenu le souvenir – du même genre – de mes retours de Blois vers Paris en Simca 1000, voiture peu sûre, en 1966. Le coup de vent annoncé, je l’ai donc eu sur la route, roulant autour de 120 kms/heure, puis une fois endormi ici cette nuit : assez impressionnant. – Prier… l’évangile seul, faute de mon fascicule, les textes à retrouver dans le missel mais sans calendrier… [1] Pour une fois, les Apôtres réagissent bien : le pardon mutuel est aussi affaire de foi, Seigneur augmente en nous la foi ! mais tombent sur un bec, Jésus diagnostique qu’ils en sont encore bien loin. A ne pas confondre avec la méthode Coué et le volontarisme, les deux apparences que se donnent les entêtés ou certains politiques. Pardon mutuel, amour mutuel et foi. Non, que ce soit en référence directe à Dieu, l’autre ne « comptant » en fait pas : où serait alors l’amour. Le relationnement à Dieu est autre, dans ce registre d’amour et de pardon, de tolérance et de compréhension mutuelles ; il est la sensation, la compréhension que nous tenons tout amour (et a fortiori son épanouissement) de la providence et de Dieu. Le plus grand don de Dieu, le premier valant tout ce qu’il peut, en sus, nous prodiguer (sysmétrie avec l’interrogation sur le plus grand commandement), c’est de nous donner l’amour, et – dans une vie qui manque de discernement, la mienne entre autres, mais je sais que nous en sommes souvent, chacun, un peu là – l’application de nos facultés amoureuses. Education aimante du tout-petit, Dieu nous donne une faculté, une pulsion, un goût, une inclination, c’est déjà beaucoup, Il y ajoute en nous poussant à aimer quelqu’un en particulier et de cette personne aimée, à aller au monde entier. Ne désespérons pas en amour, en charité, en foi : Dieu nous les prodigue. Sa protection et Sa sollicitude principales sont en cela.
[1] - Luc XVII 1 à 6
dimanche 9 novembre 2008
le temple, c'est vous - textes du jour
[1] - Ezéchiel XLVII 1 à 12 ou bien 1ère lettre de Paul aux Corinthiens III 9 à 17 ; psaume XLV ; évangile selon sant Jean II 13 à 22
[2] - Matthieu XXVI 61 – paradoxalemenrt Jean qui a accroché le grelot dans son récit du ministère public ne replace pas dans celui de la Passion cette polémique : devant le Sanhédrin, il n’est question que de l’enseignement du Christ (Jean XVIII 19 à 24) alors que chez Matthieu est bien d’identité qu’il s’agit, en des termes éclatants (Matthieu XXVI 63-64), Jésus ne répondant que par une citation de l’Ecriture
samedi 8 novembre 2008
l'argent-test - textes du jour
[1] - Luc XVI 9 à 15
vendredi 7 novembre 2008
les habiles - textes du jour
jeudi 6 novembre 2008
Dom Amédée Hallier, moine de Bricquebec . 25 Mars 1913 + 6 Novembre 2002
Post Amadei mortem
(Notre Dame de Grâce de Bricquebec, après Complies – vendredi 8 Novembre 2002)
C’est en écrivant ainsi ce prénom que j’en reçois la prédestination. Comment être rempli de Dieu, le donner à ressentir et cependant n’en parler jamais ex cathedra ou selon les manières habituelles de l’apologie ou du zèle ? Comment être aussi proche de la pulsation du siècle, de la vie de chacun de ceux qui viennent au monastère autant que de ceux qui n’y viennent pas. Ce n’était pas un homme inquiet, ce n’était pas non plus un homme forçant ou se forçant, il y avait chez lui le parfum – il avait d’ailleurs une eau de toilette et était de chemise, de barbe, de mains, de visage parfaitement tenu – d’une grande disposition de soi. Il avait vaincu manifestement ce qui astreint la plupart des humains : des infirmités, des hantises et des nostalgies, des choses à faire ou à ne pas faire. Il ne vivait pas dans un monde d’obligations, de devoirs et d’échéances, pourtant il était précis dans ses horaires et son agenda, il déclinait ou reportait, combinait des engagements au téléphone, il y était souvent appelé dans nos entretiens, de l’intérieur de sa communauté ou du dehors. Il n’était pas non plus ce qu’on dirait un homme organisé ou d’ordre, c’eût été encore trop personnel et de l’ordre trop humain, au sens d’une organisation de vie qui n’aurait que de l’enveloppe, de la fonctionnalité et pas de fond, de contenu. Il était tout simplement dépouillé du superflu, s’appuyait sur le rythme monastique et la clôture, sur un état de vie mis au service de son évidente vocation à accompagner, recevoir, répondre, guider. Il avait le charisme de ce qui est davantage que le dialogue, un respect d’autrui et de Dieu, il savait mettre en présence, et il commençait par une mise en présence de soi à soi, là s’arfêtait le chemin, mais il l’avait approfondi, fait s’approfondir avec celui qui était venu s’entretenir avec lui. A l’église, il pouvait aussi bien présider, sans que je l’ai jamais vu célébrer en propre la messe – il n’en avait plus tout ce mois de Novembre, le rôle – que seulement faire nombre au chœur. Naturel, vigilant autant au déroulement de l’heure qu’à ses amis dans la nef. Pas d’ostentation, pas de méthode, mais du dire et de l’être. Revenir sur sa manière de noter, de constituer des dossiers sur trente ou cinquante ans de vie spirituelle et intellectuelle, d’écrire et de quasiment peindre ses aphorismes, ses schémas, ses résumés, ses recommandations en fait, je l’ai déjà fait et le referai, c’est inépuisable et facile, c’est l’aspect visible de sa communication et de ce qu’il recevait du monde et de l’époque.
C’est la pudeur et la discrétion de l’homme dans son itinéraire, hors son charisme, hors ce qu’il prodiguait aux autres, qui vont me retenir. La joie était constante, je ne l’ai jamais vu ni pessimiste ni abattu. Tant d’intelligences, notamment chez des religieux, des spirituels, des philosophes sont soit égotistes – ce que j’ai découvert ou mis au point… - soit pessimistes : il est tellement mode, paradoxe de voir les choses en noir, en fait de les considérer hors providence, hors sens, hors Dieu, hors foi en l’amour et en l’homme. Il élucidait en tout ce qui en chacun fait ressort et permet le rebond, le salut, l’ouverture à ce qui sauve et qui guérit. Sachant lire et écoûter, ce qui, dans sa vie, était presque voisin, et ne l’est chez d’autres ou chez moi que rare et difficile, il ne donnait jamais à penser qu’il eût mieux dit ou inventé ce qu’il lisait ou ce qu’il écoûtait. Sa faculté de s’enthousiasmer, d’admirer, d’encadrer dans du nombreux, du profus ce qui est beau et porteur de verticalité et d’envol, vient de là ; il n’est jamais en tiers entre ce qui lui est confié et celui qui se confie, il est en profonde sympathie, il reçoit totalement sans commenter, sans ajouter, sans prétendre perfectionner ou prolonger.
Je l’ai peu vu hors l’église et hors son antre, quelque fois dehors dans la cour autre fois arborée, au second seuil du monastère, là où les voitures des hôtes se garent. C’est dire que c’était une silhouette qu’on ne voyait que mentalement une fois le monastère quitté ou maintenant que s’est faite la séparation provisoire, je ne l’ai pas vu dans une foule de loin, ou marcher dans quelque paysage, alors que l’étendue plane avec un unique chemin entre le monastère et le bourg que précède une semi-forêt, se prête à des images d’hommes dans le monde et la vie, à travers champs, presque à travers ciel, revenant de loin vers l’église, le cimetière, les bâtiments, la ferme, l’état religieux en tant que matérialité des horaires, du costume, etc…. Son rayonnement physique tenait donc à une acuité de visage contrastant avec une attention à la fois sévère, austère et malicieuse de son regard. Cette sévéréité relative était bonté, car il se gardait de juger mais il voulait qu’arrive au jour le tréfond d’une expérience, l’expérience vitale, vécue de celui ou celle qu’il recevait. Il ne s’y attachait pas par curiosité ou pour s’aider lui-même à se comprendre en tant que partie du genre humain, non il ne cherchait pas, il ne cherchait rien ni personne, il recevait, certain que tout comble, peut combler et que ce ne sont ni la quête, ni le désir, ni l’intensité d’attente et de recherche qui produisent quoi que ce soit mais le consentement. Le discernement porte, selon lui, sur notre capacité à consentir, notre aptitude au fiat, mais il n’en faisait ni une obligation dans le vide ni un enseignement en forme de « truc » ; il y voit notre nature, la nature humaine, la dialectique toute évidente d’une vie ancrée dans le réel qui est espérance. Si vallée de larmes, il y a, elle n’est pas pour lui un état définitif même humainement. Il ne conseillait rien, il donnait un moment de vie.
Il ne désignait même pas, donnant ainsi la conviction prodigieuse que celui ou celle qui le visitait ou le consultait avait autant à montrer, à témoigner et à dire de solide que lui, homme, vieillard, lettré expérimentés et construit. Il démontrait qu’on peut être parfaitement au fait de l’actualité sous tous aspects, du spirituel au profane, et pourtant hors du temps et des circonstances, ailleurs et dans l’éternité, car il faisait voir toute vie dans son être et son sens, plutôt que dans sa dialectique ou sa contingence. On était auprès de lui et avec lui dans la contemplation, qui n’a pas de frange ni d’écart, qui ne se borde pas de temporalité ou d’états d’âme. On anticipait l’éternité tandis que la rencontre durait tranquillement l’heure prévue entre les Heures monastiques. On faisait subtilement et naturellement les exercices spirituels les plus structurants en commençant par le monde que l’on s’entre-exposait, peu de questions et du dire que l’enthousiasme ou une exclamation concluait au moment où continuer dans ce registre eût été verbeux. Alors, on creusait ensemble et l’on arrivait vite au salut, à la croix, à bien davantage qu’un choix, à une communion entre hommes, personnes humaines se reconnaissant ensemble animées par Dieu et y allant main dans la main. Il y avait là de l’amour, nulle prédation, nul artifice, nulle illusion que le temps de mettre fin à l’entretien ou de quitter le monastère aurait immanquablement dissipée.
C’était de l’équilibre chez un homme équilibré, humainement doué pour la concentration, l’imagination, une sorte de poésie apte au classcisme et au romantisme que ne démangeaient aucun souci de notoriété, aucune précaution pour sauvegarder une image. Il ne refusait rien et ne demandait rien, il était d’une présence entière, gratifiante par elle-même pour celui ou celle qui en bénéficiait. La bienfaisance ne s’arrêtait pas aux limites chronologiques d’une correspondance ou de retours au monastère et dans son antre. Le moine prenait le relais de l’ami, sans pose ni allusion déplacée à des macérations ou à des temps donnés à la prière, il donnait la certitude qu’entré dans son cœur, on demeurerait dans une pensée tout entière tournée vers Dieu. Amédée n’aurait rien dit sur l’art de méditer, sur la façon de prier, pas même sur la conversion quotidienne car il disait tout en emportant l’ensemble d’un dialogue en un mot final, ce oui qu’il formulait, explicitait comme étant une élévation totale, soudaine, irrépressible vers… l’indicible. L’entendre alors lire un texte de la liturgie ou le lire dans son dernier écrit faisait contraste, on était basculé dans l’explicite et lui au charme si prenant parce qu’apparemment fait d’une tournure personnelle exceptionnellement apte à l’accompagnement et à la compréhension d’autrui, était devenu serviteur de réalités et d’un Dieu dont les mots, l’explicitation sont le fait d’une institution. Il y avait là un témoignage saisissant d’humilité, achevant de convaincre le retraitant ou l’ami qu’Amédée ne se voyait supérieur à personne mais frère de beaucoup.
Post Amadei mortem
(Notre Dame de Grâce de Bricquebec, après Matines – samedi 9 Novembre 2002)
Si la vocation de cet homme – un vrai géant par la puissance, la fluidité, la continuité, la cohérence de son témoignage et de sa vie – fut vraiment l’enseignement, un enseignement par l’écoûte du monde et de l’autre, rien n’eût été possible sans l’état monastique. La bifurcation de la guerre, permise et vue grâce à la guerre, n’est pas de l’ordre professionnel, mais bien de celui d’une construction pour contenir un trop-plein, pour aménager un cours si puissant. Enseignant l’enfance, Amédée eût certainement rayonné parmi ses élèves et ses confrères, mais il eût manqué l’évidence d’une référence. Celle-ci est donnée par le monastère en soi, et par ce à quoi une abbaye et la règle de saint Benoît font aboutir : une claire lumière, située et précise, comme l’a chantée saint Bernard. Amédée est situé plus dans un lieu que dans un temps. Et il y est fidèle, il ne s’est pas répandu en livre et certainement celui à paraître et qu’il a chéri, voulu, placé en exergue rétrospectif de tout son parcours, de cette existence humaine qu’il eût peut-être plus de difficulté à abandonner, à quitter, donc à offrir vraiment, n’est encore qu’un don, derrière lequel il s’est ingénié à disparaître. Il y écrit universellement, il ne parle que de l’objet de sa contemplation, de celle qu’il propose, et non de lui-même ou d’une expérience personnelle, il sait offrir sans même paraître, les mains et le sourire, la voix ne s’y entendent, seul le produit est offert. On serait tenté de penser, le résidu. Le résidu, le produit d’une vie consumée, d’un homme donné et dédié. La théologie de l’heure d’à présent, celle des Vigiles du premier samedi à vivre après qu’il ait disparu, à vivre sans lui apparemment, expose la maison, le temple, l’habitation de l’âme humaine par Dieu Créateur et force, commencement et continuité. Amédée était transparent, il ne prenait pas de place indûment mais il était là où il fallait qu’il fût, là dans la vie de ceux qui recoururent à lui, là aux offices monastiques et dans sa communauté. Dépouillement sévère de la vie et de la croix qu’ornaient et adoucissaient ses propensions à la joie, à la fête, à la célébration.
L’état monastique n’était pas un aménagement providentiel du temps de vie d’un homme qui autrement eût pu être débordé, se dispersé, s’éteindre dans la foule quotidienne, ce fut pour Amédée une pédagogie dont il avait besoin, qu’il y convenait, à laquelle il contribuait et que sa fidélité validait pour autrui, offrait à autrui. Jamais un moine ne m’est autant apparu homme de départ, homme d’envol, le lieu, la piste d’envol amoureux et cosmique sont ainsi nécessaires, sa manière d’être, d’écoûter avant de dire indiquait ce lieu et l’accueil par une tradition, par des pierres, par un passé renvoyant au passé personnel, à l’acquis culturel d’un pays, d’une civilisation, d’un siècle ; ainsi, sur ce socle, et avec lui en maître tranquille et apaisant, le débutant ou le reclus ou l’âme fatiguée venaient apprendre l’élan, l’envie, la foi, la plénitude. On n’arrivait jamais, on se situait mieux, on commençait et partait immanquablement. Cela dans la foi, dans l’espérance et dans une tolérance de soi et des autres produisant que plus rien ne gênait l’âme cherchant à continuer de vivre. Il ne prêchait ni la rupture ni une quelconque transformation de soi, il donnait tout le mouvement à accomplir, le mouvement d’une libération de soi et de la connaissance du monde, en résumant la circonstance de la rencontre et la vie entière de celui qu’il enseignait en l’écoûtant par ce oui proféré en jaillissement, poussé comme une fleure offre ses pétales au haut de sa tige, ouvert comme les mains qui prient.
C’était sérieux, audible, serein. Le voir à l’église persuadait qu’à terme tout rentrer dans l’ordre. Il était prêtre sans le répéter, le montrer, sans insigne, fondu dans sa communauté pour ce qui est d’exercer le sacerdoce. Le monastère, l’état de vie religieuse était son sacerdoce, il s’effaçait une fois qu’il avait ouvert la porte et s’était assuré que l’homme mis par Dieu à cette école franchirait bien le seuil ; dès lors, la communion savoureuse, la prière silencieuse suffiraient, tout serait exprimé par là et d’abord la reconnaissance qu’une naissance de plus, que des retrouvailles « divino-humaines » aient eu lieu. Le lieu permet d’être. Et cet homme par son type de culture, par sa manière de recueillir et de travail, par son accueil offrait un lieu spirituel et mental à la fois intangible, objectif et tout à fait adapté au moment d’une psyché, à la recherche d’une âme dolente ou ressentant ses limites propres. Il était tourné vers les autres et en référait lumineusement à Dieu. Il avait la comparaison mariale, l’engouement fraternel, la fraîcheur d’un commencement, la densité et l’autorité d’une expérience de longue date, sans cesse confirmée parce qu’intérieure. Il était simple et consentant à tout humainement, il ne reprenait ni ne corrigeait jamais, il convainquait que la chance est permanente et savait l’appeler, la faire reconnaître comme un don, un signe de Dieu.
D’autres, on assemble des fioretti, on rappelle et recueille des traits, de cet homme, éminemment religieux mais libre de tout, entier dans son mouvement, on retient qu’il portait au dialogue, à la confiance, à l’optimisme, on aura la mémoire qu’il était agissant quand la grâce avait amené à lui une âme.
Post Amadei mortem
(Notre Dame de Grâce de Bricquebec, après Laudes – samedi 9 Novembre 2002)
L’office de Laudes et toute la liturgie des dédicaces permettent des adieux qui n’en sont pas, la construction, l’œuvre pérennisent les vies et les destins, hiérarchisent et magnifient les apports. S’il y a combat spirituel des derniers, des derniers moments de lucidité et encore de volonté, ce doit être celui qui donne sa valeur et sa valeur au consentement, à ce oui « amédéen ». Etre dépassé paar l’œuvre à laquelle on a voulu, reçu de participer, que s’éteigne une chanson propre et personelle, qu’elle ne se répète et dure désormais que dans l’écho retenu par le cœur des autres et fleurissant en belle frise aux principaux panneaux du temple commun. Accepter de rentrer dans le cortège est autrement difficile que d’en dire et vivre l’attrait ; car alors on observe le but, la fin de la procession et l’on peut se sembler à soi-même unique dans ce dialogue avec la vie, avec la beauté, avec la laideur, avec la réussite, avec Dieu faisant tout de tout, mais mourir c’est accepter d’être dépassé, repris, c’est accepter de renaître. Cet homme n’avait nulle crainte et pas celle de mourir. Il ne cherchait pas, il avait trouvé, il ne phrasait pas une logique de résurrection, une philosophie du mal vaincu par le bien, il vivait un au-delà déjà perceptible quotidiennement, il témoignait de la lumière et renvoyait à elle, il avait fait vœu de stabilité et incarnait magnifiquement cette résolution par la quiétude, la régularité de sa vie, de ses propos, il surprenait par un combiné, à première expérience impossible, d’attention à autrui et de placidité. Vif, il était le contraire d’un agité ou d’un profus. Il revenait sans cesse au centre, il ne déifiait rien ni personne, pas même Dieu si l’on peut écrire ainsi, car il était proche de ce qu’il savait constituer notre source, il ne se posait pas en centre lui-même, en génie qui nomme et assemble les plus belles choses dans le monde des idées ou dans l’apologétique. Il contemplait un agencement qui lui avait pré-existé comme à tout être vivant et lui survivrait, et il y voyait, vivait tranquillement la place que Dieu, la vie nous y donne. Il ne se posait pas de questions insolubles, il ne prenait personne au piège d’une connaissance, d’une culture, d’une dialectique, d’une spiritualité qui lui conféraient cepndant une évidente aînesse dans le parcours du bonheur. Il était autant désincarné que charnel, répondant volontiers à des demandes factuelles, et même à des interrogations sur sa propre biographie, il ouvrait alors, presque par hasard et sans redondance, les portes retirées de grandes amitiés, de rencontres qu’il avait faites, il appréciait de ceux dont il esquissait le portrait leur diversité, ce qu’il y avait eu en eux d’aigu, il admirait les écrits d’autrui, il communiquait les hauts faits de tiers anonymes dont il avait perçu la souffrance ou l’entrain et le secret qui permet ceci ou provoque cela, mais il restait toujours discret, pour ne pas envahir et pour demeurer lui-même assez ouvert et tranquille au point de toujours accueillir sans que ce soit jamais vraiment pareil. On le regardait du dehors et il n’invitait pas à ce qu’on le pénètre tant il se voulait secondaire, simple introducteur de l’autre à lui-même et à ce mouvement du oui qui fait approcher de tout. Il aurait voloniers admis qu’on résume son enseignement, s’il y en avait un, et c’était ses graphismes et ses sigles, en un seul trait coiuffé et aiguisé d’une flèche. D’une certaine manière, cet homme fixé en un lieu aima la vitesse, celle de la lumière, celle du bond en Dieu, celle de la visitation soudaine et sans apprêt, totale et défiant tout mpot, y compris les comparaisons avec le feu et la lumière, la visite que Diueu rend à l’âme en lui faisant prendre conscience et en lui donnant vision qu’Il l’habite. Irruption de soi en soi, trouvaile alors de l’essentiel en personne et en chose.
Mystique ? je ne le dirai pas. Contemplatif ? oui, mais pas à la manière courante ni à celles qui se prêtent aux classifications et à des auscultations les amoindrissant et en faisant une affaire de spécialiste. Ecrivain, pas vraiment, puisqu’il était abréviatif, allusif, qu’il corrigeait du texte, de la matière plus qu’il ne composait. Il était rapide parce qu’il était toujours au centre, la périphérie l’eût intéressé mais son don et sa vocation était d’amener au centre et d’en faire vivre et comprendre la force et la vérité, centre qui était partout et à toute heure et en tout être. Certainement pas philosophe. On eût dit un sage à la façon antique s’il n’avait été si présent, si disponible, si éloigné d’accepter d’être statufié. Il n’impressionnait pas par les éléments reconnus et habituels d’un prestige humain, il n’avait de titres qu’immédiats et à la démonstration desquels on assistait, participait. Ce qu’il examinait et voyait, c’était la vie. Oui, ce qui le définit le mieux, c’est qu’il était intensément vivant, moine vivant, religieux vivant, pédagogue vivant, ami vivant et prévenant. Ce qui parfois demande une formulation quand on regarde un autre ou qu’on l’évoque : la conscience qu’il peut avoir de soi, de ses capacités, de ses lacunes, se résolvait à son propos en ce que ces questions ne se posaient pas : précisément parce qu’il était vivant et qu’il n’y avait pas à le conformer, il n’était ni humble ni fier, il allait mais nullement seul, il accompagnait. Il accompagnait tout le monde, Dieu et le monde. Essentiellement ami, il était encore plus relation que personne et ce qu’il donnait était un meilleur, plus fort, plus chaleureux relationnement avec tout. Ce qu’il apportait, c’était une autre relation. Les scientifiques de la psyché savent depuis un grand siècle formuler que le bien-être et la normalité sont dans la relation, la relation à autrui, à la réalité. Lui, ce qu’il ajoutait décisivement, était qu’il n’y a pas de relation sans consentement, sans oui, sans fiat, et que c’est ce sursaut qui signifie et authentifie un accueil, donc une rencontre et qu’on ne connaît rien ni personne sans cette décisive ouverture qu’est l’acquiescement. De là, la louange, la joie, les heures monastiques, l’amitié qui est retour et fruit du consentement et de l’accueil.