vendredi 12 avril 2019

et là, beaucoup crurent en lui - textes pour ce jour & réflexions hier après-midi et soir, puis aujourd'hui

Hier, jeudi 11

22 heures + Evénément, Israël pose cette nuit une sonde sur la Lune, sans doute éphémère et inhabitée : 535 kilogs. Annonce et célébration par le C.R.I.F., la quatrième puissance, mais matériellement et territorialement si petite, à alunir. Question taraudante : qu’est donc l’Europe ? Certes l’exploit extraordinaire de nous être posé sur Phénix, mais la Lune qui peut commander sous peu toutes les stratégies sur notre planète. La menace nucléaire suivant celle de HITLER, et maintenant la menace extra-planétaire, l’organisation éventuellement inamicale de la Lune, cessant d’être terra nullius. Le droit de l’espace ? Ou un droit sui generis comme celui de l’Antarctique ? Imposant la paix, au moins là, et le sens du bien commun. – Atterrant, tous les mots sont devenus faibles à mesure que se démasque EM, sans doute complètement hors plan. Le portrait de Dorian Grey… L’immigration qu’il choisit et impose aux siens de placer « au coeur » de la campagne européenne de la République en marche. Aucun projet substantiel pour cette « renaissance européenne » dont la liste se targue, mais un hideux visage de la France. La croisade du Front national pour gagner, le second tour de 2017 – par accident, celui de François FILLON, il est vrai encore pire en islamophobie, un livre exprès en fin de campagne pour capter l’électorat dont on veut, « en même temps », défaire la championne (pâle) – devenant la matrice de toutes les élections à venir, à commencer par celle du 26 Mai. Ce n’est pas une décadence, une immoralité, c’est fondamentalement une irréflexion, celle de la peur. La même que celle éprouvée par EM et son épouse, physiquement, en Décembre dernier. Ainsi se bâtiraient notre avenir, notre pérennité, ainsi s’oublierait la seule cause décisive en ce moment : l’Europe ? Ce n’est pas possible.

La France ne se traite en cabinet comptable ou au doigt mouillé. Je suis descendu aux Menuires par la navette gratuite, le plein brouillard, mais le vécu de ce que suscitent un lieu, un sport, des métiers quand tout est commun : le langage, les comportements deviennent tous affables et conscients de la beauté et du charme de ce qui est donné à tous, la montagne, la neige, ses enseignements, ses lois. Vérité de celles et ceux qui vivent ici : 2300 mètres, à l’année ou presque, dans quelque emploi que ce soit.

Reçu pour ce moment de notre année liturgique [1]. Le prêtre, professionnel, consciencieux, très souvent inspiré en homélie, fidèle au sacerdoce dont il a été revêtu. Et le pratiquant intense des vœux renouvelés de son baptême, d’un authentique " monachisme intérieur ", distribuant quotidiennement ce qu’il a aux nécessiteux… je le sais de double expérience


Ce matin, vendredi 12
 
07 heures 53 +  Brouillard encore plus épais qu’hier, même les bâtiments devant nous, ne se distinguent plus. Moment avec Marie-Thérèse vers qui nous descendons, dont je me réjouis mais tout a été « fait » pour que je n’ai pas de tête-à-tête avec elle, sauf deux instants à la clinique puis l’année suivante chez eux, fortuitement, et je sentais combien elle voulait se confier… Terrible. – Mal dormi : éveillé comme chroniquement autour de quatre heures, je ne me rendors pas complètement. Prendre des somnifères, ce que je n’ai jamais fait, me déréglerait : prendre conseil à l’occasion. Angoisse et leçon salutaire en même temps. Ma stérilité en vingt-cinq ans d’une retraite anticipée à pas cinquante deux ans : rien produit de tout ce que j’avais à écrire. Ensemble des qualités que l’ « on » me prêtait et qui n’ont abouti à aucune position ni aucune influence au sens mondain, littéraire, politique. Gaspillage de moi-même et incapacité de gérer « mon » temps quotidien. Je serais affolé si Marguerite tournait comme j’ai été, mais j’ai confiance en elle, son indépendance même et surtout vis-à-vis de moi, son naturel. Mais je comprends combien j’ai pu soucier les miens s’ils me cotoyaient vraiment, et surtout ma chère femme. A regarder ma vie, elle a peut-être été stérile au sens des objectifs que je m’étais fixés, mais lesquels ? Carrière ? Édition ? c’est flou et je ne me suis attaché à rien, mais il est certain que j’ai été protégé . Et ce fut l’oeuvre et l’amour de Dieu pour moi, le fragile et le vulnérable.
 
Parabole encore… le frigidaire m’empêchant de bien dormir, il a suffi que je le bouge un peu pour qu’il revienne presque au silence. – Prier … ma vraie respiration, le pardon, la rédemption, l’accompagnement, la certitude du sens et de l’aboutissement. Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable… Tous mes amis guettent mes faux pas… 2 Jésus et les moments de multitude de ses « disciples », toute l’ambiance de son ministère public et le crescendo allant vers la Passion. La confiance en Dieu quand se joue, pour Jésus, la totalité de Sa mission, humainement si lourde, impossible, horrible à vivre… l’agonie au jardin des Oliviers.
 
08 heures 21 + Cà y est. L’os de poulet seulement rongé hier, vient d’être enlevé tel quel. Visite solitaire d’un premier chouca. Me laisser faire et conduire. Depuis quelques jours – mon ange gardien – j’entends très distinctement et pour de « petites choses » une voix intérieure me mettant en garde, me dissuadant. Longtemps je n’entendais pas, ou passais outre. Plus maintenant, plus depuis quelques jours. Le drame se noue pour le Christ, pour nous. La cause est explicite : tu n’es qu’un homme (quel témoignage pour l’Incarnation!), et tu te fais Dieu… Vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. L’enseignement de Jésus n’est pas du tout qu’il est Dieu, mais qu’il est le Fils,il enseigne le seul et vrai Dieu : la Trinité. Le Dieu en trois personnes, manifesté par Sa relation à Son Père. La révélation de l’Esprit Saint, Il la réserve pour l’ultime moment avec les Douze, juste à l’entrée dans Sa passion et à la trahison de Judas. Mais il rétorque aussi à ses ennemis : de nouveau, des Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus, en les prenant au mot. Dieu ? N’est-il pas écrit dans votre Loi : « J’ai dit : Vous êtes des dieux ? » Elle les appelle donc des dieux, ceux à qui la parole de Dieu s’adressait, et l’Ecriture ne peut pas être abolie. Le Christ intérieur et extérieur à la Loi, celle de Moïse, mais en en enseignant la compréhension, Il Se heurte à l’intense difficulté de faire admettre la réalité, la totalité de Dieu. Il ne pourra y parvenir, car le Dieu fait homme est précisément l’introduction complète et la seule au mystère trinitaire, à la réalité trinitaire. Perfection de la construction littéraire, le da capo des condamnations à mort mais qui avortent, celui de Jésus échappant à chaque fois, l’unité de lieu, il repartit de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où, au début, Jean baptisait. Et c’est là que ce qu’Il demandait à Ses détracteurs, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres, se produit : beaucoup vinrent à lui, en déclarant : « Jean n’a pas accompli de signe, mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai ». Et là, beaucoup crurent en lui. Là ! au lieu de la première manifestation trinitaire, lors du baptême de Jésus, le Fils, la voix du Père, la colombe figurant l’Esprit Saint.
 
Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ; vers mon Dieu, je lançai un cri… Les liens de la mort m’entouraient, le torrent fatal m’emportait… Je t’aime, Seigneur, ma force… Quand je fais appel au Seigneur, je suis sauvé de tous mes ennemis. Une vie « réussie », c’est celle où le bonheur vient aux instants de terreur, d’angoisse et de dépression. Le bonheur n’est ni circonstance ni construction. Il est perception de la réalité, décentrée de nous, et la réalité est notre accompagnement par Dieu.
 


1-- Merci Bertrand. Grâce que ce moment en famille. Profitez bien pour vous ressourcer au grand air ! Que le souffle de l'Esprit ranime en vous tous 3, sa flamme pour re venir nous vivifier à Pâques. Belles semaines. Père  +
Bien à vous 3 en cette dernière étape vers la lumière de la nuit pascale ! Je pense fort à l’angoisse teilhardienne de se sentir bloqué dans le cosmos matériel : enfin, il y a une ISSUE, en Jésus, venu de Dieu pour nous entraîner (et nous faire déjà goûter) dans ce monde nouveau (“le milieu divin”) (celui de la Trinité divine, ce grand Mystère, irréductible à nos prises rationnelles, mais où tout est déjà recueilli et transfiguré. Eric 
 
2- psaume XVIII ; psaume XVIII ; évangile selon saint Jean X 31 à 42

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